Un libéralisme gaulois ? – Gaspard Koenig

Invité aux Journées de l’économie pour une table ronde animée par Pascal Riché, directeur adjoint de L’OBS, Gaspard Koenig raconte comment le libéralisme « gaulois » a façonné l’Etat français, pour émanciper l’individu contre la tribu.

 

Invité à une table ronde intitulée « L’Etat, jusqu’où ? » aux Jéco à Lyon, Gaspard fustige l’amalgame entre libéralisme et néolibéralisme des années 1980, alors que ce dernier n’en est qu’une variante économiciste. Il rappelle que le libéralisme est une doctrine humaniste et française, née des physiocrates et de Pierre de Boisguilbert contre les corporations et taxes aux frontières intérieures défendues par Jean-Baptiste Colbert.

« On continue, dans le think tank que j’ai fondé, à promouvoir et renouveler cette doctrine [libérale classique] qui est parfaitement valide aujourd’hui. »

En écho aux écrits de Durkheim expliquant qu’étatisme et individualisme ont été main dans la main, Gaspard raconte comment l’Etat moderne a émancipé l’individu, lui permettant d’assumer sa singularité et ses choix de valeurs contre la tribu. Il distingue cette conception française, dont il se revendique, du libéralisme anglosaxon qui, lui, s’érige contre l’Etat : c’est Edmund Burke contre Thomas Paine.

« Dans l’histoire, on n’est jamais revenu sur un système présidentiel de manière pacifique sans guerre, sans faillite, sans barbare. »

En réaction à la demande populaire d’une plus grande intervention de l’Etat, Gaspard se réfère à Patrick Artus pour qui « la norme se construit par refus du risque ». Si le discours de simplification est généralement bien accueilli par les gens, Gaspard se lamente du blocage des idées libérales par les partis politiques qu’il explique par l’élection présidentielle au suffrage universel direct, qui entretient un « absolutisme inefficace » comme le critiquait déjà Jean-François Revel.

« Sans responsabilité fiscale, ça ne sert à rien de parler de décentralisation et d’autonomie. »

Plutôt que de décentralisation – qui se résume à un transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités sans autonomie de gestion ni de responsabilité démocratique – Gaspard préfère parler d’autonomie locale. Il suggère l’idée d’une subsidiarité ascendante – thème que GenerationLibre porte depuis bientôt trois ans – qui élargit le spectre des formes de gouvernance. Par ailleurs, la France compte déjà une région autonome : l’Alsace-Moselle qui en plus d’un système de « non-laïcité », dispose de son propre droit des assurances et de l’héritage.


Pour voir l’intervention de Gaspard aux Jéco, cliquer ICI.

Pour lire notre billet « Les Français contre l’hyper-présidentialisme », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

 

Publié le 13/12/2022.

Tocqueville contre Bonaparte

Sur RCF, Gaspard Koenig réhabilite la délibération propre à la IIIe République. Il propose de réactiver une fibre plus parlementaire de la Ve République originelle et, mieux, de la coupler au principe de subsidiarité ascendante.

 

Invité pour la sortie de son essai « Contr’un », Gaspard rappelle les raisons de son opposition au système présidentiel, qui ne laisse aujourd’hui place qu’à des mouvements politiques neufs portés par un chef qui capitalise sur son hyper-personnalisation – à l’inverse des partis politiques historiques qui ont une colonne vertébrale intellectuelle et sont capables de négocier quand ils sont au pouvoir.

 

Gaspard rejoint Tocqueville, qui préconisait de ne jamais élire le pouvoir exécutif au suffrage direct, et rappelle que Bonaparte, premier président élu de la sorte en 1848, a abusé de son pouvoir par un coup d’Etat trois ans plus tard.

« Je propose différentes options : la plus réaliste, c’est de revenir à la constitution de 1958 avec un président à l’allemande, qui est là pour garantir le bon fonctionnement des institutions. Une sorte de vieux sage, qui peut dissoudre l’Assemblée quand ça devient ingouvernable mais qui n’intervient pas lui-même dans le jeu politique. »

Les députés sont aujourd’hui piégés par l’alignement des calendriers présidentiel et législatif, dans lesquels ils se projettent en début de législature, et ne veulent pas se risquer à prendre leur liberté ou chercher des compromis.

« On peut rêver à décentraliser l’exercice du pouvoir politique en redonnant énormément de pouvoir au local par la subsidiarité ascendante. On aurait des formes de gouvernance extrêmement diverses en France comme c’est le cas aujourd’hui en Alsace-Lorraine. »

Dans « L’absolutisme inefficace », Jean-François Revel explique que le principe de coalition prévient la paralysie du fait que les partis renoncent à certains pans de leur programme pour ne garder que les points vraiment nécessaires. Pour Gaspard, ce n’est pas un hasard si les réformes les plus radicales (privatisations et 35h) ont été menées en période de cohabitation.


Pour voir l’entretien de Gaspard sur RCF, cliquer ICI.

Pour lire notre billet « Les Français contre l’hyper-présidentialisme », cliquer ICI.

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Publié le 19/10/2022.

Subventionnons les ménages plutôt que l’énergie !

Au micro de Stéphane Soumier sur B SMART, notre expert François-Xavier Oliveau préfère le signal prix au chèque énergie actuel, qui n’est pas incompatible avec l’aide aux plus démunis.

 

Plutôt que le chèque énergie et le blocage des prix mis en place par le Gouvernement, François-Xavier Oliveau défend un signal prix pour assurer le besoin de baisser la consommation énergétique, pour des raisons d’approvisionnement.

« Laissons les prix augmenter mais redistribuons aux ménages : pas par un chèque énergie mais par un chèque tout court. Justement, il n’est pas donné pour le dépenser en énergie mais pour maintenir le pouvoir d’achat. »

Seulement il imagine que cette hausse du prix, via une taxe, soit compensée par un chèque sans condition et universel. Ce mécanisme socio-fiscal bien connu des économistes rappelle notre revenu universel, défendu par Marc de Basquiat.

« Cela a des vertus redistributrices car ceux qui consomment le plus sont ceux qui ont le plus de pouvoir d’achat. Cela permet à chacun de maintenir son pouvoir d’achat énergétique. »

Face à l’enjeu climatique comme à celui de raréfaction des ressources, une redistribution des recettes d’une taxe sous la forme d’un revenu inconditionnel est la réponse optimale pour atteindre les objectifs de réduction de la consommation énergétique et du carbone, sans sacrifier les libertés fondamentales.


Pour voir l’entretien de François-Xavier Oliveau, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.

 

Publié le 13/10/2022.

Nos libertés valent plus que nos intérêts – Gaspard Koenig

Pour Liber-thé, Gaspard revient sur son voyage dans le monde de l’intelligence artificielle et sur son roman dystopique « L’enfer ».

 

Gaspard aborde dans cet entretien les conséquences de l’intelligence artificielle et du néolibéralisme, qu’il redoute pour leur propension à l’utilitarisme. Il oppose l’idée de progrès – à laquelle il est attachée – à l’optimisation qu’il juge menaçante pour le libre-arbitre, fondement de la pensée libérale.

« Depuis deux siècles, on nous a toujours dit que prospérité et libertés fondamentales allaient de pair. C’est l’argument de Hayek pour la société libre. L’IA change un peu la donne car il y a une tension entre prospérité et vie privée. »

La dystopie numérique décrite par Gaspard n’est pas un fantasme mais une réalité appliquée à l’ensemble de la Chine depuis 2020, sous le nom de crédit social. Si les résultats sécuritaires peuvent réjouir certains responsables politiques, il faut réaffirmer l’inadéquation entre ces concessions politiques et notre civilisation individualiste. Dans ce contexte, il défend un droit de propriété sur les données personnelles, sécurité en phase avec les dangers posés par les prouesses techniques que peut accomplir l’IA.

« La réflexion libérale doit intégrer une réflexion sur la liberté elle-même. Est-ce la multiplication des possibles ? Ou plutôt exactement l’inverse, de manière plus stoïcienne à savoir l’idée d’être indépendant des possibles ? »

Gaspard détaille sa condition lors de son voyage à cheval, en opposition totale à l’IA. Il explique s’être senti plus libre pourtant dans une situation de dépendance avec son cheval mais surtout affranchi d’une vie quadrillée et réglementée qui fait fi de notre commune humanité.

 

 

Il clôture par un hommage à l’œuvre entière de David Graeber, anarchiste critique du néolibéralisme, qui a largement refaçonné sa pensée notamment sur la primauté du citoyen (libéralisme politique) sur le consommateur (libéralisme économique). Il mentionne « Le prix de nos valeurs », co-écrit par les libéraux Augustin Landier et David Thesmar, essai qui décrit la subtilité, parfois conflictuelle, entre volonté politique et rationalité économique.


Pour voir l’entretien de Gaspard, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Mes data sont à moi », cliquer ICI.

 

Publié le 12/10/2022.

Le président, le bureaucrate et l’anarchiste

Lors d’un entretien fleuve mené par Anton Malafeev pour sa chaîne YouTube, Gaspard Koenig explique ses positions philosophiques sur la liberté, la bureaucratie et le système présidentiel français.

 

Philosophe de terrain, Gaspard a mené une campagne présidentielle à l’hiver dernier où il s’est heurté au jeu des parrainages face à des candidats jouant plus de leur personne que de leurs idées. Il annonce dans cet entretien la sortie, la semaine prochaine, de son nouvel essai « Contr’un » dans lequel il plaide pour la fin de l’élection présidentielle au suffrage universel. Il salue par là-même le message intelligent et clair des Français lors de la dernière présidentielle : « ils ont redonné le pouvoir à Macron mais pas tous les pouvoirs ».

« [La logique de la Ve République] est une anomalie dans l’histoire de la démocratie. À la révolution française, le pouvoir exécutif exécute. Celui qui fait les lois et donne la direction à la nation, c’est le pouvoir législatif. C’est ce qu’écrit Rousseau dans le contrat social. »

Partant du fait anthropologique que la liberté est une construction sociale, il détaille la place que doit avoir l’Etat, avec l’unique but de rendre l’individu plus indépendant de sa communauté. Sans être totalement anarchiste, Gaspard désigne la puissance publique comme responsable du chaos et croit à un ordre spontané qui laisserait place petit à petit à de nouvelles règles, au cas où elle disparaissait. Il dénonce l’utilitarisme de Bentham, aujourd’hui poursuivi par l’intelligence articificielle, qui homogénéise la société, empêche l’individu de faire ses propres choix et le ramène petit à petit vers la moyenne.

« John Stuart Mill parle de qualia, expériences personnelles qui ne peuvent pas faire partie du calcul homogène. C’est tellement personnel que vous ne pouvez pas savoir, vous devez respecter la volition des gens, leur volonté explicite, y compris si ça leur attire du malheur et que c’est sous-optimal pour le reste du groupe. »

Gaspard termine en expliquant deux des idées phares défendues par GenerationLibre. Le revenu universel d’abord, dont il se lamente de l’incapacité des hauts fonctionnaires, pourtant dernièrement très proches, à le mettre en place sous peine de perdre le contrôle des bénéficiaires. Gaspard revient aussi sur la légalisation du cannabis, un « no-brainer » aux arguments faciles. Il précise faire la distinction claire entre les majeurs d’une part, et les mineurs d’autre part – pour lesquels des interdictions sont souhaitables – faisant référence à sa proposition d’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans. « On infantilise les adultes parce qu’on ose plus éduquer les enfants ».


Pour voir l’entretien de Gaspard, cliquer ICI.

Pour lire le recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

Pour lire la chronique de Gaspard sur les réseaux sociaux, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.

 

Publié le 30/09/2022.

Le Sénat, le libre arbitre et nos data – Gaspard Koenig

Lors d’un colloque organisé par Cyberlex, au Sénat, Gaspard Koenig défend le modèle de patrimonialité des data pour redonner du pouvoir à l’internaute face au GAFAM.

 

Philosophe de terrain, Gaspard a écumé les pays (États-Unis, Chine, Israël, Danemark, UK, France) dans le cadre d’un long reportage de trois mois sur l’écosystème professionnel de l’intelligence artificielle. Immergé dans ce monde du numérique, il a rencontré des chercheurs, des entrepreneurs ou des investisseurs et a pu saisir les ressorts de ce milieu ainsi que les questions philosophiques que pose l’immixtion de l’intelligence artificielle dans notre quotidien. Se disant choqué par ce qu’il a observé durant son voyage, il estime que la manipulation des algorithmes telle qu’elles est pratiquée actuellement par les acteurs du numérique est quelque chose d’inquiétant.

À la différence du philosophe Jacques Ellul, Gaspard ne pense pas que nos sociétés évoluent sous le joug d’un fatalisme technologique. Sur ce point, l’anthropologie, et notamment le dernier ouvrage de David Graeber et David Wengrow, semble lui donner raison en démontrant que les sociétés dites primitives avaient un rapport volontaire et intentionnel aux technologies. Si certaines d’entre-elles se sédentarisaient et choisissaient l’agriculture, d’autres alternaient des phases de nomadismes caractérisées par la chasse et la cueillette et des phases sédentaires agricoles. Le rapport à la technologie est donc le fruit de choix politiques divers et conscients.

« Dans le monde algorithmiques du nudge, les notions d’État de droit et de sujet de droit sont fortement remises en questions. Le sujet de droit est celui qui peut librement se déterminer. Plongé dans le monde technico-physique du déterminisme algorithmique, l’individu n’est plus responsable, ni coupable de rien. »

Néanmoins, nos sociétés contemporaines, par l’arrivée d’un discours et d’une pratique encensant la disruption numérique, nous empresse de repenser notre rapport juridique à la technologie. Ce nouveau discours aux accents révolutionnaires s’affranchit de l’État de droit au nom de l’innovation et de la capacité qu’auraient les algorithmes à anticiper nos préférences et donc à orienter nos comportements. Pour Gaspard, il est impératif que ce nouveau monde numérique conserve les préceptes fondateurs de notre modernité, tels qu’ils sont définis dans la déclaration universelle des droits de l’homme, parmi lesquels le droit de propriété et la liberté d’expression.

La notion de sujet de droit devient extrêmement complexe à saisir dans un monde fait d’algorithmes et de nudge en ce qu’elle implique de penser un libre arbitre dévolu à chaque individu permettant la réalisation d’actions librement consenties. L’historien Yuval Noah Harari pose cette question dans son ouvrage « Homo Deus » en imaginant et en souhaitant un monde où le nudge soit tellement puissant qu’il oriente l’individu de façon à optimiser son bien-être, à connaître l’individu mieux que lui-même et à définir ses préférences mieux qu’il ne le ferait. Sur le plan théorique, matériel et technologique, penser de cette manière revient à renoncer à l’idée du libre arbitre. Aux États-Unis, sous l’impulsion de diverses disciplines scientifiques – économie comportementale, les neurosciences et  psychologie cognitive – se met en place un consensus intellectuel qui vise à anticiper les décisions humaines et nos biais cognitifs afin de régler la sempiternelle controverse philosophique opposant déterminisme et libre arbitre. Gaspard ne peut se résoudre à s’insérer positivement dans les logiques algorithmiques utilitaires fondées sur la manipulation et donc sur l’extinction du libre arbitre in fine du sujet de droit. Cette conversion aux logiques algorithmiques fait fi de la question de la responsabilité des décisions prises. Comment juger le sujet de droit s’il n’a plus l’option de ne pas respecter la loi ?

« Si Facebook réalise actuellement des milliards de bénéfices trimestriels c’est en utilisant gratuitement la matière première qui échappe aux producteurs. »

Outre les problématiques éthiques posées par ce monde de la data, Gaspard estime que celui-ci fonctionne comme un système féodal. À l’image du serf qui donne toute sa production au seigneur en échange de sa protection contre la guerre, l’individu donne ses data sans pouvoir les contractualiser mais bénéficie d’un service biaisé en acceptant des conditions d’utilisation en sa défaveur. Pour Gaspard, la data doit rentrer dans le champ du droit de propriété car il redonne à l’individu son libre arbitre en lui permettant de définir et d’accepter ou non les modalités d’échange de ses données.

Ainsi, la patrimonialité des données changerait indéniablement le rapport de force avec les GAFAM. Les banques et assurances pourraient servir d’intermédiaires dans l’échange en stockant les données des individus, à la manière de nos comptes financiers, et en définissant les conditions de contractualisation des données entre l’individu et les plateformes. Patrimonialiser les données permettrait ainsi aux individus d’être rémunérés en toute conscience de l’usage qu’ils font de leurs données.

Dans ses deux rapports intitulés « Mes data sont à moi » et « Aux data citoyens », GenerationLibre plaide pour lutter contre le marché oligopolistique des grandes plateformes et pour l’introduction d’un système de prix, subtil équilibre entre marché et régulation, qui protège la confidentialité des internautes et les replace dans la chaîne de valeur du numérique tout en promouvant la concurrence dans un véritable marché.


Pour voir l’audition de Gaspard, cliquer ICI.

Pour relire l’article sur le débat Yuval Harari / Gaspard Koenig organisé partenariat avec Le Point, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Aux data, citoyens », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Mes data sont à moi », cliquer ICI.

 

Publié le 25/07/2022.

Notre revenu universel de retour à l’Assemblée nationale

Sur BFM TV, Gaspard Koenig salue les propos tenus par le député (MoDem) Jean-Louis Bourlangues qui a annoncé vouloir déposer une proposition de loi en faveur de notre modèle de revenu universel. Et si les réformes structurelles venaient de l’Assemblée ? 

 

Dans l’émission de Natacha Polony et aux côtés de Geoffrey Lejeune et d’Anne Saurat-Dubois, Gaspard a rappelé les vertus de la situation politique actuelle. Cette nouvelle Assemblée, sujette au compromis politique, oblige certaines formations à se confronter au réel et intime à toutes de rouvrir l’oeil sur des problèmes qu’elles n’avaient plus l’habitude de traiter pour proposer par elles mêmes des solutions. Les tensions et les contradictions qui parcourent les travées de l’Hémicycle sont source de richesse pour notre démocratie. L’objectif n’est pas de pérorer sur l’obtention de dénominateurs communs qui soient mous et creux mais de prendre exemple sur ce qui se passe chez nos voisins de l’autre côté du Rhin. La coalition au pouvoir en Allemagne permet aux Verts d’avoir un grand ministère de la planification écologique, aux libéraux d’avoir le ministère de l’économie et aux socio-démocrates de se concentrer sur les réformes sociétales.

« Je préfère des décisions qui émanent de l’assemblée des citoyens et que les gens peuvent s’approprier parce qu’ils se sentent représentés. »

Aussi, Gaspard se réjouit d’entendre le député MoDem et président de la commission des Affaires étrangères, Jean-Louis Bourlangues, annoncer vouloir déposer une proposition de loi en faveur de notre revenu universel. Avec GenerationLibre, dans le cadre du prélèvement à la source, il s’agirait d’un montant de 500€ versé automatiquement à tous les Français, en même temps qu’un impôt au taux proportionnel de 30% sur le revenu du mois qui précède, au premier euro près. Si pareille initiative, émanant de la majorité, semblait vaine pendant le quinquennat précédent, la configuration politique actuelle permet à l’Assemblée et à la majorité parlementaire d’être les forces motrices de propositions radicales.

« Tout le monde doit sortir de la logique présidentialiste y compris les députés. On voit sur le récent débat concernant l’inscription de l’IVG dans la Constitution que l’initiative vient de la majorité alors même que cela ne semble pas avoir été décidé par l’Élysée. »

Grâce à notre travail avec la députée (à l’époque Agir Ensemble) Valérie Petit pour ouvrir un débat sur le revenu universel à l’Assemblée, et si une proposition de loi déposée par le MoDem permettait de trouver une majorité d’action pour notre combat phare depuis 2014 : la mise en place de notre modèle de revenu universel ?

 

https://twitter.com/GLthinktank/status/1540361116227870720


Pour voir en intégralité le passage de Gaspard sur BFM TV, cliquer ICI.

Pour comprendre notre modèle de revenu universel, cliquer ICI.

Pour relire notre article « L’assemblée nationale ouvre un débat sur le revenu universel », cliquer ICI.

 

Publié le 29/06/2022.

La simplification est un projet civilisationnel – Gaspard Koenig

Invité par le Cercle Droit & Liberté, Gaspard Koenig présente son idéal de simplification normative pour faciliter le quotidien des Français.

 

Dans le sillage du regretté anthropologue David Graeber qu’il affectionne, Gaspard se demande à quoi servent nos libertés fondamentales si celles-ci sont indubitablement obérées, au quotidien, par des micro-normes que l’on ne peut pas connaître. Graeber lui-même disait, non sans provocation, qu’au bout du compte, un paysan ayant vécu au temps de Louis XIV n’était pas finalement moins libre que nous dans la mesure où il n’avait que très peu de chances de croiser la route du pouvoir arbitraire auquel il était soumis.

Montaigne, lui même juriste, reconnaissait déja en son temps qu’il y avait trop de règles et de lois dans le Royaume de France et préconisait que la loi soit simple et concise. Pour autant, il affirmait que la souveraineté ne touche jamais plus de deux fois un gentilhomme, en d’autre termes qu’il était facile d’échapper à cette surabondance normative. Pour Gaspard, la différence majeure entre notre époque et celle de Montaigne se trouve dans le caractère inéluctable de la rencontre avec cette démesure normative. Autrement dit, l’espace est fermé et il devient impossible de ne pas être confronté à la complexité du système administratif qui étouffe les individus dans leur quotidien.

« Loin de n’être qu’un sujet administratif et de paperasse, la simplification est un sujet civilisationnel si tant est qu’on la prenne au sérieux. »

Depuis Pompidou et son « il est temps d’arrêter d’emmerder les Français », aucun président n’a su réaliser de simplification substantielle de nos codes juridiques. Des commissions sont créées ici et là pour étudier la suppression de certaines normes sans que de réels effets ne se produisent sur le quotidien des Français. Gaspard propose une nouvelle approche paradigmatique dans la manière d’appréhender les politiques de simplification. Partant du principe que la simplification est le sujet politique prioritaire, il convient de ne plus se focaliser sur les normes à retirer mais de savoir lesquelles vont être gardées.

Avec cette méthode il est possible de réaliser un code fiscal de deux pages qui soulagerait les Français par sa clarté et son principe égalitaire. Dans le cadre de notre modèle de revenu universel, tous les individus payent 30% d’impôt sur leurs revenus afin de pouvoir prétendre au 500€ de revenu universel. Si Gaspard reconnaît que cela peut paraître beaucoup pour certaines personnes, la mesure a le mérite d’être la même pour tous et d’en finir avec cette compétition généralisée où chacun cherche à tirer profit du système pour s’insérer dans les niches ou statuts avantageux.

« À partir d’un principe clair, il est assez simple de comprendre qui respecte la loi. »

Pour Gaspard, il faut s’imaginer les 450 000 lois existantes comme un échafaudage à retirer afin de revoir la maison. Ainsi, il faut remonter aux principes de chaque code législatif pour qu’eux seuls aient valeur de loi. Faire reposer notre droit sur des principes clairs et de bon sens n’est pas le dévaluer. Au contraire, c’est partir de l’idée que l’on possède un langage commun et qu’à partir d’un principe clair il est plus facile de comprendre qui triche et qui ne triche pas. À l’issue d’un travail politique de deux à trois ans, chaque citoyen se verrait remettre un livre de format standard expliquant de façon simple les principes et les règles qui régissent la vie. En revanche, Gaspard reconnaît une exception pour le droit pénal. La complexité de sa procédure est protectrice du plus faible, donc de l’accusé. Dans le champ de la liberté d’expression, il est plus difficile d’avoir gain de cause dans le cas d’un dépôt de plainte pour diffamation car la procédure est complexe et protège la liberté d’expression.

Ne serait-ce pas confier encore plus de pouvoir au juge au risque de voir se former un gouvernement des juges ? Gaspard entend transposer du droit administratif au droit civil : le principe d’intervention en cas d’erreur manifeste. L’idée est qu’à partir des grands principes législatifs, les individus se débrouillent entre eux et créent un espace intuitif qui ne soit plus fondé sur la suspicion. Le juge interviendrait en cas d’erreur ou de litige manifestes entre deux parties.


Pour voir l’intervention de Gaspard, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Pour une révolution normative », cliquer ICI.

Pour comprendre notre modèle de revenu universel, cliquer ICI.

 

Publié le 28/06/2022.

Ukraine, présidentielle, Corse : le regard de Christophe sur l’actu

Invité sur Cnews, notre directeur Christophe Seltzer analyse les sujets qui font l’actualité en compagnie de Laurence Sailliet, Bastien Lejeune et Alexandre Melnik. 

 

Guerre en Ukraine : attention aux pièges du nationalisme et des empires. 

Interrogé sur l’exode des réfugiés ukrainiens, Christophe plaide pour l’accueil de tous les Ukrainiens désireux de rejoindre la France et, contrairement à Bastien Lejeune, qui souhaiteraient s’y établir durablement. Il s’étonne qu’en 2015, les réfugiés syriens n’aient pas bénéficié du même enthousiasme alors que la plupart des économistes démontrent les gains économiques de l’immigration. Surtout quelle différence entre les réfugiés d’un continent ou d’un autre ?

Faut-il qualifier Poutine de dictateur ? Christophe refuse de l’affubler d’un tel qualificatif. Pour le directeur de GenerationLibre, s’exprimer de la sorte déclencherait un engrenage dont-on comprend bien qu’il serait néfaste à tous. Au contraire, il exhorte à opposer aux velléités impériales une diplomatie multilatérale.

Campagne présidentielle : démocratie partout, débat nul part ?

Christophe se désole de l’état de la campagne actuelle : entre la non-équité de traitement entre les différents candidats – Jean Lassalle pas invité sur TF1 – et l’absence de débats frontaux – Macron s’y refusant -, il pointe la faiblesse démocratique de cette élection. Si Christophe comprend que le temps médiatique est légitimement pris par le conflit ukrainien, c’est précisément au nom de la démocratie que l’on veut défendre là-bas, qu’il faut continuer à la faire vivre ici en France.

Il se montre pressé de consulter le programme d’Emmanuel Macron dont il espère qu’il contiendra des réformes de fond, par exemple une transformation des institutions autour d’une décentralisation du pouvoir et d’une dé-présidentialisation de la France ou encore des propositions de politiques publiques ambitieuses comme notre revenu universel. Ne pouvant pas se représenter en 2027, il n’aurait rien à perdre pour prendre au sérieux la radicalité du centrisme.

Essence et fin du mois ? Dividende (carbone) et revenu universel !

Devant la montée du coût de la vie et l’envolée des prix du carburant, Christophe rappelle une évidence : c’est la guerre. Il est de fait normal que l’on observe une raréfaction de l’offre par rapport à la demande. Aussi, il développe l’idée selon laquelle il faudrait redistribuer une partie des recettes des taxes actuelles, de façon égalitaire, à l’ensemble des Français sous forme d’un dividende versé à la source – sur lequel GenerationLibre travaille. D’ailleurs, ne cédons pas sur l’écologie : ces taxes et ce dividende doivent continuer à intégrer le prix de l’émission de Co2 – le prix de la pollution. Face à Laurence Sailliet, il rappelle que l’augmentation du prix de l’essence ne se fera pas seulement sentir à la pompe mais se répercutera dans le prix des biens de consommation.

Si Christophe salue dans les propos de Gabriel Attal et de Richard Ferrand l’idée de l’automaticité du versement du RSA – en miroir du prélèvement de l’impôt à la source, il dénonce le durcissement des conditions pour l’obtenir. Dans la majorité présidentielle, on semble malgré tout à deux doigts de toucher au mécanisme d’un revenu universel ! Avec GenerationLibre, dans le cadre du prélèvement à la source, il s’agirait d’un montant de 500€ versé automatiquement à tous les Français, en même temps qu’un impôt au taux proportionnel de 30% sur le revenu du mois qui précède, au premier euros près. Face à Laurence Saillet, il explique que la modicité des 500€ – un filet de sécurité – ne dé-incite en rien au travail.

 

https://twitter.com/GLthinktank/status/1504048290190565380?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1504048290190565380%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fpublish.twitter.com%2F%3Fquery%3Dhttps3A2F2Ftwitter.com2FGLthinktank2Fstatus2F1504048290190565380widget%3DTweet

 

 

Corse : oser le pacte girondin.

Questionné brièvement en fin d’émission sur les évènements qui agitent l’Île de Beauté, Christophe affirme la nécessité d’enclencher, sur tout le territoire national, un mouvement de décentralisation qui permette aux collectivités territoriales – pas seulement la Corse – de s’auto-saisir des compétences qu’elles souhaitent exercer et de prélever directement des impôts pour ce faire.


Pour voir l’émission, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Oser le pacte girondin », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Comprendre le socle citoyen – un revenu universel pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 16/03/2022.

Pass sanitaire : « Le Gouvernement a perdu la raison. » Gaspard Koenig

En vidéo pour Le Figaro, au micro de Sud Radio et dans La Semaine, Gaspard Koenig estime que la mise en place du pass sanitaire constitue une atteinte grave aux libertés publiques.

 

Selon Gaspard, le simple fait de renseigner son état de santé et son identité avec code QR présage des pires dystopies. Une fois instauré, pourquoi le pass sanitaire ne serait pas pérennisé ? Après tout, l’état d’urgence mis en place pour lutter contre le terrorisme ou contre la pandémie a déjà permis d’instituer durablement des mesures présentées a priori comme étant « exceptionnelles ».

« Le pass sanitaire fait prendre un risque énorme à nos libertés pour un gain sanitaire qui est, au mieux, marginal. »

À partir du moment où présenter son pass sanitaire à l’entrée d’un établissement devient la norme, Gaspard imagine que l’on puisse y ajouter toutes sortes d’informations : casier judiciaire, déclaration fiscale, etc. On met en place une structure dont on ne sait ce qu’elle va donner. Gaspard questionne aussi l’efficacité du pass sanitaire qui n’est autre qu’une mesure d’atténuation de l’épidémie.

« Le fait que la vaccination soit aujourd’hui universelle, gratuite et disponible pour tous change complètement la perception que l’on doit avoir de la protection des individus. »

Au début de la pandémie, la population encourait un risque dont elle ne pouvait se protéger. Si l’instauration de mesures collectives (confinement, couvre-feu) pouvait alors se discuter, Gaspard explique que la situation est différente aujourd’hui.

« Pour le contrôle du pass, on parle déjà de tolérance. On sait très bien que c’est inapplicable. Tout cela affaiblit considérablement l’État de droit : cela veut dire que la loi n’a plus tellement de sens. »

Avec le pass sanitaire, Gaspard déplore une mesure inapplicable qui crée un risque d’anarchie. Le pass sanitaire implique d’un côté une tolérance de la part des autorités pour la plupart des gens et, de l’autre, des mesures de sanction pour quelques fautifs pris sur le fait. On construit quelque chose que personne ne prendra vraiment au sérieux.


Pour voir la vidéo du Figaro avec Gaspard, cliquer ICI.

Pour voir l’intervention de Gaspard chez Sud Radio, cliquer ICI.

Pour lire l’entretien de Gaspard dans La Semaine, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Covid-19 : une analyse coûts-bénéfices des confinements », cliquer ICI.

 

Publié le 28/07/2021.

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