Décentraliser l’Éducation nationale

Sur le plateau de CNews, notre chargé d’études Rafaël Amselem appelle à s’inspirer des écoles privées pour réformer notre système éducatif en profondeur en redonnant de la liberté aux communautés éducatives sur le terrain.

 

Pour dépasser la polémique entourant la justification, par la nouvelle ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra, de la scolarisation de ses enfants dans le privé, Rafaël pointe le réel problème d’attractivité de l’école publique.

Notre chargé d’études rappelle que la liberté éducative, principe républicain fondamental du XIXème siècle, a paradoxalement et malheureusement été abandonné par le secteur public lui-même au gré de la massification du système secondaire dans les années 1960.

À l’appui du rapport « Un contrat pour les établissements scolaires publics » publié par notre présidente Monique Canto-Sperber, Rafaël invite l’Éducation nationale à s’inspirer des écoles privées en matière d’organisation : décentralisation, liberté pédagogique, autonomie des communautés éducatives.

 

« Les résultats des études PISA démontrent à quel point l’égalité qu’on prône pour l’école ne correspond pas à la réalité du terrain. »

Pour que l’enseignement public satisfasse à nouveau un impératif d’égalité des chances, nous invitons l’État à réformer notre système scolaire pour le refonder sur un principe de différenciation plutôt que d’uniformité.

 


Pour regarder l’intervention de Rafaël, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre recueil « Aron : l’actualité de sa pensée 40 ans après sa mort », cliquer ICI.

 

Publié le 16/01/2024.

Revaloriser le Parlement

Lors d’une conférence pour la Cité des Débats, organisée par la Revue politique et parlementaire à Saint-Raphaël, notre présidente Monique Canto-Sperber appelle à revaloriser le Parlement dans notre démocratie représentative et à autonomiser l’école. 

 

La démocratie pourra-t-elle s’adapter ou résister à ce qu’est devenu le savoir ? Telle est la question que se pose notre présidente et à laquelle elle tente d’esquisser des réponses. Tout d’abord, Monique affirme que c’est la participation active de l’ensemble de la population qui rend une décision politique légitime. La recherche de l’intérêt commun doit se faire au terme d’une délibération collective, qui se tient dans une instance qui décide du destin d’un groupe. Pour Monique, la démocratie représentative induit du parlementarisme car les députés et les sénateurs représentent le peuple et ne sont pas seulement les mandataires du pouvoir. Finalement, le savoir repose au coeur de l’exercice démocratie et permet d’articuler les aspects particuliers du savoir propre à une région avec la recherche d’un l’intérêt universel.

« Chaque citoyen doit avoir part d’une partie de la souveraineté et participer à la décision politique. »

 

Monique rappelle que notre démocratie est avant tout libérale et exige donc des contre-pouvoirs : des autorités et une presse indépendantes. Fondée sur un savoir multiforme, notre démocratie est donc sujette à une transformation radicale qui touche le savoir et le pouvoir. Mais quoi qu’il arrive, le savoir se doit de rester largement accessible. Monique propose des solutions aux risques d’altérations de notre démocratie : tout d’abord adopter une régulation adaptée des réseaux sociaux, ensuite repenser la légitimité de l’obéissance démocratique, et enfin vivifier la participation démocratique pour faire en sorte que les citoyens deviennent des experts sur certains sujets.

 

 

Notre présidente revient ensuite sur la massification scolaire des années 1970 qui s’est accompagnée d’une politique éducative centralisée qu’elle dénonce comme un schéma malsain. À l’inverse, Monique préconise plutôt de donner plus d’autonomie aux équipes éducatives pour qu’elles adaptent les solutions au terrain. Davantage de pouvoir aux plus petits échelons… encore de la subsidiarité ascendante !

 


Pour regarder la conférence de Monique, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires », cliquer ICI.

 

Publié le 05/10/2023.

Paris se décentralise

Invité par LCP dans « Ca vous regarde », notre directeur Christophe Seltzer salue l’initiative inédite du Conseil régional d’Ile de France qui demande à l’Etat de pouvoir se saisir de 45 nouvelles compétences. 

 

Notre directeur commence par saluer un fait d’actualité inédit et dans la droite ligne de notre combat pour la subsidiarité ascendante : le conseil régional d’Ile-de-France demande à pouvoir s’auto-saisir de 45 nouvelles compétences.

Il souligne que la proposition de régionalisation du SMIC a la vertu de mettre sur la table le problème d’une norme économique nationale qui ne répond pas à la disparité des réalités locales ou professionnelles.

« Cette initiative du Conseil régional d’Ile de France est révolutionnaire. »

 

Christophe invite aussi à penser à l’autre versant d’une réelle décentralisation : l’autonomie fiscale pour les collectivités territoriales afin de responsabiliser les élus locaux comme les administrés.

 

 

Il rappelle qu’au fur et à mesure des grands actes de décentralisation, l’Etat a paradoxalement quasiment achevé de recentraliser toute la fiscalité.

« En face d’une compétence, une collectivité devrait pouvoir lever l’impôt elle-même. »

 

Enfin, notre directeur défend notre proposition de simplification normative et fiscale pour remettre les logements vacants sur le marché locatif.

 


Pour voir l’émission, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre note « Pour une autonomie fiscale des collectivités territoriales », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Le logement pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 22/09/2023.

Accepter la radicalité dans le débat démocratique

Pour Contrepoints, notre directeur Christophe Seltzer s’exprime sur le profil du candidat libéral à l’élection présidentielle en Argentine. Aussi, pour le media européen Party-Party, il analyse la France d’Emmanuel Macron face aux stratégies des extrêmes.

 

Javier Milei… ce nom ne vous dit peut-être rien mais il s’agit d’un candidat sérieux à la prochaine élection présidentielle argentine. Qualifié d’ultralibéral, de populiste ou d’extrême-droite, que vaut vraiment son programme et sa candidature ? Notre directeur et d’autres experts décryptent. 

Alexis Karklins-Marchay le définit comme « libertarien sur le plan économique », mais absolument pas fasciste. Notre expert Daniel Borrillo, quant à lui, se méfie du conservatisme du candidat « sur le plan moral » (antiféminisme, climatoscepticisme, remise en cause du droit à l’avortement…). Dans le camp des libéraux français, cela inquiète. 

« Il se dit libertaire mais sur le plan moral il est très conservateur. […] Pour moi, il est plus proche du populisme que du libéralisme. » – Daniel Borrillo

 

Au vu de sa communication politique et de son style atypique, il apparaît clair que Milei assume son côté « populiste ». Christophe observe une certaine distance vis-à-vis de cette accusation. Pour lui, Milei est un libéral un peu trop classique mais pas fasciste. Il se réjouit presque de voir se développer un populisme non étatiste, qui pointe du doigt la mauvaise gestion de l’État plutôt que les riches ou les immigrés. 

« Si les accents anti-élites de ses discours et sa glorification du peuple le rapprochent d’un Donald Trump ou d’un Jean-Luc Mélenchon, il ne semble se montrer ni fasciste ni anticapitaliste, ni progressiste, ni conservateur […] Réjouissant et incroyable aux yeux d’un Français : un populisme non étatiste est possible ! » – Christophe Seltzer

 

Interrogé par le media européen Party-Party, notre directeur décrypte l’ascension et le développement des partis dits « extrêmes » en France ces dernières années. Il l’explique notamment par l’inefficacité des partis « classiques » (traditionnelles gauche et droite) à offrir une bonne pratique du pouvoir, mais cela repose avant tout sur les failles de notre système institutionnel. La faiblesse du Parlement et l’hyper-présidentialisme de la Ve République n’y sont pas étrangers, Christophe définit d’ailleurs la France comme « une anomalie au sein des démocraties libérales ».

De plus, notre directeur rappelle que la majorité des politiques proposées par ces partis sont étrangement assez similaires (assez progressistes sur les questions sociales et socialistes sur les questions économiques). Il s’enthousiasme même de l’élèvement de ces voix dans le débat démocratique, car pour lui, il est temps de laisser place à la radicalité dans le débat.

“The rise of the far movements was caused by the collapse of the two traditional political governing parties and the lack of any credible alternative” – Christophe Seltzer

 


Pour lire l’article Contrepoints, cliquer ICI.

Pour lire l’article Party-Party, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 01/09/2023.

Écologie, immigration, antisémitisme : Rafaël sur tous les fronts !

Invité à deux reprises sur CNews et dans les colonnes d’Atlantico, notre chargé d’études Rafaël Amselem a eu l’occasion, au cours de l’été, de poursuivre nos combats phares : écologie, immigration, institutions, libertés publiques…

 

Rafaël revient sur la volonté de Gérald Darmanin de mettre en oeuvre une politique quinquennale plus sociale, à la suite de la présidence d’Emmanuel Macron. Pour Rafaël, cette volonté n’est que superficielle puisque le Gouvernement actuel bafoue un certain nombre de principes sociaux. Pour ne citer qu’un exemple : la conditionnalisation du RSA, que Rafaël associe à « la conditionnalisation de la survie ».

Notre chargé d’études rappelle que nos institutions sont trop « centrées sur l’irresponsabilité généralisée » et appelle à rebâtir notre architecture institutionnelle, afin de responsabiliser (enfin) nos politiques. Aussi, il s’inquiète d’ « une focalisation abusive » sur la prochaine élection présidentielle. Une fois de plus, cela démontre bien la verticalité et l’hyper-présidentialisme délétère de la Ve République, qu’il faut urgemment combattre. 

« L’architecture institutionnelle de la Ve République ne récompense pas beaucoup la responsabilité des politiques. »

 

Concernant la crise migratoire en Méditerranée et plus globalement l’immigration, Rafaël plaide pour une meilleure intégration sociale des immigrés. Il appelle à faire preuve de plus de dignité humaine et à faire tomber les barrières administratives et bureaucratiques inutiles afin d’accueillir de manière plus libre et juste les nouveaux arrivants sur notre territoire. Il appelle notamment à lever les barrières à l’emploi auxquelles les immigrants font anormalement face.

« Il y a énormément de barrières à l’emploi pour les immigrés, ce qui n’est pas dans notre intérêt et contraire à la dignité humaine. »

 

Face à l’urgence climatique, Rafaël se veut opposé à des politiques d’interdiction. En effet, ces politiques ne seraient pas efficaces, trop « paternalistes, autoritaires, verticales ». Il appelle à défendre notre modèle de démocratie libérale face à l’impératif écologique et à « ne pas conditionnaliser nos libertés ». Pour ce faire, Rafaël défend une solution radicale mais efficace : la tarification du carbone. Il développe les avantages sociaux et économiques de la systématisation de la tarification carbone, assortie d’un dividende carbone redistribué aux Français.

« L’urgence écologique réelle ne justifie pas les interdictions, ni le démantèlement de l’État de droit et de la démocratie libérale. »

 

Notre chargé d’études réagit aussi aux récentes affaires d’antisémitisme dans les discours politiques français. Il dénonce un traitement problématique de l’antisémitisme, notamment à gauche de l’échiquier politique. Il demande à la gauche de revenir à sa politique originelle d’anti-racisme. Rafaël pointe aussi du doigt la droite et espère que l’ensemble de la classe politique trouvera le courage de lutter contre ce mal profond. 

« Au fond, les juifs sont les jouets et les instruments de luttes partisanes, personnelles et politiques. »

 

Aussi, dans les colonnes d’Atlantico, Rafaël appelle à ne pas céder aux exigences des forces de l’ordre en leur accordant un régime d’exception. Pour lui, les nombreux scandales autour de la police ont semé les « graines de la défiance », la police se doit de faire preuve d’exemplarité. Il appelle à ne pas troquer liberté contre sécurité : notre sécurité c’est notre liberté.

« La sécurité ne peut pas se faire à n’importe quel prix. Et lorsqu’elle se fait à n’importe quel prix, il n’y a pas de sécurité. On ne garantira pas plus de sécurité en disant que l’on va donner aux policiers un traitement préférentiel. »

 


Pour regarder le premier passage de Rafaël sur CNews, cliquer ICI.

Pour regarder le second passage de Rafaël sur CNews, cliquer ICI.

Pour lire l’article Atlantico, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 31/08/2023.

Les règles de la liberté d’expression

Notre présidente Monique Canto-Sperber est à nouveau invitée par Liber-thé pour parler de liberté d’expression. Elle expose le cadre légal et moral à ne pas franchir afin de la garantir.  

 

Selon Monique, les menaces sur la liberté d’expression viennent de deux forces, l’une qui veut interdire, l’autre qui veut tout autoriser.

D’un côté, des mouvements « apprentis censeurs » qualifiés de woke et qui « veulent imposer à la parole publique des règles qu’ils ont eux-mêmes définies sur ce que l’on a le droit de dire et sur ce qu’il faut taire ». Il refusent ainsi que certains sujets soient abordés et que certains mots soient employés. Or, comme le rappelle Monique : « la liberté d’expression va de pair avec la possibilité de faire des provocations, de transgresser, de même formuler des blagues de mauvais goût dans la mesure où cela ne dépasse pas les bornes de ce que la loi interdit ».

De l’autre côté, un mouvement « qui de manière fort perverse se réclame de la liberté d’expression radicale » sous couvert qu’ « on ne peut plus rien dire ». Pourtant pour Monique, ce que ces gens disent relève en général « d’énormités réactionnaires, à la limite du racisme et de l’antisémitisme » et leur objectif est de fait de reculer peu à peu les bornes de l’acceptable au sein de la société. Pour notre présidente, la subtilité de ce mouvement est de recourir toujours à des termes limites, sans jamais employer d’insultes directes, tout en recourant à des figures de manière à ce que l’on comprenne ce dont il s’agit.

« On a affaire à deux groupes qui d’une certaine façon veulent s’approprier la définition des règles de la parole publique au détriment de l’institution judiciaire et qui cherchent à gagner une forme d’hégémonie sur la parole publique, c’est-à-dire à imposer leur loi à tous ».

 

Pour Monique, la justice peine à traiter ces problèmes et le cadre juridique ne suffit pas toujours à appréhender les cas d’atteinte à la liberté d’expression tels qu’ils se présentent actuellement. Comme elle l’explique, « jamais la justice ne rendra la parole à la personne qui en a été privée ». Face à cette situation, notre présidente appelle à une « résistance » de la société civile qui doit accompagner celle des institutions : en refusant d’annuler la venue de certaines personnalités publiques ou artistes même s’il y a un risque de troubles d’une part, et en « refusant d’accréditer les paroles extrêmes », notamment sur les réseaux sociaux d’autre part.

« C’est la vraie limite morale de la liberté d’expression : ne jamais réduire quelqu’un à l’état où il ne peut plus répondre de ce fait. Cela détruit ce pourquoi même existe la liberté d’expression. »

 

Pour déterminer ce qui relève précisément de l’attaque envers autrui et doit être interdit, Monique s’appuie sur la distinction qu’elle établit entre dommages, qui relèvent d’un « mal objectif à autrui qui nuit à sa liberté », et offenses qui sont plutôt de l’ordre de la subjectivité, qui sont vécues comme un tort mais uniquement pour la personne concernée. Si Monique convient que la distinction peut être ténue, elle peut toutefois être clairement établie : les appels à la violence contre une population sont des torts objectifs là où le blasphème par exemple ne sera considéré comme un tort que par un croyant de la religion moquée par ledit blasphème, mais pourra prêter à rire un non croyant.

Fondamentalement pour Monique, le véritable est tort est celui qui « réduit autrui à une situation où il n’est plus en état de parler ». Pour Monique, l’insulte entre typiquement dans ce cas et ne peut être tolérée dans la mesure où elle ne peut recevoir de réponse qui soit argumentée ou rationnelle. La personne insultée ne peut pas répondre « pas parce qu’elle manque de courage ou parce qu’elle manque d’idées mais parce qu’elle n’est plus rien. L’injure l’a totalement anéantie. (…) Parce qu’elle n’est plus reconnue comme un sujet de parole. »


Pour lire notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », signé Aurélien Portuese, cliquer ICI.

 

Publié le 25/07/2023.

Twitter / Musk vs. Barrot : laissons parler les imbéciles !

Notre chargé d’études Rafaël Amselem et notre directeur Christophe Seltzer réagissent aux menaces d’interdiction de Twitter proférées par le ministre Jean-Noël Barrot dont ils critiquent le caractère liberticide et contreproductif.

 

Dans sa tribune autour Le Figaro, Rafaël note le caractère illusoire de la mesure : en voulant interdire Twitter si jamais l’entreprise refuse de se conformer aux normes européennes en matière de désinformation en ligne, le Gouvernement a l’espoir d’endiguer la propagation des fausses informations. Cependant, comme le note notre chargé d’études, « les fausses informations n’ont pas besoin de Twitter pour prospérer » et « les professeurs du complotisme trouveront d’autres endroits, comme ils l’ont toujours fait, et leur audience les suivra, comme elle l’a toujours fait ». En attaquant Twitter, le Gouvernement se trompe de cible : plutôt que d’attaquer ceux qui propagent de fausses informations, il s’en prend à l’espace de parole en lui-même.

 

« Peut-être serait-il plus judicieux de s’attaquer aux dérives sectaires plutôt que de menacer des plateformes traversées par des discours pluriels. » – Rafaël Amselem

Au-delà de l’inutilité de la réforme, Rafaël voit dans la menace proférée par Jean-Noël Barrot le renforcement du contrôle de l’exécutif sur la liberté d’expression. Face au despotisme qu’impose Elon Musk chez Twitter, le Gouvernement réagit de la même manière en voulant imposer ses propres règles : les deux coercitions « convergent ainsi dans un conflit liberticide, qui n’a d’autre victime que l’expression publique et les principes si essentiels de la démocratie libérale ».

 

« En se présentant comme le rationnel par défaut, le gouvernement s’autorise la détermination du cadre de l’expression publique. » – Rafaël Amselem

De son côté, Christophe développe les arguments de la tribune de Rafaël dans un entretien accordé à CNEWS. Face à la volonté populiste de « s’ériger en temple de la raison » en menaçant d’interdire la plateforme, Christophe rappelle néanmoins, suivant les principes de John Stuart Mill, la nécessité de lutter contre les propos insultants, diffamants et incitant à la violence. Pour ce faire, il préconise plutôt de faire respecter les dispositions du Code pénal en la matière sur les réseaux. Il souligne par ailleurs que tout n’est pas à jeter dans le règlement européen à venir, notamment en matière d’encadrement des algorithmes.

 

 

« Notre premier sujet est de permettre à toutes les opinions d’exister afin que quand un imbécile s’exprime quelqu’un puisse lui opposer des arguments en face. » – Christophe Seltzer


Pour lire la tribune de Rafaël, cliquer ICI.

Pour regarder l’entretien de Christophe, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », cliquer ICI.

 

Publié le 06/06/2023.

« Cancel culture » : quand l’annulation tue le débat

Invitée par Augustin Trapenard dans La Grande Librairie, notre présidente Monique Canto-Sperber débat avec Gisèle Sapiro et Douglas Kennedy sur la liberté d’expression et s’oppose à la réécriture des classiques de la littérature.

 

Interrogée au sujet de la « cancel culture« , Monique revient sur la double logique à l’œuvre à l’origine du phénomène de cancel culture dans les années 1990 : l’annulation d’interventions de conférenciers avant même qu’ils n’aient pu parler, sur la seule base de leur réputation, et le refus du débat d’idées au sein même de l’université qui est pourtant le lieu de discussion par excellence. Monique déplore que, dans ce phénomène, la réaction face à l’offense soit le refus du dialogue, aboutissant à des « chocs d’identités » qui entre elles « ne discutent pas, mais affirment ».

 

« Nous avons un corpus littéraire très ancien et très riche qui appartient au monde où il est né et il est normal que quelques siècles plus tard, la culture d’aujourd’hui ne s’y reconnaisse pas tout à fait. Mais ne pas s’y reconnaître est un constat, demander que pour autant ces livres soient effacés, censurés ou euphémisés, c’est quelque chose qui peut être discuté. »

« La littérature est l’art expérimental par excellence » : l’écrivain peut y explorer tous les types de situations humaines ce qui laisse place à l’exploration du transgressif. Monique rappelle alors la valeur de l’œuvre littéraire comme un témoignage d’une époque passée qui porte les marques des valeurs de la société au sein de laquelle elle est née. Plutôt que de vouloir effacer toute trace d’un temps révolu, il faut bien davantage accompagner ces textes pour les expliquer : libre ensuite au lecteur adulte et responsable d’établir la justesse ou non de ces valeurs passées.

 

« Ouvrir un débat, c’est quelque chose d’extraordinaire ! Mais ouvrir un débat ce n’est pas appeler au silence, appeler à l’effacement, appeler à la disparition. ».

Le débat porte ensuite sur les publications d’œuvres dont les auteurs font l’objet de critiques ou de procès, des pamphlets de Céline à Mein Kampf en passant par les écrits de Gabriel Matzneff. Notre présidente défend son souhait de voir ces œuvres contextualisées plutôt qu’interdites. « La censure ouvre sur l’arbitraire », or « ce qui prête à offense n’est pas strictement défini » et dépend des « cultures », des époques et des « expériences personnelles ». Monique nous met en garde contre cette volonté d’ôter toute « rudesse au monde » qui risque d’aboutir à une « stérilisation du texte littéraire ».

 

« Le problème de la censure en fonction de la sensibilité, c’est qu’elle ouvre sur l’arbitraire ».


Pour voir l’émission, cliquer ICI.

Pour notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », cliquer ICI.

 

Publié le 05/06/2023.

Revenu universel : Marc de Basquiat x Nicolas Bouzou

Pour Le Crayon, dans un duel de 40′ avec Nicolas Bouzou, notre expert Marc de Basquiat défend notre proposition de revenu universel pour assurer aux citoyens les moyens de survivre et d’effectuer leurs propres choix. 

 

Un de nos combats phares est la mise en place d’un impôt négatif en France, un revenu de liberté. Le postulat de départ est simple : certains de nos concitoyens n’ont pas de quoi se nourrir. Il apparaît donc plus qu’urgent d’instaurer un socle de redistribution des richesses commun et universel leur garantissant plus d’autonomie et de liberté. Il s’agit d’une solution absolument identique pour tous les résidents légaux en France, qui leur assurerait un revenu inconditionnel de 500 euros par mois et qui serait financé par une imposition à 30% sur leurs revenus du mois précédent.

 

« Les gens qui ont faim ne cherchent pas à travailler, ils cherchent à manger. »

Ce revenu universel s’inscrit dans notre volonté de simplification. Il se substituerait aux aides sociales actuelles (RSA, prime pour l’emploi…) car Marc l’affirme, le système actuel est trop compliqué est surtout il désincite au travail. En remettant en cause notre système socio-fiscal actuel, il démontre comment il est possible de mettre en place un fonctionnement simple, cohérent, financé et universel. 

 

« Aucun être humain ne fonctionne s’il n’est pas à 37 degrés. Je dirais que 37 degrés c’est 17 euros par jour. »

Marc pense que le travail doit rester au coeur de la vie en société et qu’il s’agit d’un moyen pour chacun de nous de nous épanouir et de nous réaliser. Notre revenu universel, tout en permettant à chacun de survivre sans condition, permet aussi, contrairement au système actuel, de faire que reprendre un travail ou travailler davantage permettra systématiquement de gagner davantage.

 

« Quand je propose un revenu universel, c’est pour aider les gens à retourner vers l’activité. »

Si Nicolas Bouzou ne conteste pas les chiffres et le raisonnement économique de Marc, il précise à plusieurs reprises être oppose « par principe » à l’idée de verser une somme de façon inconditionnelle à tous les Français.

 


Pour regarder la vidéo, cliquer ICI.

Pour consulter notre rapport « Liber : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 22/05/2023.

« Une bombe cognitive » : l’IA vue par Gaspard Koenig

Dans l’émission C dans l’air, sur le plateau de Caroline Roux et Axel de Tarlé, notre fondateur Gaspard Koenig s’inquiète de la rapidité du développement de l’intelligence artificielle qui ne menace pas tant le monde du travail qu’il ne remet en cause le paradigme du savoir.

 

Aux côtés de Philippe Dessertine, Laurence Devillers et Nicolas Barrod, Gaspard formule des critiques et émet des réserves sur ChatGPT, le nouvel outil d’intelligence artificielle. Pour lui le savoir est un socle commun, nécessaire au bon fonctionnement de notre société. Malheureusement, ce socle se voit complètement morcelé par le développement de l’IA.

 

« Comme l’affirme Kissinger, on passe d’un monde de la connaissance qui fonctionnait par accumulation de certitudes, à un monde qui fonctionne par ambiguïté cumulative. C’est là tout le danger de ChatGPT, c’est une bombe cognitive. »

Pour Gaspard, l’IA ne représente pas nécessairement une menace pour le monde du travail. L’IA va détruire les emplois que nos sociétés ont déjà transformé en robots. Heureusement, nous ne vivons pas dans une société purement utilitariste, les rapports humains nous seront donc toujours nécessaires.

 

« L’intelligence artificielle repose toujours sur du travail humain. Il faudra toujours des humains pour chercher et faire des raisonnements de causalité. »

L’une des inquiétudes de Gaspard concernant l’IA réside dans la notion de vérité. En effet, la vérité risque de « se diffracter » et la question philosophique de l’illusion deviendra omniprésente. Depuis toujours, nous produisons le savoir et la connaissance grâce à « l’explicabilité et la réfutation », or les évolutions actuelles modifient ce paradigme.

 

« La classe politique est à des années-lumière de ce genre de sujet. Comme pour le nucléaire ou l’écologie, il faudrait une coordination mondiale, mais les États se font encore la guerre comme au XIXe siècle. Leur mode de gouvernance a deux siècles de retard. »


Pour voir l’émission, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport  « Mes data sont à moi », cliquer ICI.

 

Publié le 05/04/2023.

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