Nos actus

[Lu ailleurs] Contre le déclinisme, en finir avec le centralisme – Laetitia Strauch-Bonart

[Lu ailleurs] Contre le déclinisme, en finir avec le centralisme – Laetitia Strauch-Bonart

Dans son dernier livre « De la France, ce pays que l’on croyait connaître », Laetitia Strauch-Bonart explore la psyché politique française. Contre le déclinisme ambiant, un nouveau pacte social est possible, explique la journaliste. Son principe : en finir avec le centralisme. 

 

Pour la journaliste officiant dans les pages idées, la France pâtit de ce qu’elle nomme « la société de la créance ». Bien loin de la réciprocité matérielle et symbolique du « don – contre don » définie par l’anthropologue Marcel Mauss, Laetitia Strauch-Bonart argue que les demandes permanentes de l’Etat aux Français sont telles qu’ils ont « le sentiment de ne jamais recevoir autant qu’ils ont donné, et ce, même quand ils sont généreusement dédommagés ». Impuissant à répondre aux aspirations citoyennes, le léviathan étatique – métaphore qu’elle reprend à Hobbes – crée pourtant une dépendance chez les citoyens par son omniprésence dans leur vie quotidienne.

« Associée à un centralisme fort, un système présidentiel qui ne permet pas l’expression de la diversité des opinions, des statuts et rentes toujours présents, la faiblesse des intermédiaires entre l’État et les citoyens et  l’asphyxie de la société civile, « la société de créance » est source d’instabilité et de ressentiment. » 

Loin des récits laudateurs d’une France sereine et apaisée au temps de l’Ancien Régime – n’oublions pas les jacqueries et les guerres de religions -, dont le subtil équilibre aurait été rompu par la période révolutionnaire, Laetitia Strauch-Bonart rappelle que l’histoire de France est faite de stasis – dissensions internes au sein d’une Cité-État qui débouchent sur de violentes crises politiques. Pour la journaliste, la crise des gilets jaunes, conforme à cette loi d’airain nationale, pointe l’absence de représentativité politique en France. La « monarchie présidentielle » ainsi que la faiblesse des contre-pouvoirs à l’État sclérosent le débat démocratique et accentuent le fossé qui sépare les Français de leurs institutions. L’abstention croissante et la virulence des messages adressés à l’encontre du Président lors de chaque manifestation contestataire en sont de bons témoignages.

Pensée pour répondre à l’instabilité politique des régimes parlementaires, la prédominance de l’exécutif sur le législatif, très marquée depuis l’entrée dans la Ve République, est aujourd’hui le mal qu’il convient de soigner.

« Le système présidentiel concentre le pouvoir et ne peut représenter réellement les aspirations. Cela empêche même qu’il y ait un débat. »

Laetitia Strauch-Bonart exhorte à la décentralisation du pouvoir ainsi qu’à la  responsabilisation des institutions afin de sortir de ce marasme politique ambiant. Si la seconde perspective fera l’objet d’un prochain rapport de GenerationLibre, notre think thank mène le combat des idées – avec la publication de rapports consacrés à la décentralisation – pour qu’advienne un pacte authentiquement girondin.


Pour lire l’entretien de Laetitia Strauch-Bonart accordé à La Montagne, cliquer ICI.

Pour lire des extraits de son ouvrage, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Oser le pacte girondin », cliquer ICI.

 

Publié le 23/03/2022.

Toute l'actu
Débats
Dossiers
Influence
Podcast
Presse
Rencontres
Tribunes
Vidéo
Charger + d'actu

S'inscrire à la Newsletter