Pour le podcast de la revue Conflits, notre ancien directeur des études et co-auteur du recueil « Aron : l’actualité de sa pensée 40 ans après sa mort » Baptiste Gauthey répond aux questions de Jean-Baptiste Noé sur la figure du philosophe.
La pensée de Raymond Aron n’aura jamais autant été actuelle. Aux yeux de Baptiste, c’est celle d’un social démocrate à tendance libérale pour qui la démocratie est un régime constitutionnel et libéral dans lequel le compromis doit prévaloir.
« La conception de la démocratie de Aron est celle de la séparation des pouvoirs pour protéger l’individu de l’arbitraire du pouvoir. »
Nous faisons aujourd’hui face à un délitement de l’esprit démocratique et à une crise de la démocratie qui peuvent s’expliquer par des aspirations profondément contraires : l’individualité et la recherche d’égalité. Pour Baptiste, les Français se sentent lésés par la démocratie. Mais il le défend : c’est justement parce que « tout le monde se sent lésé » que la démocratie est efficiente.
« La démocratie, c’est l’institutionnalisation du conflit en vue de créer des compromis. »
Dans les pas de Jean-François Revel et de l’« absolutisme inefficace » de nos institutions qu’il dénonçait, Baptiste met en lumière une contradiction au sein de notre démocratie. Cette dernière doit faire face à une omnipotence de l’État qui, ironiquement, se révèle inefficace et incapable d’implémenter des réformes majeures. La verticalité du pouvoir à l’œuvre entre en conflit avec la perspective aronienne de démocratie comme « fabrique du compromis ».
C’est ce compromis parfois désagréable qui constitue, dans la pensée aronienne, le fondement d’une démocratie. Sauvons-le !
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Pour (re)lire « Aron : Un héritage pour comprendre la crise démocratique française », cliquer ICI.
Publié le 27/02/2024.