Le populisme des institutions de la Ve République contre le Parlement

Dans un entretien croisé avec Christophe Bouillaud pour Atlantico, notre directeur Christophe Seltzer dénonce la logique intrinsèquement populiste de la Ve telle qu’elle est devenue. 

 

Pour commencer, l’un et l’autre réagissent à l’amendement de suppression de l’article 1 de la proposition de loi du groupe LIOT, qui vise à abroger la retraite à 64 ans. Christophe Bouillaud dénonce « une manoeuvre parlementaire » qui fait clairement apparaître la volonté du camp macronien (et des chefs de LR) de ne pas revenir sur la retraite à 64 ans. Notre directeur rappelle que ces manoeuvres manifestent un refus d’obstacle, bien qu’elles soient légales et constitutionnelles.

 

« Il y a un passage en force politique qui abîme la démocratie et qui choque de nombreux Français. Attention, qui sème le vent récolte la tempête. »

En s’appuyant sur ce qu’ont dit les grands intellectuels libéraux Jean-François Revel et Raymond Aron, Christophe défend un de nos combats phares : la déprésidentialisation de la Ve République. Il appelle à revaloriser le Parlement dans le débat institutionnel et y ramener la radicalité afin de raviver le pluralisme politique. Pour lui, notre crise politique est avant tout institutionnelle car nos institutions sont tournées vers le monarque présidentiel et ne servent qu’à valider ses décisions. Le débat démocratique est en réalité biaisé dès le départ, car la souveraineté parlementaire est bafouée (surtout sous l’ère des présidents Sarkozy, Hollande et Macron). 

 

« Nous sommes une anomalie dans le monde des démocraties libérales. »

Notre directeur dénonce des institutions « intrinsèquement populistes ». Notre Parlement n’a jamais semblé aussi faible et la logique d’équilibre des pouvoirs n’est plus respectée. Désormais, plus rien ne peut « contrebalancer la toute-puissance et l’irresponsabilité du Président ». Christophe appelle à faire évoluer le mode de scrutin de l’élection présidentielle car le suffrage universel direct fait perdre son sens à la démocratie. Cette élection ne se résume plus qu’à un peuple qui élit un homme sur la base de sa personnalité et non de ses idées. Finalement, tous les maux du pays lui sont attribués et les Français finissent par se choisir un nouveau monarque. 

 

« Ni radical, ni révolutionnaire, Emmanuel Macron se perd peut-être dans un populisme doux, gentillet, qui ne prend pas son risque idéologique et se contente de sauver les meubles d’un système à bout de souffle. »

Depuis les années 90, aucun bouleversement politique n’a eu réellement lieu en France. Il est à noter que la lettre originelle de la Constitution s’appliquait encore relativement et le Parlement exerçait sa souveraineté lors des périodes de cohabitation. Même sans cohabitation, il y avait encore dans la pratique gaullienne du pouvoir par le président François Mitterrand, une plus grande latitude d’action laissée au Premier ministre et au Gouvernement, comme l’explique Raphaël Hadas-Lebel, dans un article intitulé « François Mitterrand et la fonction présidentielle » que notre directeur cite.

Ayant à l’esprit les tentatives d’interdiction du colloque de l’Action Française il y a quelques semaines, Christophe a beau jeu de montrer que le retour à une monarchie ne serait pas forcément un recul de la démocratie, non plus qu’une VIe République, si elle était moins jacobine que ce que Jean-Luc Mélenchon doit immanquablement avoir en tête. La monarchie britannique ne fait pas montre du même déséquilibre institutionnel que la République française : paradoxalement, elle s’avère plus démocratique et parlementaire.

« Il n’y a plus de débat idéologique ni de grandes visions de changement sur l’échiquier politique. »

 


Pour lire l’entretien croisé de Christophe, cliquer ICI.

Pour découvrir notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

Pour lire l’article « François Mitterrand et la fonction présidentielle » que Christophe cite, cliquer ICI.

 

Publié le 01/06/2023.

Bercy contre les couples pauvres ?

Dans une chronique pour Le Figaro, Anne de Guigné se saisit d’une problématique encore peu étudiée dans le monde économique : la vie de couple et son impact sur les revenus des Français. Notre système socio-fiscal désincite les Français les plus pauvres à vivre en couple. 

 

Pour Anne de Guigné, parfois, « la vie de couple rime avec perte de revenus ». Pour démontrer cette thèse, Anne de Guigné s’appuie sur les études de notre expert Marc de Basquiat, qui prône avec nous la mise en place d’un revenu universel. Les chiffres ne trompent pas, près de la moitié des 10% des français les plus modestes se déclarent célibataires. Pour Marc, il apparaît nettement que notre système social n’est pas conçu pour l’intérêt des couples (mariage, PACS ou concubinage). 

 

« Dans plus de 80 % des cas, les Français n’ont aucun intérêt à convoler : un mariage, un pacs, voire une situation officialisée de concubinage, se traduit pour eux par une perte nette de revenus. C’est une des absurdités mal connues de notre système social. » – Anne de Guigné

Pour Marc, la grande majorité des Français n’ont pas d’intérêt à se déclarer en couple aux yeux de l’administration car ils percevront beaucoup moins de prestations sociales. En effet, les aides sociales comme le RSA sont octroyées sous conditions de ressources. En couple, les bénéficiaires perçoivent moins d’aides qu’en restant célibataires. Ils perdront donc des revenus. A contrario, les ménages les plus aisés se verront réduire leurs impôts en étant en couple. Finalement, être en couple est (encore) réservé aux mieux lotis… 

 

« L’articulation actuelle des dispositifs sociaux-fiscaux constitue un frein conséquent à l’officialisation de la vie de couple parmi des personnes aux revenus modestes. Elles n’ont franchement pas intérêt à se faire connaître comme tels par l’administration. » – Marc de Basquiat

 

Gary Becker a été le premier économiste à analyser le mariage sous le prisme économique et fiscal. Selon lui, les citoyens ne se mettent en couple que s’ils ont un intérêt à l’être, « si ce choix leur permet d’atteindre un niveau de satisfaction, en économie d’utilité, supérieur à celui qu’ils obtiendraient en restant célibataires ». Aux yeux d’Anne de Guigné, cette thèse, « excessive » car elle écarte toute idée de sentiments, est cependant utile. Notre expert rappelle que le couple est aussi un rempart contre la pauvreté, à condition que les mécanismes socio-fiscaux ne découragent pas sa constitution.

« Les personnes pauvres vivent nettement plus souvent seules que la moyenne des Français. » – Anne de Guigné

 

De plus, Anne de Guigné nous rappelle les chiffres alarmants de la dernière étude de l’INSEE : 41% des enfants vivant en famille monoparentale sont pauvres, contre 21% de l’ensemble des enfants. Les familles monoparentales sont les plus touchées par la situation socio-fiscale actuelle, notamment les mères célibataires, ce qui a valu une revalorisation de l’allocation de soutien familial. Pourtant, certains experts vont plus loin, comme Julien Damon qui propose que l’État mette en place des politiques de soutien conjugal.

Notre expert lui, souhaite restructurer notre système de fond en comble en instituant un revenu universel de 500 euros par adulte et par mois, comme un socle inconditionnel de revenus pour survivre et donner aux Français plus de liberté et de choix.

 

« Marc de Basquiat plaide de son côté, dans un registre plus classique, pour une vaste restructuration de l’ensemble des minima sociaux autour d’une prestation socle individuelle, à laquelle pourraient s’ajouter des compléments spécifiques, en fonction de l’âge, du handicap… » – Anne de Guigné

 


Pour lire la chronique d’Anne de Guigné, cliquer ICI.

Pour découvrir notre rapport « Liber : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 24/05/2023.

Crise démographique : modèle social en danger

Dans une tribune pour Le Figaro, notre ancien directeur Maxime Sbaihi s’inquiète du vieillissement démographique qui menace notre modèle social.

 

La thèse de Maxime est simple : notre modèle social n’est pas adapté à la crise démographique qui touche actuellement la France. Les actifs sont de moins en moins nombreux et les retraités de plus en plus nombreux avec au départ massif à la retraites des baby-boomers. De plus, Maxime dénonce un phénomène de « patrimonialisation » qui concentre les biens immobiliers chez les seniors et empêche les jeunes générations d’accéder à la propriété : « les plus de 60 ans détiennent aujourd’hui 60 % du patrimoine alors qu’ils ne représentent que 25 % de la population ». Pour la première fois de notre histoire, le niveau de vie des retraités est plus élevé que celui du reste de la population. 

 

« Avec toujours moins d’actifs pour toujours plus de retraités le financement de notre modèle social est mis à mal. »

Aussi, Maxime s’inquiète du financement de la dépendance de ces baby-boomers. Il s’agit pour lui d’un « défi sociétal » à résoudre d’urgence mais aussi d’un point d’interrogation car les projets mis en place par nos gouvernements ne sont pas suffisants. Les dépenses sociales liées aux retraites ou à la vieillesse représentent la moitié de nos dépenses publiques, ce qui continue à creuser notre dette publique. La réforme des retraites a écarté les questions de la démographie et du montant des pensions, ce qui laisse à penser que la facture de la crise démographique sera laissée aux nouvelles générations d’actifs. 

 

« Notre pyramide des âges n’a plus rien de pyramidal, nous vieillissons comme jamais, mais nous refusons de l’admettre et d’accepter les ajustements nécessaires. »

Pour Maxime, la France est en plein déni démographique, contrairement à nos voisins allemands qui ont pris le taureau par les cornes et ont instauré une des lois immigration les plus libérales d’Europe afin de recruter massivement à l’étranger et de lutter contre le manque de main-d’oeuvre. 

 

« Dans une Europe à la population la plus vieillissante du monde, la lutte pour la main-d’œuvre et les talents venus d’ailleurs ne fait que commencer. »

Le marché du travail n’est pas le seul à pâtir du vieillissement de notre population. En effet, pour Maxime la « démocratie subit aussi les conséquences du vieillissement ». Les plus de 50 ans forment la majorité absolue de nos électeurs. L’offre politique s’adaptant à la demande, il y a fort à parier que les intérêts de notre jeunesse ne soient malheureusement plus au coeur du débat démocratique. 

 

« Notre démocratie risque d’être entraînée sur une pente gérontocratique qui raccourcit l’horizon politique au détriment du long terme et des intérêts d’une jeunesse devenue négligeable dans le jeu politique. »

 


Pour lire le tribune de Maxime, cliquer ICI.

Pour consulter notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 23/05/2023.

Que valent les milliards du Président ?

Notre expert Marc de Basquiat défend dans un entretien accordé à Atlantico une baisse des « impôts invisibles » et réels qui pèsent sur les contribuables, et qui devrait selon lui remplacer les baisses d’impôts floues promises par le président de la République.

 

Marc revient sur l’annonce d’Emmanuel Macron d’une baisse d’impôt de 2 milliards d’euros devant affecter les « classes moyennes », et qui fait selon lui l’objet d’un grand flou définitionnel. À l’appui des analyses de Julien Damon, Marc fustige l’usage de cette notion, alors même qu’elle recouvre des réalités économiques et sociologiques très vastes.

Notre expert reproche au président de la République une méthode totalement inversée par rapport à ce que la logique tout comme les institutions voudraient : il faudrait partir des problèmes à résoudre pour identifier les mesures à mettre en place puis seulement les quantifier. Sans exposition claire d’objectifs politiques précis, la communication de chiffres abstraits semble davantage faire office d’annonce médiatique destinée à « susciter l’intérêt ». C’est selon lui l’hyperprésidentialisme français qui nous incite à attendre du président qu’il soit à l’origine des solutions là où son rôle devrait consister en l’analyse stratégique des difficultés auxquelles fait face la société française et l’annonce des objectifs à atteindre. Il devrait ensuite faire appel aux experts sur la question et aux élus politiques pour proposer des solutions.

 

« Je rêve d’un président qui énonce quelques priorités, s’assure qu’elles forment un consensus assez large dans le pays, puis mobilise toutes les intelligences (sauf la sienne !) pour les atteindre. »

Marc revient ensuite sur l’effondrement du service public qui contraste avec la bonne santé économique de la plupart des grands groupes, et ne fait que creuser l’écart entre secteurs public et privé. Face à cette situation, l’économiste préconise que l’État entame une réflexion « make or buy » (faire ou faire faire) : déterminer ce qu’il doit continuer à faire et ce qui doit être placé sous régime concurrentiel.

 

« Alors que certains craignent un « grand remplacement », plus ou moins visible sur le territoire, tous constatent le ”grand déclassement“ d’un Etat qui ne parvient plus à assurer les services essentiels »

Selon Marc, le pouvoir d’achat est bloqué par deux problèmes majeurs : la fixation des salaires et l’explosion du coût de l’immobilier.

Les salaires français sont en effet très resserrés au niveau du Smic (« un salarié payé 2 Smic figure dans les 25% les plus aisés du pays » !) car d’une part le Smic français est particulièrement élevé, et d’autre part les cotisations à payer sur les salaires diminuent énormément l’intérêt financier d’une augmentation de salaire au-dessus du Smic. La solution viendrait selon Marc d’une part d’un « impôt négatif » engobant un « revenu universel » et d’autre part d’une réorganisation des cotisations sociales.

Concernant le coût du logement, Marc préconise une simplification drastique du fonctionnement du marché de l’immobilier et de ses taxes sous la forme d’un unique « impôt sur le capital immobilier » indexé sur la valeur du bien détenu, et de remplacer une multitude d’interventions publiques par un unique « service universel du logement ».

 

« A l’Etat la définition des objectifs de politiques publiques et le contrôle, aux agents privés la créativité, la recherche de solutions et de performance. »

 


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Pour lire notre rapport sur le « Revenu universel », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur le « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.

 

Publié le 18/05/2023.

« Je crois que les institutions créent les hommes » – Koenig

Invité dans l’émission François Lenglet Déchiffre, notre fondateur Gaspard Koenig nous emmène en Suisse et au Kurdistan pour nous parler des institutions de notre République et revient sur la réforme du RSA, notre rapport à l’espace et les suppressions d’emplois par l’IA.

 

Dans une discussion sur l’exemple institutionnel allemand, Gaspard rappelle que l’Allemagne n’a pas le monopole du parlementarisme et qu’au XIXème siècle toutes les démocraties européennes sont parlementaires, le présidentialisme étant une invention de la deuxième moitié du XXème siècle en Europe.

Gaspard fait remarquer que, durant la Révolution française, certains parlementaires exigent que l’appellation « ministre de » (la Justice par exemple) soit remplacée par l’expression « ministre des lois de » (la Justice) afin de souligner le rôle précisément d’ « exécutant » du pouvoir exécutif par rapport au législatif.

 

« Je crois que les institutions créent les hommes : donnez aux Français des institutions suisses, il leur faudra peut-être quelques mois, quelques années, mais ils deviendront Suisses ! »

Notre fondateur refuse l’idée d’une nécessité de l’incarnation du pouvoir et s’appuie sur l’exemple du Kurdistan qui s’inspire du communalisme libertaire de Murray Bookchin pour mettre en place le rêve fédéraliste d’une société décentralisée où la majorité des décisions sont prises à l’échelle de la commune.

 

« La démocratie, pour nos pères fondateurs, c’est forcément la souveraineté parlementaire »

Gaspard revient également sur le fonctionnement du Revenu de Solidarité Active (RSA) qui créé selon lui les problèmes qu’on lui reproche : en ne voulant pas reconnaître que la possibilité de pouvoir subvenir à ses besoins vitaux est un droit, le système actuel présente le RSA comme une faveur en échange de laquelle sont attendues des contreparties. Ces contreparties prennent la forme d’obligations bureaucratiques qui ne font que freiner l’esprit d’initiative des bénéficiaires et créent les situations d’assistanat qu’on lui reproche.

S’appuyant sur les travaux de Guy Standing, Gaspard préconise un vrai changement de paradigme, fondé sur la confiance : en responsabilisant les bénéficiaires pour gérer au mieux un revenu attribué sans contrepartie, le système serait plus à même de favoriser l’esprit entrepreneurial dont les détracteurs actuels déplorent précisément l’absence.

 

« Plutôt que de conditionnaliser, faisons l’inverse : on dé-conditionnalise absolument et on fait le pari que si vous faites confiance aux gens, ils vont entreprendre des choses »

Pour Gaspard, les luttes musclées contre les grands chantiers ayant cours en France sont le symptôme d’un changement d’époque qui voit naître un temps où l’impact écologique devient prioritaire, ainsi que la volonté de « ralentir » face à des processus d’accélération et d’urbanisation toujours accentuées. Face aux volontés de désenclavement à l’excès, Gaspard prône un ralentissement de construction d’infrastructures qui, pour faire gagner un temps dispensable, engagent des moyens destructeurs pour l’environnement et participent à dégrader nos modes de vie.

Concernant les moyens d’action de ces luttes, Gaspard note que « c’est toujours comme cela qu’ont commencé les grandes transformations sociales », certains combats légitimant des formes de désobéissance civile, non violente si possible. Il réhabilite ce faisant les militants écologistes qui pratiquent la désobéissance et qui selon Gaspard sont « extrêmement raisonnables » car ils connaissent très bien les enjeux scientifiques du problème et en mesurent mieux que beaucoup l’ampleur, tout en s’assurant que leurs actions ne causent pas de réels dommages, en prenant soin de marquer des tableaux protégés par une vitre de protection par exemple.

 

« Les sociétés ont toujours bougé parce que certains ont désobéi à la loi ou désobéi à la norme »

Profitant d’être interrogé sur les potentielles suppressions d’emplois que pourrait engendrer le développement de l’intelligence artificielle, Gaspard questionne le sens de nos métiers. Cette inquiétude est en effet pour lui le signe que beaucoup de nos métiers se sont mécanisés et transformés en tâches d’exécution laissant peu de place à la créativité, si bien que les « logiques artificielles » comme chat-GPT n’ont aucun mal à effectuer à notre place des activités qui n’ont plus grand-chose de proprement humain.

Loin de n’être qu’une suite d’opérations logiques, Gaspard nous rappelle avec Alain Damasio la nature fondamentalement sensible et corporelle de l’intelligence humaine. L’IA est ainsi pour notre fondateur l’occasion d’abandonner nos « bullshit jobs » pour retourner vers des activités qui engagent véritablement une intelligence humaine et créative.

 

« Tous ces emplois sont substituables parce que nous avons créé des emplois qui ne sont pas humains »

 


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Pour lire notre rapport sur le « Revenu universel », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur le « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 17/05/2023.

Le libéralisme, meilleur antidote à tous les extrémismes

Dans sa chronique pour l’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber appelle à lutter contre la vision caricaturale du libéralisme, perpétuellement perçu comme un dogmatisme économique plutôt qu’une politique des libertés.

 

Monique étudie le sondage sur les libertés réalisé par l’Ifop pour l’Opinion et la Fondation Concorde. Ce sondage nous révèle que 64% des Français considèrent que les libertés individuelles se sont affaiblies ces dix dernières années. Toutefois, les Français gardent une relation assez complexe avec le libéralisme. Ils chérissent la liberté mais deviennent de plus en plus méfiants vis-à-vis au terme « libéralisme ». Pour Monique, les sondés ne font pas de lien entre la défense des libertés et les engagements libéraux.

 

« Le libéralisme en France est aujourd’hui réduit à une version caricaturale du libéralisme économique, à un dogmatisme des « réformes » allié à l’indifférence aux questions sociales. »

Les libertés individuelles sont ressenties en baisse, particulièrement chez les électeurs de gauche et du RN, notamment suite aux mesures restrictives de la crise Covid et aux menaces sur la liberté de manifester. Logiquement, le président de la République apparaît donc moins libéral qu’au moment de son élection. Bien que les Français ressentent nettement une perte de liberté, le libéralisme est aujourd’hui mal-aimé et n’apparaît pas comme une réponse politique logique aux crises actuelles.

 

« Le décalage est frappant entre l’impression de libertés amoindries et la labellisation comme libéraux de ceux qui furent responsables des mesures qui semblent avoir causé cette impression. »

En France, le libéralisme est réduit à une vision tronquée du libéralisme économique, alors qu’il n’est qu’une doctrine qui prend « la liberté comme boussole », toutes les libertés. Ses détracteurs n’y voient qu’un épouvantail, une suprématie du marché faisant l’impasse sur les questions sociales. 

 

« Le libéralisme, ou politique des libertés, ne se réduit pas à la liberté économique, qui en est un ingrédient toujours nécessaire, mais jamais suffisant. »

Monique revient sur l’histoire des grandes démocraties libérales et appelle au combat pour leur protection et leur réhabilitation. Il est urgent de rappeler que le libéralisme est une option politique crédible, capable de faire barrage à la pauvreté et à l’extrémisme. 

 

« En encourageant la participation politique, le pluralisme, la rationalité publique et la liberté de la critique, le libéralisme peut se révéler aussi le meilleur antidote à la tentation de l’extrémisme. »

 


Pour lire la chronique de Monique, cliquer ICI.

Pour découvrir notre « Observatoire des Libertés Confinées », cliquer ICI.

 

Publié le 16/05/2023.

La liberté d’entreprendre, ce contre-pouvoir

Interrogée pour les 10 ans du journal L’Opinion sur la liberté d’entreprendre, notre présidente Monique Canto-Sperber livre un plaidoyer en faveur de l’esprit d’entreprise.

 

« Ouvrir un chemin, voilà ce que signifie pour moi l’esprit d’entreprendre ». Au principe de l’idée d’entreprendre, il y a, pour Monique, la volonté de ne pas se satisfaire du monde tel qu’il est et de vouloir répondre à cette insatisfaction « malgré les labeurs, les tracasseries et le risque d’échec ».

 

« Avec la liberté d’entreprendre, l’homme devient responsable du monde »

Pourtant, comme le rappel notre présidente, cet esprit d’entreprendre est parfois assimilé à une quête de gains personnels : le geste créateur deviendrait alors « conquérant » et ne serait là que pour s’assurer un profit personnel au détriment d’autrui, une « prise de pouvoir » en somme.

 

« C’est bien l’acte d’entreprendre qui crée l’avenir et rend l’espoir possible »

Mais c’est mal comprendre ce qu’est véritablement la liberté d’entreprendre qui est au fond le meilleur rempart face à ces abus : car c’est précisément la multitude d’entreprises individuelles non coordonnées qui permet qu’aucune ne prenne le pas sur une autre, chacune limitant les abus des autres.

 

Par ailleurs, l’esprit d’entreprendre repose sur la confiance : celle qu’a su inspirer l’entrepreneur à ceux qui le financent et croient en sa capacité à réussir. C’est donc la croyance profonde que l’homme n’est pas voué à se contenter d’un destin figé mais en sa capacité à changer le monde.


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Pour lire notre rapport « L’auto-entrepreneur, la révolution en marche », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Libérer l’entreprise », cliquer ICI.

 

Publié le 12/05/2023.

Nazisme/communisme : même combat ?

Interrogé par Contrepoints sur l’équivalence (ou non) entre communisme et nazisme, notre chargé d’études Rafaël Anselem pose des distinctions entre ces deux totalitarismes. 

 

Pour Rafaël, si le communisme a conduit au totalitarisme, tout comme le nazisme, il refuse pour autant l’équivalence entre les deux régimes que certains peuvent être tentés de poser. On fait souvent l’erreur de ne voir le communisme et le nazisme qu’à travers le prisme unique et réducteur du totalitarisme : étant deux totalitarismes, ils seraient en quelque sorte complémentaires, deux manifestations d’un même principe. Mais pour notre chargé d’études, on oublie alors que contrairement au communisme, le nazisme se fonde sur une ontologie raciale et fondamentalement anti-libérale. Le nazisme s’oppose de ce fait à l’ « esprit des libertés » qui, pour Levinas, traverse en la guidant toute l’histoire de l’Occident depuis l’Antiquité.

 

« Les valeurs nazies et communistes ne se situent pas sur le même plan. Pour le dire simplement, je mange aisément à la table d’un communiste, pas à celle d’un nazi. »

Pour autant, Rafaël nous rappelle que le stalinisme n’est pas qu’une mise en application « ratée » des principes du communisme et qui aurait dégénéré, mais que la violence réside bien dans ses fondements mêmes. Car le communisme est bâti sur le refus de la séparation entre société civile et État, qui structure nos sociétés occidentales contemporaines. C’est cette distinction qui permet la création d’une sphère individuelle privée appartenant à chacun, et sur laquelle l’État n’a aucune prise. En refusant cette séparation, tout devient politique dans la société communiste et le champ d’action du Prince est illimité.

 

« Il y a une violence intrinsèque à la doctrine marxiste. La violence est contenue dans cette doctrine par l’effacement des individus qu’elle opère, d’autant plus marquée par une vision de la vie sociale tachée par la conflictualité (le prolétaire contre le bourgeois). »

En se fondant d’abord sur une vision finaliste de l’histoire qui doit aboutir à la libération du prolétariat, le communisme repose donc pour Rafaël nécessairement sur un effacement de l’individu et de sa vie intérieure au profit de la réalisation de l’Histoire, faisant de lui uniquement un moyen et non une fin. À une époque où l’esprit totalitaire prend des formes nouvelles et où le peuple peut céder aux chimères de l’utopie, il nous faut « en revenir à un esprit de libertés ».

 

« Face à des gens qui agitent l’utopie, qui animent une forme de spiritualité, il nous faut raviver un discours de la liberté qui soit poétique, qui aille chercher dans les passions, les émotions, afin d’éveiller une conscience de la liberté »


Pour lire l’entretien de Rafaël, cliquer ICI.

 

Publié le 09/05/2023.

ChatGPT face à la maïeutique de Socrate

Dans sa chronique pour l’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber s’inquiète de la progression fulgurante de l’intelligence artificielle face à l’intelligence humaine que nous devons urgemment protéger.

 

Pour Monique, ce nouveau robot conversationnel ne représente en fin de compte qu’une intelligence « de surface », dangereuse lorsque son utilisateur en oublie l’importance des sources et en perd sa lucidité. C’est ainsi que nous y trouvons une sensation de « déjà-lu », accentuée par le fait que ChatGPT produit une suite de mots probables et donc, une conversation plausible.

 

« Ce type d’intelligence de surface peut parfois se révéler utile, mais on doit alors rester lucide sur ce que l’on fait et bien distinguer le texte ainsi produit de ceux où les informations sont vérifiées et où l’auteur sait ce qu’il veut dire ou prouver. »

Monique compare le mécanisme de ChatGPT à celui des hommes qui, lorsqu’ils manquent d’inspiration, improvisent une succession de phrases sur un sujet qu’ils maîtrisent peu. Les intelligences artificielles, comme ChatGPT, ne sont finalement construites que par le biais de l’intelligence humaine. Il s’agit d’un pur « produit de notre culture ». À l’inverse, Monique réhabilite la maïeutique socratique, dans laquelle les réponses aux questions ne sont jamais figées et dont la valeur réside dans le caractère délibératif de la démarche.

 

« C’est aussi une bonne façon de montrer, par contraste, ce qu’il y a d’irréductible dans l’intelligence humaine dont il nous incombe d’être les gardiens, que nous devons entraîner et défendre dans l’enseignement, la transmission et la pratique de la rationalité publique. »


Pour lire la chronique de Monique, cliquer ICI.

 

Publié le 05/05/2023.

Notre revenu universel contre la réforme du RSA du Gouvernement

Dans un entretien pour Atlantico, notre expert Marc de Basquiat défend notre proposition de revenu universel en réaction à la réforme du RSA portée par le ministre du Travail, Olivier Dussopt. 

 

Cette semaine, le ministre du Travail a annoncé une réforme du RSA qui prévoit de conditionner le versement de l’aide à 15 à 20 heures d’activités d’insertion ou de formation par semaine. Marc s’inquiète de l’efficacité de cette réforme. En effet, il y voit une sorte de « travail forcé » coûteux, difficile à mettre en place, et dont on voit mal comment il aidera les bénéficiaires du RSA, trop souvent installés dans la précarité, à retrouver du travail.

 

« Pouvons-nous imaginer que la magie opère en forçant les personnes les plus fragiles de notre société à venir s’asseoir 15 heures par semaine dans le bureau d’une administration, sans mission claire et sans perspective d’intégration ? »

Notre expert appelle à réformer « pour de vrai » le système social français. Il salue le travail de fond mené par Fabrice Lenglart, actuel directeur de la DRESS, sur le projet RUA (Revenu universel d’activité). Ce RUA, supposé regrouper le RSA, la prime d’activité et les aides au logement, a finalement pâti de la complexité de notre système.

 

« Il y a une déconnexion totale entre les discours simplistes des politiques et la réalité des réformes très techniques qui se trament dans l’ombre, grâce à la bonne volonté de quelques experts qui y comprennent un peu quelque chose. »

Marc défend à nouveau notre idée de revenu de liberté pour tous, qui lui, serait universel, automatique et inconditionnel. Ce revenu universel mensuel de 500 euros par adulte serait financé par une flat tax de 30%. Ainsi, cela aurait un effet redistributif quasi similaire à la combinaison de l’actuel impôt sur le revenu, du RSA et de la prime d’activité. À rebours des discours politiques simplistes, une réforme socio-fiscale un peu technique mais respectant un principe de simplification et assurant à tous un filet de sécurité contre la grande pauvreté.

 

« Comment la technostructure pourrait-elle admettre que les dizaines de milliers de règles compliquée et obscures actuelles ont une utilité très relative ? Comment se lancer dans un projet de simplification aussi massif sans une impulsion politique très déterminée ? »


Pour lire l’entretien de Marc, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Liber : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 04/05/2023.

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