« La famille par contrat », notre deuxième ouvrage aux PUF, signé Daniel Borrillo, vient d’être traduit par une maison d’édition argentine en espagnol. Dans Contrepoints, notre expert se réjouit que la CEDH examine une requête contre la loi française de 2016 sur la prostitution.
Dans Contrepoints, notre expert et juriste Daniel Borrillo défend notre rapport sur le travail du sexe. Il livre un décryptage juridique de la prostitution en France et en Europe dans lequel il appelle à une régulation et non pas une pénalisation du travail du sexe et à l’abolition de la loi de 2016.
Il revient sur la saisine de la Cour européenne des droits de l’Homme par un ensemble d’associations luttant pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe. Une requête a été déposée contre la loi française de 2016, qui pénalise les clients de la prostitution.
Les arguments majeurs invoqués sont avant tout celui de « l’intrusion exagérée dans la vie privée de majeurs consentants » ainsi que de la santé physique et psychique des travailleurs du sexe (qui se sont retrouvés incriminés, isolés et vulnérables face aux clients, au péril de leur sécurité).
« Depuis une perspective libérale, la reconnaissance légale du travail sexuel constitue la consécration du principe de la liberté de disposer de son corps, permet de mieux combattre la prostitution forcée, et surtout celle des mineurs, d’éliminer les situations d’abus et d’assurer des conditions dignes de travail aux prostituées en matière de sécurité et de santé. »
Aussi, notre deuxième ouvrage aux éditions des Presses Universitaires de France « La famille par contrat », écrit par Daniel Borrillo, vient d’être traduit par une maison d’édition argentine en espagnol. Nous sommes fiers que nos idées parcourent le monde…
Pour lire l’article de Contrepoints, cliquer ICI.
Pour lire notre ouvrage « La famille par contrat », cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Faire entrer le travail du sexe dans le droit commun », cliquer ICI.
Publié le 07/09/2023.
Cette semaine, notre fondateur Gaspard Koenig a rencontré le président du Sénat, Gérard Larcher, pour parler simplification, déprésidentialisation et décentralisation.
Gaspard a eu l’occasion de défendre certaines de nos idées majeures au cours d’une rencontre à laquelle était présent Sacha Benhamou, notre responsable des relations institutionnelles.
Les deux passionnés de « rando-bivouac à cheval » se sont retrouvés sur certaines questions de fond, notamment une réforme institutionnelle (durée du mandat présidentiel, pouvoirs du Parlement…) toutefois modeste au regard des objectifs de notre think tank.
Gaspard a porté une proposition de référendum local d’initiative citoyenne et de portée règlementaire directe. La question de la simplification normative reste cependant en suspens, « la même impasse » selon Gaspard. Il a quand même suggéré qu’un texte fort sur le sujet, porté par le Parlement, avait toutes les chances d’être largement adopté.
De son côté, notre expert Marc de Basquiat a rencontré Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance, pour lui exposer notre proposition de revenu universel.
Pour (re)lire notre rapport « Décentraliser par la subsidiarité ascendante », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Pour une révolution normative », cliquer ICI.
Publié le 28/04/2023.
Monique Canto-Sperber est invitée à l’Assemblée nationale par le député Robin Reda sur base de son rapport pour GenerationLibre « Un contrat pour les établissements scolaires ».
Dans le cadre de son travail sur le budget de l’enseignement scolaire pour la commission des finances, le député Renaissance Robin Reda a interrogé notre expert Monique Canto-Sperber sur ses propositions pour autonomiser l’école publique.
« Ces établissements autonomes seraient liés par un contrat d’objectifs et de gestion, conclu entre les autorités publiques et les responsables de l’établissement scolaire. » Monique Canto-Sperber
La clef de voute du projet porté par Monique dans le rapport GenerationLibre est l’autonomie des établissements scolaires publics, inspirée par les aspects les plus fructueux des « free schools » britanniques et « Charter schools » américaines. Cette autonomie serait possible pour n’importe quel établissement qui passe un contrat avec l’Etat et les collectivités.
« L’écart de compréhension écrite aux tests PISA entre des élèves issus de milieux défavorisés et des élèves issus de milieux favorisés [est de 107 points], faisant de la France un des pays les plus inégalitaires en Europe. » Monique Canto-Sperber
Dans la lignée de notre rapport sur l’autonomie des universités, signé Erwan Le Noan et Florent Bayle, celui-ci consiste à « accorder une plus large autonomie de gestion, financière et pédagogique » dans le triple objectif de réduction des inégalités sociales, de maîtrise du budget et de liberté académique.
Pour voir la visite de Monique, cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires », cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Libérer l’université », cliquer ICI.
Pour litre notre note « Révolutionner les frais d’inscription », cliquer ICI.
Publié le 03/10/2022.
Dans Le Point, interrogé par Kevin Brookes, ancien directeur des études de GenerationLibre, et le journaliste Gabriel Bouchaud, l’historien Vincent Geloso retrace l’exemple de la société acadienne capable de prospérer économiquement et pacifiquement sans État.
Alors que la structure étatique nous est présentée comme étant consubstantielle de notre modernité, l’étude de la société acadienne par Vincent Geloso nous démontre le contraire. À rebours de la violence coloniale caractérisant souvent la conquête du continent amérindien par les Européens, l’historien décrit en Acadie – territoire situé dans l’actuel Canada – une relation pacifique entre les populations autochtones micmacs et les colons français.
« Il y a toujours eu des mécanismes de gouvernance échappant à l’État, les êtres humains sont très bons pour créer des règles sans lui. »
Pour Vincent Geloso, cette coexistence pacifique fondée sur l’échange commercial s’explique par le calcul rationnel coût/avantage qui s’est posé aux colons français d’Acadie. Bien souvent, le coût de la violence était financé par l’État d’origine des colons via l’impôt prélevé sur leurs compatriotes. Dans le cas de la société acadienne, les liens avec l’État français sont faibles et intiment aux colons de préférer une solution pacifique moins coûteuse et comparativement plus avantageuse. Avec un État faible voire inexistant, la société acadienne est tout de même parvenue à devenir l’une des régions économiquement les plus prospères d’Amérique du Nord jusqu’à être plus riche que certains pays européens. Comment l’expliquer ?
D’un point de vue économique, Vincent Geloso l’explique par la spécialisation smithienne à laquelle s’est adonnée la société acadienne. La population autochtone, les micmacs, s’était spécialisée dans la production de fourrures que vendaient et exportaient les colons acadiens – originaires de la région commerçante de Loudun en France – développant ainsi cet avantage comparatif. Le tout est permis par un respect mutuel du principe de la propriété privée et des terres autochtones ainsi que par l’absence de barrières commerciales entravant le commerce des fourrures.
« Le grand intérêt de la pensée libérale est de reconnaître que l’État est inévitable, mais de faire en sorte d’avoir le Léviathan le moins terrible possible. »
À ce premier facteur économique, l’historien perçoit également des conditions institutionnelles ayant permis l’enrichissement de la société acadienne. Sans État fort, il était impossible de forcer les populations à se soumettre au monopole d’une violence légitime – condition sine qua non au maintien ou à la création d’un État -, dès lors toute la société acadienne s’est régie via des instances délibératives et consensuelles pour négocier avec les populations autochtones et traiter les problèmes internes. Comme le rappelle Vincent Geloso, l’absence d’État n’implique pas l’absence de règles et de modalités de gouvernance.
« On voit avec cet exemple que les individus sont capables de créer de la gouvernance à différentes échelles géographiques, même sans institutions étatiques. Au lieu de voir l’État uniquement comme une solution à un problème posé, il faut aussi le voir comme un prédateur potentiel pour nos libertés individuelles. »
Quant à savoir si la forme étatique devient un impératif au-delà d’un certain seuil d’individus présents sur un territoire, Vincent Gelso la juge plutôt inévitable que nécessaire. Si l’on peut aisément imaginer un État fort au sein duquel existe une forte pauvreté, il est plus compliqué d’imaginer un État faible et riche. Si des expériences du type de la société acadienne ont existé, elles ont rapidement été dissoutes à cause d’États forts capables de mobiliser la violence pour les absorber. À cet égard, l’historien cite l’Angleterre médiévale qui a connu un raffermissement de l’État pour survivre aux dangers extérieurs. Pour Vincent Gelso, les corrélations établies rapidement entre la taille de l’État et le degré de croissance économique repose sur un biais de sélection qui occulte les expériences réussies de sociétés sans État pour ne se focaliser que sur les États ayant survécus.
Pour lire l’article dans Le Point, cliquer ICI.
Publié le 21/06/2022.
Interrogés par le sénateur Pascal Savoldelli du groupe « communiste, républicain, citoyen et écologiste » au Sénat sur la fiscalité des données numériques, Pierre Bentata, Gaspard Koenig et Isabelle Landreau ont défendu notre modèle de propriété privée des données personnelles.
Lors de trois auditions successives du 1er au 3 juin 2022, nos experts ont pu échanger à bâtons rompus avec le sénateur du PCF attaché au pluralisme et au débat d’idées. Fiscalité, propriété, liberté, égalité et intérêt général … autant d’aspects traités sur le thème de la data qui ont permis à Pierre de défendre la notion de signal prix sur un véritable marché, à Isabelle de développer les moyens juridiques qui pourraient permettre de mettre en place une patrimonialité des données personnelles, et à Gaspard Koenig de défendre le libre-arbitre à l’ère du numérique.
Pour lire notre rapport « Mes data sont à moi », cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Aux data, citoyens ! », cliquer ICI.
Publié le 03/06/2022.
Ce mardi 22 février chez GenerationLibre, notre expert Edouard Hesse rencontre Eva Vocz, performeuse porno et militante d’Act Up, pour discuter légalisation du travail du sexe, objet d’un prochain rapport de notre think-tank. De la GPA à la pornographie, nos deux organisations partagent un même combat contre les abolitionnistes.
Pour retrouver la note d’analyse de Daniel Borrillo « Du harcèlement sexuel au harcèlement de la sexualité ; Genre et populisme pénal » , cliquer ICI.
Publié le 22/02/2022.
Sur CNEWS, notre directeur Christophe Seltzer se joint aux autres invités pour apporter son soutien à Ophélie Meunier au nom de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Échange néanmoins tendu avec Jonas Haddad (LR) et Alexandra Masson (RN) lorsqu’il déconstruit le mythe d’un ensauvagement général de la société et défend l’approfondissement de l’État de droit contre les mesures d’exception.
Liberté de la presse : il faut défendre Ophélie Meunier
Interrogé sur les menaces de mort que subit la journaliste Ophélie Meunier depuis la diffusion d’un reportage sur la menace islamiste à Roubaix, Christophe salue la proposition de l’avocat Richard Malka qui appelle à diffuser cette émission sur les chaînes concurrentes pour ne rien céder sur la liberté de la presse. Il s’inquiète de la cécité ou démagogie de certains députés LFI sur l’islamisme tout en appelant à ne pas tomber dans le piège de la barbarie, à l’image d’Éric Ciotti qui propose un « Guantánamo à la française » qui nous ferait sortir de l’État de droit.
« C’est une très bonne idée que de diffuser le documentaire présenté par Ophélie Meunier sur tous les médias au nom de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. »
Islamisme : la fin ne justifie pas les moyens
Christophe alerte sur les mesures liberticides prises au nom des valeurs républicaines dans le cadre de la lutte contre l’islamisme. Il dénonce entre autres la restriction de l’enseignement à domicile, pourtant liberté fondamentale, mise en œuvre avec la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République. Plutôt que de continuer à rogner sur l’Etat de droit, attelons nous à rendre efficaces les services de police et de justice. Pour lutter efficacement contre les taux de récidive en France et la radicalisation en prison, GenerationLibre invite à développer le modèle dit des « prisons ouvertes » qui a fait ses preuves dans les démocraties nordiques.
Insécurité : zoom sur les chiffres plutôt que sur les images
Si les tentatives d’homicide ont triplé en dix ans, Christophe rappelle que le taux d’homicide est à peu près stable sur la même période et qu’il a surtout été divisé par deux depuis les années 80. Sur un sujet aussi inflammable, les chiffres doivent être traités à froid. Christophe explique d’un côté que nous vivons dans un monde qui n’a jamais été aussi peu violent et de l’autre que le niveau de tolérance face à la mort est plus élevé aujourd’hui. Dans le détail, les vols à main armée ont baissé et la délinquance juvénile est stable. Le décompte des escroqueries sur internet et des violences sexuelles a augmenté.
« Depuis les années 80, on a à peu près divisé par deux le nombre d’homicides en France. En 1988, on était à 2,79 homicides pour 100 000 habitants ; et en 2019, on n’était plus qu’à 1,36. »
Pour voir l’émission, cliquer ICI.
Pour lire notre billet « Pour une laïcité libérale » de Jean Baubérot, cliquer ICI.
Pour lire l’article « Délinquance et insécurité: la réalité des chiffres » d’Olivier Galland, cliquer ICI.
Pour parcourir notre rapport « Pour le développement des prisons ouvertes », cliquer ICI.
Publié le 01/02/2022.
Devant les administrateurs d’UFC Que Choisir, notre directeur Christophe Seltzer présente le think tank GenerationLibre et ses travaux en lien avec l’évolution de la consommation. L’occasion de développer nos propositions en faveur d’un revenu universel, de la patrimonialité des données personnelles et d’un prix carbone européen.
Pour comprendre notre proposition de revenu universel, cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Aux data, citoyens !« , cliquer ICI.
Pour comprendre nos idées autour d’un prix carbone, cliquer ICI.
Publié le 27/01/2022.
Sur CNEWS, notre directeur Christophe Seltzer défend l’autonomie des établissements scolaires et notre opposition aux passes, sanitaire comme vaccinal. Il voit dans l’Union européenne l’échelon pertinent pour un droit de propriété sur les data et un prix carbone.
Jean-Michel Blanquer parti mixer à Ibiza ?
Interrogé sur la polémique qui touche Jean-Michel Blanquer à Ibiza, Christophe redirige le débat sur le centralisme des mesures sanitaires prises pour les écoles. Plutôt que des protocoles complexes et nationaux, il faut redonner de l’autonomie aux établissements scolaires. Pour sortir du ping-pong entre collectivités territoriales et État qui se renvoient la responsabilité de l’installation des capteurs de CO2, et si on donnait aux établissements les moyens de s’en occuper eux-mêmes ?
« Il faudrait donner beaucoup plus d’autonomie à chaque établissement pour qu’il puisse édicter lui-même ses règles et ainsi sortir de ces grands protocoles nationaux trop centralisés. »
Passe d’armes sur le passe vaccinal
Echange tendu entre la chroniqueuse TPMP Laurence Sailliet et Christophe sur le passe vaccinal, que ce dernier considère comme disproportionné du point de vue du droit et discutable d’un point de vue sanitaire. Début décembre, GenerationLibre appelait à suspendre sans délai le passe sanitaire à l’appui d’une note rédigée par ses experts Henri Leleu, Nicolas Gardères et Kevin Brookes. Avec ce nouveau passe vaccinal, on introduit une nouvelle discrimination à l’égard de citoyens qui, à date, sont dans leur droit de ne pas être vaccinés. Aussi, Christophe considère qu’il est préférable d’ouvrir un débat sur l’obligation vaccinale plutôt que de poursuivre une politique qui fragilise l’État de droit.
« Avec le passe vaccinal, on introduit une discrimination entre citoyens que la loi n’oblige pas à se faire vacciner. »
Carburant : concilier fin de mois et « fin du monde »
Si la hausse du prix des carburants est un sujet inflammable qui a contribué au mouvement des gilets jaunes, Christophe estime que les taxes ont un intérêt écologique. Rejoint par le fondateur d’Atlantico Jean-Sébastien Ferjou, Christophe explique qu’il est préférable que l’État trouve les moyens de renforcer le principe pollueur-payeur en limitant la baisse de pouvoir d’achat pour les plus modestes. On pourrait imaginer transformer et généraliser le « chèque inflation », par exemple en dividende carbone comme le suggère notre expert François-Xavier Oliveau, pour redistribuer directement aux Français la recette des ces taxes. Une solution qui laisserait aux Français une liberté d’arbitrage tout en suscitant par le mécanisme de marché qu’est le prix une transformation verte de notre économie.
« Mettons un prix sur le carbone pour faire payer l’externalité négative, et réfléchissons à la redistribuer directement au consommateur. »
UE : l’identité nationale est un récit politique
Pour Christophe, comme le montre les volte-face de Marine Le Pen, le débat autour de l’Union européenne est une question de valeurs et il faut voir celle-ci comme un échelon pertinent face aux défis climatique et numérique. L’Union européenne constitue un cadre idéal pour mettre en œuvre nos propositions d’une propriété privée sur les données personnelles et d’un marché du carbone efficace. Face au frexiteur Charles-Henri Gallois, Christophe explique que l’identité nationale est un récit politique qui s’est construit en même temps ou après l’affirmation de l’Etat français. Il invite à construire de la même façon une identité nationale européenne.
« L’identité nationale française est très récente, c’est quelque chose qui a été construit par un récit politique. Construisons une souveraineté et une nationalité européennes ! »
Pour voir l’émission, cliquer ICI.
Pour relire notre billet « Et si l’Europe mettait un prix sur les émissions carbone ? », cliquer ICI.
Pour parcourir notre note « La proportionnalité du passe sanitaire en question », cliquer ICI.
Pour parcourir notre recueil « Europa : dépasser le nationalisme », cliquer ICI.
Publié le 19/01/2022.
« La jeune garde du libéralisme » : GenerationLibre occupe plusieurs colonnes d’une double page publiée par le journaliste Antoine Schwartz dans Le Monde diplomatique. Il y décrit avec acuité notre structure, nos idées et la figure de notre fondateur.
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Antoine Schwartz cartographie le libéralisme français, et en premier lieu sa représentation politique : aucune vraie offre libérale n’existe sur la scène politique nationale depuis l’échec de la candidature d’Alain Madelin en 2002. Si Emmanuel Macron portait avant son élection les espoirs de nombreux libéraux, son quinquennat résonne aujourd’hui comme une promesse déçue.
Cela n’empêche pas la vivacité intellectuelle du libéralisme qui profite d’une profusion d’intellectuels, d’associations et de think-tanks – le mouvement étudiant Les Affranchis, l’association historique Aleps, les Instituts Coppet, Molinari et Montaigne, le média en ligne Contrepoints, etc. – pour diffuser ses idées dans la société. Antoine Schwartz considère même que l’idéologie libérale a, sous leur impulsion, triomphé en France même si ce propos est largement contestable du fait du niveau actuel de dépenses publiques et des intrusions récurrentes des appareils d’État dans les choix individuels. Aujourd’hui, GenerationLibre et son fondateur Gaspard Koenig sont, d’après le journaliste, les fers de lance d’une nouvelle génération de libéraux.
« Dans cette vaste famille, Génération libre se voudrait une sorte d’électron libre capable de revivifier le combat libéral. (…) En quelques années, la structure a pris son essor, les rapports se succédant, les interventions dans les médias aussi. »
L’article se penche également sur les spécificités de la structure de GenerationLibre – budget, équipes, retombées médiatiques, etc – et revient sur les parcours de notre directeur Christophe Seltzer et de notre fondateur Gaspard Koenig, avant de présenter dans le détail les idées et la philosophie du think-tank. GenerationLibre a construit sa doctrine au fil des années : notre dernier ouvrage au PUF « Esquisse d’un libéralisme soutenable » rédigé par l’universitaire et économiste Claude Gamel, grand oublié de l’article, tente d’en synthétiser et d’en développer l’esprit.
Comme le souligne Antoine Schwartz, notre libéralisme englobe tout autant les questions économiques que les thèmes sociétaux, politiques et humanistes. Pour GenerationLibre, l’État a un rôle à jouer, a minima afin de protéger les droits individuels, la propriété et la libre-concurrence, mais également pour permettre aux individus d’accéder à une liberté réelle et non pas formelle. En bons libéraux, nous conservons tout de même une méfiance envers un pouvoir par essence centralisateur et autoritaire. À partir de ces principes, nous déclinons un « libéralisme soutenable », dispersion maximale du pouvoir politique comme économique, dans de multiples publications qui apportent au débat analyses et propositions de politique publique :
– afin de favoriser l’autonomie de l’individu dans ses choix de vie, nous militons pour l’instauration d’un mécanisme de revenu universel pensé et chiffré par notre expert Marc de Basquiat (1) sur un modèle d’impôt négatif friedmanien, couplé avec une proposition de système de retraites rénové, qui intègre un principe de solidarité intragénérationnel (2).
– afin de protéger les libertés individuelles, nous nous montrons actif dans leur défense – avec la création de notre Observatoire des libertés confinées (3), en remettant en question le passe sanitaire (4), les politiques de confinement ainsi que l’utilisation de la reconnaissance faciale avec l’IA.
– afin de protéger l’individu face aux géants du numérique, nous proposons la propriété sur les données (5).
– afin d’assurer aux individus une liberté de mœurs, nous luttons entre autres, pour la légalisation du cannabis (6) et de la GPA (7).
– afin de protéger l’environnement sans nuire à la liberté d’entreprendre, indispensable au progrès, nous sommes favorables à mettre un prix sur les externalités négatives comme les émissions de carbone.
– afin d’assurer à chaque citoyen un droit à la formation et à l’éducation, nous sommes favorables à une réforme en profondeur de l’enseignement public supérieur, aujourd’hui en crise, qui attribuerait davantage d’autonomie (économique, pédagogique, organisationnelle, etc.) aux établissements (8).
– afin de réformer l’État, nous proposons plusieurs mécanismes pour faire évoluer le statut de la fonction publique, parmi lesquels nous préférons le modèle « suisse » : une suppression totale du statut avec remplacement des postes de fonctionnaires par des emplois contractuels (9).
– afin de permettre à chaque territoire d’adopter une politique adaptée à ses besoins et dans un souci de rendre la démocratie plus directe, nous militons pour une décentralisation « par le bas » selon le principe de subsidiarité ascendante pensée par notre expert Raul Magni-Berton (10).
« Le laboratoire d’idées entend identifier des mesures susceptibles de constituer des points de bascule afin d’engager un changement de système de valeurs, des évolutions en profondeur des politiques publiques. »
Antoine Schwartz livre un travail très précieux de lecture et d’analyse qui ne l’empêche pas toutefois de mal cerner dans sa critique les réticences de Gaspard Koenig face à un certain « néolibéralisme » ou de restreindre nos idées à une idéologie libertarienne.
En particulier, prétendre que nous promouvons une liberté « en mode Uber » relève à tout le moins d’une facilité rhétorique, sinon de mauvaise foi. Si nous nous félicitons d’une évolution du monde du travail qui irait vers plus d’autonomie et de flexibilité pour les individus, dans le sens de ce qu’a permis le statut de l’auto-entrepreneur – dernière grande victoire de la droite libérale et porté par Hervé Novelli et François Hurel, nous prônons dans le même temps l’instauration d’un revenu universel, des systèmes de retraite et de sécurité sociale repensés afin d’offrir une protection adaptée à de nouveaux modes de vie, qui ne se satisfont plus du modèle pensé en 1945 par le Conseil National de la Résistance.
De plus, contrairement à ce que présente l’article, la nature de nos propositions, le sens de notre philosophie et les sensibilités et affinités de nos experts (allant du libertaire bouffeur de curés au discret catholique respectueux de la diversité des modes de vie) rendent à l’évidence impossible tout classement du think-tank au sein de « la droite ». Le journaliste omet par ailleurs de rappeler l’héritage libéral des Guizot, Bastiat etc, qui siégeaient à gauche dans l’hémicycle au XIXème siècle et qui ont permis de grandes avancées sociales comme l’instauration du droit de manifester, de se syndiquer et de la création de l’école primaire publique en 1833. À l’inverse, on peut s’inquiéter avec lui que nous soyons aussi seuls parmi les gardiens de la liberté, comme il l’indique en fin d’article.
Au final, Antoine Schwartz reste lucide sur nos idées et en saisi l’essence : un volonté de simplification sous toutes ses formes et qui transcende tous nos combats. C’est le thème qu’a choisi de porter Gaspard Koenig dans l’arène politique à travers son mouvement SIMPLE. Fondamentalement libéral, créateur de sa propre doctrine, Generationlibre se situe nettement au-dessus des clivages partisans et conservera son indépendance quelque soit le succès politique de son fondateur. Nous préparons déjà de nouveaux rapports pour peser sur le débat public en 2022 et dans les décennies à venir. Voulez-vous rejoindre l’aventure ?
Pour lire l’article parue dans Le Monde Diplomatique, cliquer ICI.
Pour consulter l’intégralité de nos rapports et notes d’analyse, cliquer ICI.
(1) Pour retrouver nos travaux sur le revenu universel, cliquer ICI.
(2) Pour retrouver nos travaux sur les retraites, cliquer ICI.
(3) Pour retrouver notre Observatoire des libertés confinées, cliquer ICI.
(4) Pour retrouver nos travaux sur le passe sanitaire, cliquer ICI.
(5) Pour retrouver nos travaux sur les data, cliquer ICI et ICI.
(6) Pour retrouver nos travaux en faveur d’une légalisation du cannabis, cliquer ICI.
(7) Pour retrouver nos travaux sur la GPA, cliquer ICI.
(8) Pour retrouver nos travaux sur l’enseignement public supérieur, cliquer ICI et ICI.
(9) Pour retrouver nos travaux sur fonction publique, cliquer ICI.
(10) Pour retrouver nos travaux sur la décentralisation, cliquer ICI.
Publié le 14/12/2021.