Nos actus

StopCovid : un projet mort-né

StopCovid : un projet mort-né

L’application StopCovid, approuvée par l’Assemblée nationale est disponible depuis le mardi 2 juin 2020. Auparavant favorable à la mise en place d’une telle application, notre expert Rubin Sfadj explique dans Telos pourquoi il a changé d’avis.

 

Il y a quelques semaines, nous expliquions pourquoi le projet StopCovid nous apparaissait souhaitable s’il respectait certaines conditions. Cependant, les erreurs commises dans la conception de l’application sont trop nombreuses.

Tout d’abord, le choix du « design par comité ». L’État a confié à un nombre trop important d’acteurs la mise en œuvre de l’application. Cette approche mène à des choix techniques contre-productifs et à une rigidité qui empêche toute adaptation.

La deuxième erreur réside dans le choix d’architecture du système d’information de l’application. Il existe deux grands modes d’organisation, nous explique Rubin : « une architecture centralisée, dans laquelle les données transitent par un serveur central, qui réalise lui-même les traitements ; ou bien une architecture décentralisée, c’est-à-dire sans serveur central, dans laquelle les données sont directement traitées sur les terminaux des utilisateurs (ici, nos téléphones mobiles) ». Quand les données sont disséminées sur un grand nombre de terminaux, elles sont moins susceptibles d’être piratées.

Alors que Apple et Google avaient offert à la France un kit de contact tracing (une « API ») opérationnel basé sur une architecture décentralisée, l’État a privilégié une architecture centralisée. En plus de retarder la mise en ligne de l’application, ce choix unique en Europe la prive de toute perspective d’interopérabilité.

La troisième erreur est une erreur de communication. Contrairement à ce qu’a annoncé Cédric O, secrétaire d’État chargé du numérique, il y’aura bien un recueil des données, et le choix d’une architecture centralisée les rend plus vulnérables. Le manque de transparence sur la sécurité des choix techniques opérés ainsi que sur l’utilisation qui sera faite des données participe à créer de la défiance.

Il est donc très probable qu’un nombre limité de Français installent l’application sur leur smartphone, réduisant sérieusement l’efficacité sanitaire du « tracking ».


Pour lire l’article, cliquer ICI.

Pour relire notre billet « Attention, vous risquez d’être tracké ! », cliquer ICI.

Pour relire notre billet « « Tracking » : Rubin Sfadj pose les garde-fous », cliquer ICI.

 

Publié le 01/06/2020.
Toute l'actu
Débats
Dossiers
Influence
Podcast
Presse
Rencontres
Tribunes
Vidéo
Charger + d'actu

S'inscrire à la Newsletter