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Retraites : bilan d’une démocratie abimée

Retraites : bilan d’une démocratie abimée

« La démocratie française a-t-elle été abimée ? » Notre présidente Monique Canto-Sperber répond « oui » à la question de Patrick Cohen dans l’émission L’Esprit public, en compagnie de Vincent Martigny, Dominique Schnapper et Bastien François sur France culture

 

Si Monique ne remet pas en cause la nature démocratique des procédés qui ont été employés par le Gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, elle reconnaît toutefois volontiers que la pratique actuelle de la démocratie n’est pas idéale.

D’abord, elle regrette le « pluralisme » actuel qui prend la forme d’une  « prise en tenaille » du parti de la majorité par deux partis « qu’on qualifie d’extrémiste » et ainsi « oppose le raisonnable à l’extrémisme » et empêche toute la variété des opinions de la société française de se reconnaître au sein de l’Assemblée.

Par ailleurs, elle s’interroge sur l’exercice proprement « libéral » du pouvoir démocratique : bien que le problème ne soit pas propre à la France, elle déplore la personnalisation du pouvoir qui amène à une centralisation et une « dérive décisionnaire » de l’exercice du pouvoir politique. Face à l’affaiblissement du Parlement, il faut « construire une légitimité politique qui dépasse la légitimité procédurale ».

« Notre pluralisme n’est pas à mes yeux le pluralisme idéal car c’est un pluralisme qui oppose le raisonnable à l’extrémisme. La diversité de la société française ne se reconnaît pas dans ce type d’Assemblée qui est manifestement incapable de traiter la conflictualité des opinions. »

 

Monique poursuit en rappelant qu’ « une Assemblée est construite sur des partis ». Or « nous avons un parti majoritaire dont on se demande encore quel en est la ligne directrice, quelle en est l’histoire, quelles en sont les valeurs ». Dans leur fonctionnement, Renaissance comme LFI sont adossés à une personnalité ce qui, selon elle, prive l’Assemblée d’un véritable pluralisme. Par ailleurs, compte tenu du dilemme que présentaient les deuxièmes tours des élections de 2017 et 2022, il lui semble discutable de conclure des résultats des votes une pleine adhésion du peuple aux idées du parti de la majorité.

« Nous avons un gouvernement bienveillant : mais imaginez qu’un gouvernement beaucoup plus autoritaire et avec d’autres intentions arrive au pouvoir : les pratiques sont établies, le frayage est fait. C’est un message assez inquiétant à présenter. »


Pour écouter l’émission, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 12/06/2023.

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