Arcom/Cnews : les chaînes d’infos doivent pouvoir choisir leurs chroniqueurs

Dans une tribune pour Le Figaro et dans l’émission Le Figaro Live, notre chargé d’études Rafaël Amselem dénonce la décision du Conseil d’État d’étendre l’obligation du pluralisme à l’ensemble des intervenants sur une chaîne d’information et non aux seuls invités politiques. 

 

La liberté d’expression est un droit fondamental dans notre démocratie. Rafaël montre qu’il y a néanmoins deux manières de l’aborder. En tant que liberté négative comme l’obligation pour l’État de s’abstenir de censurer une parole ou en tant que liberté positive, celle d’une capacité à s’exprimer contre toute censure privée nécessitant a contrario l’intervention de l’État. Comme le rappelle Rafaël, à ce titre, notre présidente Monique Canto-Sperber définit bien la liberté d’expression comme un « bien public ».

 

« La liberté d’expression n’est pas qu’affaire d’absence de censure, mais aussi de capacité à s’exprimer. »

Il nous faut donc questionner la nouvelle interprétation extensive qu’assume le conseil d’État en matière de pluralisme pour les chaînes d’information. En citant Benjamin Constant, Rafaël montre qu’il est nécessaire de ne pas oublier que la régulation, parce qu’elle vient des hommes, est par nature imparfaite. Il y a risque d’« arbitraire politique » à vouloir déterminer l’amplitude dans laquelle un média a le droit, ou non, de s’exprimer et de permettre à des invités de s’exprimer.

 

« Réguler, c’est confier à des hommes la tâche d’en contrôler d’autres. »

Surtout, si l’application d’un pluralisme traditionnel dans l’expression des responsables politiques invités est relativement plus facile et objective à réaliser, quels critères pour faire respecter ce nouveau pluralisme au delà des seuls invités politiques chez l’ensemble des journalistes, chroniqueurs et éditorialistes d’une même chaîne d’information ? Et quid des invités inclassables ?

 

« La liberté d’expression sert aussi aux idées qui nous sont insupportables. »

« Va-t-on sommer Le Média ou Mediapart d’employer Olivier Babeau ou Nicolas Bouzou parmi leurs chroniqueurs ? » ironise avec sérieux Rafaël. Notre chargé d’études le maintient : tout media doit rester libre de ses choix éditoriaux et d’intervenants. Ne pas être d’accord, oui, censurer, non.

Rafaël conclut avec une citation de l’immortel François Sureau : préférons l’imperfection de la liberté d’expression à celle du régulateur.

 


Pour lire la tribune dans Le Figaro, cliquer ICI.

Pour (re)voir Le Figaro Live, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre billet « Presse : l’honnêteté plutôt que l’objectivité », cliquer ICI.

 

Publié le 17/02/2024.

Plus de concurrence pour moins d’administration

Dans un entretien croisé avec Denis Payre pour Atlantico, notre expert Marc de Basquiat appelle à plus de concurrence dans le secteur public afin de sortir de l’enlisement administratif.

 

La concurrence est nécessaire à la performance d’une organisation. Pourtant, le secteur public français fonctionne de manière quasi monopolistique et rejette avec véhémence toute compétition. Tel est, d’après Marc, le nœud du problème.

 

« La performance d’une organisation résulte plus des efforts qu’elle développe pour répondre à ses marchés et dépasser ses concurrents que de la masse de milliards qui lui sont accordés. »

De la privation de concurrence résulte pour les citoyens et les contribuables le fait de ne pas avoir d’alternative.

Par ailleurs, l’absence de performance dans les services publics, qui serait naturellement corrigée par l’État, ne peut être sanctionnée hors de celui-ci que par le bon vouloir aléatoire des fonctionnaires. L’État français ne bénéficie donc pas de la « vertu pédagogique inégalable » de la concurrence.

 

« La faillite française provient de cet égalitarisme qui a peu d’équivalent dans le monde. […] On préfère la médiocrité commune au déshonneur d’une position inférieure. »

Trop d’administration, trop de contraintes, trop de normes. Comme l’indique Marc, nos services publics persévèrent malgré leur inefficacité indéniable et choisissent de dissimuler leurs lacunes plutôt que de les surmonter.

 

« Tant que des dizaines voire des centaines d’agences publiques occuperont leur journée à inventer des dispositifs […] les acteurs de terrain auront le sentiment amer d’une dépossession de leur métier. »

Faudrait-il alors privatiser les services publics ? Oui, pour notre expert qui n’imagine le progrès se jouer que dans la concurrence : revenir à une logique d’émulation pour libérer l’économie française d’une administration massive.

 


Pour lire l’article de Atlantico, cliquer ICI.

 

Publié le 13/02/2024.

Politique : moins communiquer pour mieux communiquer

 

Dans une tribune pour l’Express, Sacha Benhamou, notre responsable des relations institutionnelles appelle les élus politiques à communiquer moins pour légiférer moins, mais mieux et après avoir réfléchi. 

 

Trop de politique tue la politique. L’hypercommunication a pris le pas sur le fond de la réflexion chez les élus. Résultat ? Un débat public qui se vide de sa substance face à une parole politique dépréciée.

 

« Cette injonction faite aux politiques de communiquer en permanence encourage les propos irréfléchis, les débats superficiels et les polémiques stériles. »

Cette omniprésence médiatique est aussi inefficace que défavorable, autant pour les citoyens que pour les élus. La parole politique perd de sa valeur tandis que les élus ne prennent plus soin d’eux et oublient leur vie de famille.

 

« Il n’y a rien de plus absurde que de confier son destin à des personnes dont le mode de vie les abîme psychologiquement et émotionnellement. »

Lorsque le débat n’émerge pas des médias, les parlementaires le créent eux-mêmes comme l’illustre Sacha avec le nombre de propositions de loi faramineux qu’ils ont déjà déposées depuis janvier 2024. Plutôt que réagir à la moindre affaire, il les invite à prendre le temps de la réflexion pour défendre des lois plus simples, plus claires et plus efficaces.

 

« Le discours politique n’a de valeur que s’il est mûrement réfléchi et qu’il n’est pas contredit ni par la parole passée ni par la parole future. »

Pour retrouver ce temps perdu dans les médias, Sacha propose que les élus, en s’inspirant des pays nordiques, apprennent à lever le pied. Un temps de travail plus équilibré, des médias moins saturés, des politiques publiques mieux pensées… En somme, un cercle vertueux qui permettrait de redonner de la valeur à la parole politique et de ne surtout « pas nourrir l’ogre médiatique en continu. »

 


Pour lire l’article de l’Express, cliquer ICI.

 

Publié le 12/02/2024.

Enseignement privé : Stanislas, Averroès, même combat ?

Dans La Croix, notre chercheuse associée Loriane Lafont-Grave signe une tribune sur l’« affaire Stanislas » qui a ébranlé le monde de l’éducation. Qu’est-ce-que révèle de la France l’ambivalence de traitement entre ce lycée catholique et le lycée musulman d’Averroès ?

 

Accusé d’homophobie, le lycée privé catholique Stanislas – sous contrat avec l’État est depuis quelques semaines sous le feu des critiques. Une plainte a été déposée et l’enquête est en cours, ce qui n’empêche pas de dégager déjà, parmi les scories de la critique, une double opposition caractéristique de la discorde : le privé fonctionne sur un régime différent que celui du public, et ce dernier, quand il est religieux, serait nécessairement contre la modernité.

 

« L’idée de « séparatisme religieux » est un poison qui s’est mis à hanter le débat public et dont il faut se déprendre. Un poids inouï a été accordé à cette idée ces derniers temps, notamment à l’endroit de la communauté musulmane qui ferait sécession. »

L’enseignement privé, qu’il soit catholique ou musulman est loin de l’image parfois puritaine et hermétique à laquelle il est associé. D’ailleurs, beaucoup d’élèves font l’aller-retour entre le privé et le public, indépendamment de la dimension religieuse.

Avec Montaigne, notre chercheuse nous livre une lecture permettant de dépasser la controverse. Il faut préserver la « liberté d’aller et venir » tandis que la dualité public/privé doit se tempérer. À la suite du philosophe et essayiste, Loriane montre l’importance de cultiver la charité, l’ouverture d’esprit et son jardin.

 

« C’est [la liberté d’aller et venir] qu’il faut conserver en se gardant bien de se mettre à vanter « une paroisse » plutôt qu’une autre, aussi laïque soit-elle. »

Notre chercheuse précise toutefois que faire preuve de prudence et d’entendement n’exonère pas le privé de lutter contre des risques de fanatisme, comme l’école publique de s’investir dans un processus de réforme nécessaire pour la réussite de tous les élèves.

Loriane appelle ainsi à un traitement équipollent entre Averroès et Stanislas, à la nécessité de faire preuve d’une certaine tolérance dans le traitement des faiblesses du privé et à surtout ne pas faire de l’enseignement le réceptacle des passions populaires.

 


 

Pour lire l’article de La Croix, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires », cliquer ICI.

 

Publié le 08/02/2024.

Quand se loger devient trop cher : rééquilibrer et simplifier

Dans un entretien croisé avec Charles Reviens dans Atlantico, notre expert Marc de Basquiat propose de répondre à la crise actuelle du logement en rééquilibrant les taxes et en limitant l’immixtion de l’État dans le marché de l’immobilier. 

 

Marc part du constat suivant : en dix ans, la part des propriétaires a baissé en France. La cause ? Le prix du foncier et la difficulté du marché du logement à s’auto-réguler à cause d’un trop fort interventionnisme étatique. Résultat : diminution de l’offre locative, un immobilier toujours plus cher pour des allocations trop coûteuses et trop inefficaces. En bref, une précarisation des Français pour se loger.

 

« Dans beaucoup de pays, chacun peut vendre ou acheter des logements sans acquitter la moindre taxe, ce qui fluidifie le parc, les choix individuels optimisant l’usage des ressources foncières. »

Pour notre expert, l’intervention de l’État dans le marché de l’offre et de la demande crée des anomalies qui jouent contre les locataires comme les propriétaires. Pour preuve, ces impôts pléthoriques que Marc qualifie de malsains : les DMTO (taxe perçue par l’État lors de la vente d’un bien), les DMTG (taxe à payer dans le cas d’une succession ou d’une donation), celui sur les loyers versés…

D’après Marc, ces taxes ne sont pas efficaces sur le plan économique puisqu’elles freinent la mobilité des biens sur le marché à l’achat. Il invite à largement les supprimer, dans la lignée de notre rapport « Le logement pour tous » signé par notre expert François-Xavier Oliveau. À l’inverse, il suggère de rééquilibrer le montant de la taxe foncière selon les territoires et d’en faire le principal sinon unique impôt.

 

« En additionnant la taxe foncière, les prélèvements sociaux et l’impôt sur le revenu, le propriétaire verse à l’Etat souvent plus de la moitié du loyer perçu. »

Trop de taxes, donc, qui ne sont pourtant pas toujours égales. Certains revenus ne sont pas soumis aux mêmes conditions de prélèvement. Les meublés de tourisme type AirBnB bénéficient ainsi d’allègements fiscaux, ce qui ne saurait aucunement se justifier pour notre expert. Le même taux de prélèvement devrait s’appliquer.

 

« Les jeunes actifs voient s’éloigner la perspective de devenir propriétaires, pendant que les moins aisés galèrent pour trouver une solution locative adaptée à leurs besoins. »

En outre, Marc déplore les incidences négatives de la loi SRU (qui détermine un nombre minimum de logements sociaux au sein d’une commune), dont les effets ont été d’annihiler la mixité sociale dans certains quartiers.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, propose le respect effectif de la loi ainsi qu’une réforme du DPE (le Diagnostic de Performance Énergétique, qui sert notamment à identifier les passoires énergétiques) par le changement de son calcul et en facilitant l’accès à MaPrimRénov’. Les réquisitions de bâtiments vides (en particulier des bureaux) seraient également envisagées…

Mais est-ce la solution ? Non, pour Marc qui appelle à sortir de cette grille de lecture socialiste afin d’entrer dans une logique libérale qui permettra aux acteurs de se saisir de leur liberté d’ « agir rationnellement ».

 


Pour lire l’article dans Atlantico, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Le logement pour tous », cliquer ICI.

 

Publié le 07/01/2024.

Un « revenu universel » pour les étudiants ?

Dans sa chronique pour l’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber appelle à la création d’un crédit d’études de 800€ pour responsabiliser les étudiants et en faire des individus autonomes.

 

Aujourd’hui, l’accès à l’enseignement supérieur est la dernière étape où l’on peut encore déjouer les déterminismes sociaux, surtout lorsque l’enseignement primaire et secondaire remplit de moins en moins un objectif d’égalité des chances.

 

« La formation supérieure reste la clé de voûte de tout le système […] elle est encore la clé de l’avenir, pour les jeunes des classes moyennes. »

Cependant, l’arbitraire des milieux d’origine des étudiants continue à faire loi, surtout pour les classes moyennes et les milieux les plus modestes. Monique rappelle notamment qu’un quart des étudiants vit sous le seuil de pauvreté. C’est pourquoi elle plaide pour la mise en place d’un mécanisme de soutien aux étudiants conforme avec les valeurs du « républicanisme libéral. »

 

« La moitié [des étudiants] échoueront à obtenir leur licence en trois ans, 10 % abandonneront leurs études, le quart vivra largement en dessous du seuil de pauvreté. »

Monique propose, pour la France, un crédit d’études inspiré des « bons mensuels de formation » en place dans les pays scandinaves, qui financerait les études à hauteur de 800 euros par étudiant, avec pour seule contrepartie l’obligation d’assiduité et de poursuite des études.

 

« Un soutien aux étudiants ne devrait pas être une aide qui assiste et infantilise, mais une aide qui fait un individu autonome émancipé financièrement de sa famille. »

La mise en place de ce système aurait l’avantage de penser l’étudiant indépendamment de sa famille. Crédit d’études ou « crédit de confiance », cette aide serait un signal fort de confiance et d’espoir de l’État envers ses étudiants.

Dans une précédente note signée Raul Magni-Berton, GenerationLibre proposait déjà de repenser les frais d’inscription dans l’enseignement supérieur afin que les étudiants y accèdent gratuitement en échange de l’obligation de verser un pourcentage de leur revenu futur sur une certaine durée.

La proposition de Monique s’inscrit plus largement dans la défense par GenerationLibre d’un revenu universel pour toute la population sous la forme d’un crédit d’impôt.

 


Pour (re)lire la chronique dans l’Opinion, cliquer ICI

Pour re(lire) notre rapport « Révolutionner les frais d’inscription », cliquer ICI.

Pour re(lire) notre rapport « Libérer l’université », cliquer ICI.

Pour comprendre notre « Revenu Universel », cliquer ICI

 

Publié le 06/01/2024.

Économie décarbonée : comment taxer, réglementer, subventionner ?

À l’occasion de la première rencontre des Sablons, notre expert François-Xavier Oliveau débat de la décarbonation de l’économie face à Isabelle Patrier, directrice France de TotalEnergies et aux côtés de Michel Derverdet et Edouard Civel.

 

Organisé pour la première fois à Neuilly-sur-Seine, les Rencontres des Sablons, véritable « forum des idées », développé par Olivier Babeau et Jean-Christophe Fromantin, ont rassemblé dirigeants économiques et personnalités politiques autour des think tanks français afin de nourrir la réflexion sur les principaux enjeux de société. GenerationLibre était présent, cité comme l’un des « principaux think tank français » par Capital. Tandis que notre expert François-Xavier intervenait sur la décarbonation, notre directeur Christophe Seltzer a pris la parole sur le thème de la restauration de la démocratie représentative.

François-Xavier interroge la pertinence d’une intervention de l’État dans la transition écologique. Il démontre comment, dans la vie quotidienne, la pollution que nous générons n’est soumise à aucune incitation de marché (on ne se rend par exemple pas explicitement compte en prenant la voiture le matin que cela génère du C02 et des particules fines). Autrement dit, aucun mécanisme n’empêche de polluer, ou n’incite, du moins, à polluer moins. La puissance publique cherche donc à résoudre cette anomalie de marché.

 

« [La tarification carbone] n’est pas un mécanisme de culpabilité. On paie en fonction de la pollution que l’on génère. »

La taxe carbone redistribuée, que nous défendons chez GL, est un processus qui fait consensus chez les économistes, comme le rappelle François-Xavier. Elle se forme autour de 3 piliers : le prix unique du carbone (quelque soit sa source), un ajustement aux frontières selon la situation géographique (face à la concurrence internationale) et – et notre expert met l’emphase sur ce dernier point, une redistribution intégrale du produit de la taxe à la population.

La proposition qu’il défend avec nous fonctionne sur le principe suivant : la masse d’argent collectée au titre des émissions de C02 de tous les biens et services est divisée par le nombre de Français et leur est reversée sous forme de chèque. Au nom de cette politique publique, il faudrait, pour François-Xavier, substituer le terme de « dividende carbone » à celui de « taxe carbone » dans le débat public.

Cette tarification carbone, « flux qui passe par l’État », fonctionne autour d’un principe simple : plus je pollue, plus je paie. En postulant une tarification carbone à 100€ la tonne, on évalue qu’un Français moyen, qui émet environ 9 tonnes par an, paiera au total 900€ par an. Autrement dit, une personne dans la moyenne paiera 900€ de taxe et recevra 900€ en dividende. Les très petits pollueurs pourront eux, gagner de l’argent, en payant peu (par exemple, 400€ pour 4 tonnes de C02) tout en recevant les 900€ annuels. À l’inverse, les gros pollueurs perdront de l’argent, en payant plus que ce qu’ils recevront en dividende.

 

« La transition environnementale est ralentie à cause de contraintes règlementaires. »

Selon notre expert, la transition environnementale se joue du côté des entreprises. Le rôle de l’État est, par conséquent, de donner un cadre simple et prévisible pour elles. Mais la complexification et l’alourdissement des procédures en ralentit la mise en oeuvre, comme le montre la loi sur l’agrovoltaïsme qui a durcit l’installation de panneaux photovoltaïques sur les champs.

 

« En règle générale, quand l’État intervient dans quelque chose, il faudrait qu’il se pose la question, est-ce-une bonne idée que j’intervienne ? Assez souvent, c’est une mauvaise idée, mais cela peut se défendre pour la transition écologique. »

À l’inverse, subventionner la transition écologique n’est pas nécessairement la solution. Pour notre expert, si l’État doit subventionner, il doit sentir le rythme de l’évolution des technologies et y adapter son action pour que les montants ne soient pas alloués avant que les technologies ne soit mûres et développées.

François-Xavier met au centre du jeu la question du coût d’abattement des différentes solutions de décarbonation, c’est-à-dire le lien entre leur coût et les émissions effectivement évitées. Le coût d’abattement permet ainsi d’évaluer matériellement les solutions les plus efficaces. Ainsi, le Plan Solaire mis en place en 2008 lors du Grenelle de l’environnement a coûté très cher, pour peu de résultats car la technologie de l’Open Solar n’était pas encore assez mûre. Notre expert précise d’ailleurs que nous le payons encore aujourd’hui à travers une taxe sur la facture d’électricité.

En résumé, François-Xavier défend une tarification carbone systématique et généralisée reversée sous forme de dividendes aux Français, une simplification des contraintes règlementaires et des subventions qui soient efficaces sans être trop coûteuses.

 


Pour regarder la conférence (à partir de 3h39), cliquer ICI.

Pour lire notre article dans l’Obs « Lutter contre le réchauffement climatique ne doit pas être antisocial », cliquer ICI.

 

Publié le 05/01/2024.

Quelle(s) norme(s) pour les agriculteurs ?

Invité de “180 minutes infos” présenté par Nelly Daynac sur Cnews aux côtés de Judith Waintraub et Pierre Lellouche, notre chargé d’études Rafaël Amselem montre comment la surtransposition des normes européennes en France place les agriculteurs en difficulté.

 

En saluant le travail de la journaliste Emmanuelle Ducros, Rafaël met en avant l’antinomie des politiques européennes agricoles, notamment à travers la politique « Farm to Fork » (de la ferme à l’assiette). Plaidant pour une agriculture plus productiviste, l’Union européenne annonce, a posteriori, des mesures inverses de décroissance, de baisse d’utilisation des terres, de jachère et de baisse des produits sanitaires, qui ne permettent pas aux agriculteurs de maintenir les objectifs productivistes initiaux.

 

« Les agriculteurs sont perdus entre des injonctions contradictoires qui auront des impacts extrêmement pénibles pour eux, en termes de baisse des revenus et d’augmentation des prix pour les consommateurs. »

Notre chargé d’études souligne que s’ajoute à cela une surtransposition des normes européennes en France qui met de facto les agriculteurs français en concurrence déloyale par rapport aux autres pays européens. L’Union européenne ne saurait donc être la seule coupable de la situation actuelle, a fortiori quand la libre entreprise en France, y compris celle des agriculteurs, souffre d’un excès de paperasserie et de charges.

 

« En termes de salaire et de démocratie, ce n’est pas l’Europe mais notre modèle social que nous n’arrivons pas à réformer. »

Cela dit, Rafaël invite à penser une écologie politique claire en faveur du bien-être animal et de la préservation des sols, rappelant qu’il n’y a pas de liberté humaine sans la nature. De ce point de vue là, une norme claire, au niveau européen, est à définir.

 


Pour regarder l’émission, cliquer ICI.

 

Publié le 02/01/2024.

Et si la France devenait un régime parlementaire libéral ?

Dans Contrepoints, notre chercheuse associée Loriane Lafont-Grave voit dans le macronisme une contrefaçon du libéralisme. Restaurons la règle du parlementarisme contre le césarisme de nos institutions.

 

Ce qui est légitime n’est pas nécessairement légal. Ce qui est légal devrait toujours être légitime. Une subtilité qui, pour notre chercheuse, permet de comprendre la situation institutionnelle actuelle. Le « macronisme » a pourtant décidé de se départir du légitime pour se concentrer sur le légal, délaissant les fondements même de ce qui devrait être.

 

« Quand tout passe en force, rien ne passe légitimement, rien ne peut bien se passer. Il y a un effet d’usure qui mine souterrainement et de l’intérieur la force de nos institutions qui sont comme un arc trop tendu dont l’élastique a été usé jusqu’au point de rupture. »

Loriane montre que les lois ne peuvent faire loi que si elles sont légitimes. Et leur application arbitraire,« à géométrie variable », ce « deux poids deux mesures », que le journaliste Gilles Bouleau objecte au ministre de l’Intérieur sur la gestion permissive de la colère agricole (en comparaison de celle – répressive, des Gilets jaunes), incarne ce système qui flanche et vacille, plus capable de tenir ses promesses.

 

« Le Parlement est faible, le président est trop puissant : sous un régime composé d’extrêmes, la Constitution actuelle offre trop peu de limitations envers le pouvoir exécutif. »

Loriane soutient : une nouvelle République doit advenir, ou elle ne sera plus. Cela se fera à travers un réequilibre des pouvoirs, et la déprésidentialisation s’impose comme un des rouages nécessaire, tel que l’observe l’essayiste Laetitia Strauch-Bonart dans un article de l’Express, où elle appelle à lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République ».

 

« Le sentiment d’une « illégitimité présidentielle » s’est propagé et il faut lui donner droit de cité.»

Que faire, donc, lorsque le légitime n’est plus et que le légal est omnipotent ? Lorsqu’un régime qui s’essouffle risque de laisser la porte ouverte à d’autres, illibéraux et autoritaires ? Lorsque l’égalité entre les citoyens n’est plus maintenue et que le « pacte démocratique est mis à mal » ?

 

« C’est aux (vrais) libéraux français de faire en sorte que l’option libérale prévale entre toutes en expliquant que le macronisme a été une contrefaçon du libéralisme et non sa réalisation.»

Pour notre chercheuse associée, la solution est dans le libéralisme, le vrai. Celui qui, pour GL, permettra de garantir les libertés, toutes les libertés.

 


Pour lire l’article de Contrepoints, cliquer ICI.

Pour lire l’article de l’Express, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 01/02/2024.

Écologie/Agriculture : comment simplifier ?

Simplification et écologie peuvent faire bon ménage, vient nous rappeler notre fondateur Gaspard Koenig. Dans le Monde, il définit la simplification non comme un laisser-faire mais comme une norme générale, claire et rigide. Sur France 5, il défend une agriculture qui, par l’écologie, peut permettre la productivité.

 

Les citoyens suffoquent sous le poids des normes, les entreprises aussi… et que dire de nos 400 000 agriculteurs qui, au moment où l’on écrit ces lignes, ne sont pas satisfaits des dix mesures proposées par le Gouvernement. Bien plus qu’une énième promesse de simplification et de décongestionnement, nous plaidons pour une véritable révolution normative. Les efforts des successifs gouvernements, bien que louables, ne sont pas au rendez-vous.

 

« Simplifier, ce n’est pas laisser faire. Au contraire, c’est établir une norme simple, qui est donc beaucoup plus stricte et rigide. Simplifier, c’est clarifier. »

Invité aux côtés du ministre de l’agriculture Marc Fesneau sur le plateau de C Politique sur France 5, Gaspard dénonce un État de droit à géométrie variable quand on réprime les activistes écologistes alors qu’on laisse faire les agriculteurs, tous devant avoir le même droit de manifester.

 

« Si on augmente la quantité de matière organique dans le sol de 4 pour 1000, c’est-à-dire de 0,4%, on annule l’ensemble des émissions carbone excédentaires de l’humanité. En prenant soin du sol et de la biodiversité, vous faites quasiment disparaître la question du carbone. » 

Notre fondateur appelle à réconcilier l’écologie et l’agriculture grâce à l’agroécologie en ayant en tête la soutenabilité de la planète et donc, de la liberté humaine. Il souligne que cette agriculture, par l’écologie, peut se révéler aussi productive, notamment grâce aux travaux actuels de la science.

Gaspard précise qu’il ne faut évidemment pas autoriser l’importation de produits qui ne respectent pas les mêmes normes que les nôtres. L’édiction d’une norme claire au nom de l’environnement ne peut donc se faire qu’au niveau européen.

 

« Il faut comprendre qu’on ne fera de l’agriculture productive qu’en prenant extrêmement au sérieux la question écologique. »

Interrogé et cité par le Monde, Gaspard précise que plus on multiplie les normes, plus certains y dérogent, et moins elles sont applicables, appliquées et donc équitables : ce sont souvent les plus petits, les plus fragiles ou les seuls contrôlés qui en pâtissent.

Le combat de Gaspard lors de la présidentielle de 2022 n’aura pas été vain ! L’Express relate simultanément comment Guillaume Pépy « se place sous les auspices de Gaspard Koenig […] pour réclamer dans le pays « un renversement culturel afin que la liberté l’emporte sur la contrainte » .

 


Pour regarder l’émission France 5, cliquer ICI.

Pour lire l’article du Monde, cliquer ICI.

Pour lire l’article l’Express, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Pour une révolution normative », cliquer ICI.

 

Publié le 30/01/2024.

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