Retraites : bilan d’une démocratie abimée

« La démocratie française a-t-elle été abimée ? » Notre présidente Monique Canto-Sperber répond « oui » à la question de Patrick Cohen dans l’émission L’Esprit public, en compagnie de Vincent Martigny, Dominique Schnapper et Bastien François sur France culture

 

Si Monique ne remet pas en cause la nature démocratique des procédés qui ont été employés par le Gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, elle reconnaît toutefois volontiers que la pratique actuelle de la démocratie n’est pas idéale.

D’abord, elle regrette le « pluralisme » actuel qui prend la forme d’une  « prise en tenaille » du parti de la majorité par deux partis « qu’on qualifie d’extrémiste » et ainsi « oppose le raisonnable à l’extrémisme » et empêche toute la variété des opinions de la société française de se reconnaître au sein de l’Assemblée.

Par ailleurs, elle s’interroge sur l’exercice proprement « libéral » du pouvoir démocratique : bien que le problème ne soit pas propre à la France, elle déplore la personnalisation du pouvoir qui amène à une centralisation et une « dérive décisionnaire » de l’exercice du pouvoir politique. Face à l’affaiblissement du Parlement, il faut « construire une légitimité politique qui dépasse la légitimité procédurale ».

« Notre pluralisme n’est pas à mes yeux le pluralisme idéal car c’est un pluralisme qui oppose le raisonnable à l’extrémisme. La diversité de la société française ne se reconnaît pas dans ce type d’Assemblée qui est manifestement incapable de traiter la conflictualité des opinions. »

 

Monique poursuit en rappelant qu’ « une Assemblée est construite sur des partis ». Or « nous avons un parti majoritaire dont on se demande encore quel en est la ligne directrice, quelle en est l’histoire, quelles en sont les valeurs ». Dans leur fonctionnement, Renaissance comme LFI sont adossés à une personnalité ce qui, selon elle, prive l’Assemblée d’un véritable pluralisme. Par ailleurs, compte tenu du dilemme que présentaient les deuxièmes tours des élections de 2017 et 2022, il lui semble discutable de conclure des résultats des votes une pleine adhésion du peuple aux idées du parti de la majorité.

« Nous avons un gouvernement bienveillant : mais imaginez qu’un gouvernement beaucoup plus autoritaire et avec d’autres intentions arrive au pouvoir : les pratiques sont établies, le frayage est fait. C’est un message assez inquiétant à présenter. »


Pour écouter l’émission, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 12/06/2023.

Twitter / Musk vs. Barrot : laissons parler les imbéciles !

Notre chargé d’études Rafaël Amselem et notre directeur Christophe Seltzer réagissent aux menaces d’interdiction de Twitter proférées par le ministre Jean-Noël Barrot dont ils critiquent le caractère liberticide et contreproductif.

 

Dans sa tribune autour Le Figaro, Rafaël note le caractère illusoire de la mesure : en voulant interdire Twitter si jamais l’entreprise refuse de se conformer aux normes européennes en matière de désinformation en ligne, le Gouvernement a l’espoir d’endiguer la propagation des fausses informations. Cependant, comme le note notre chargé d’études, « les fausses informations n’ont pas besoin de Twitter pour prospérer » et « les professeurs du complotisme trouveront d’autres endroits, comme ils l’ont toujours fait, et leur audience les suivra, comme elle l’a toujours fait ». En attaquant Twitter, le Gouvernement se trompe de cible : plutôt que d’attaquer ceux qui propagent de fausses informations, il s’en prend à l’espace de parole en lui-même.

 

« Peut-être serait-il plus judicieux de s’attaquer aux dérives sectaires plutôt que de menacer des plateformes traversées par des discours pluriels. » – Rafaël Amselem

Au-delà de l’inutilité de la réforme, Rafaël voit dans la menace proférée par Jean-Noël Barrot le renforcement du contrôle de l’exécutif sur la liberté d’expression. Face au despotisme qu’impose Elon Musk chez Twitter, le Gouvernement réagit de la même manière en voulant imposer ses propres règles : les deux coercitions « convergent ainsi dans un conflit liberticide, qui n’a d’autre victime que l’expression publique et les principes si essentiels de la démocratie libérale ».

 

« En se présentant comme le rationnel par défaut, le gouvernement s’autorise la détermination du cadre de l’expression publique. » – Rafaël Amselem

De son côté, Christophe développe les arguments de la tribune de Rafaël dans un entretien accordé à CNEWS. Face à la volonté populiste de « s’ériger en temple de la raison » en menaçant d’interdire la plateforme, Christophe rappelle néanmoins, suivant les principes de John Stuart Mill, la nécessité de lutter contre les propos insultants, diffamants et incitant à la violence. Pour ce faire, il préconise plutôt de faire respecter les dispositions du Code pénal en la matière sur les réseaux. Il souligne par ailleurs que tout n’est pas à jeter dans le règlement européen à venir, notamment en matière d’encadrement des algorithmes.

 

 

« Notre premier sujet est de permettre à toutes les opinions d’exister afin que quand un imbécile s’exprime quelqu’un puisse lui opposer des arguments en face. » – Christophe Seltzer


Pour lire la tribune de Rafaël, cliquer ICI.

Pour regarder l’entretien de Christophe, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », cliquer ICI.

 

Publié le 06/06/2023.

« Cancel culture » : quand l’annulation tue le débat

Invitée par Augustin Trapenard dans La Grande Librairie, notre présidente Monique Canto-Sperber débat avec Gisèle Sapiro et Douglas Kennedy sur la liberté d’expression et s’oppose à la réécriture des classiques de la littérature.

 

Interrogée au sujet de la « cancel culture« , Monique revient sur la double logique à l’œuvre à l’origine du phénomène de cancel culture dans les années 1990 : l’annulation d’interventions de conférenciers avant même qu’ils n’aient pu parler, sur la seule base de leur réputation, et le refus du débat d’idées au sein même de l’université qui est pourtant le lieu de discussion par excellence. Monique déplore que, dans ce phénomène, la réaction face à l’offense soit le refus du dialogue, aboutissant à des « chocs d’identités » qui entre elles « ne discutent pas, mais affirment ».

 

« Nous avons un corpus littéraire très ancien et très riche qui appartient au monde où il est né et il est normal que quelques siècles plus tard, la culture d’aujourd’hui ne s’y reconnaisse pas tout à fait. Mais ne pas s’y reconnaître est un constat, demander que pour autant ces livres soient effacés, censurés ou euphémisés, c’est quelque chose qui peut être discuté. »

« La littérature est l’art expérimental par excellence » : l’écrivain peut y explorer tous les types de situations humaines ce qui laisse place à l’exploration du transgressif. Monique rappelle alors la valeur de l’œuvre littéraire comme un témoignage d’une époque passée qui porte les marques des valeurs de la société au sein de laquelle elle est née. Plutôt que de vouloir effacer toute trace d’un temps révolu, il faut bien davantage accompagner ces textes pour les expliquer : libre ensuite au lecteur adulte et responsable d’établir la justesse ou non de ces valeurs passées.

 

« Ouvrir un débat, c’est quelque chose d’extraordinaire ! Mais ouvrir un débat ce n’est pas appeler au silence, appeler à l’effacement, appeler à la disparition. ».

Le débat porte ensuite sur les publications d’œuvres dont les auteurs font l’objet de critiques ou de procès, des pamphlets de Céline à Mein Kampf en passant par les écrits de Gabriel Matzneff. Notre présidente défend son souhait de voir ces œuvres contextualisées plutôt qu’interdites. « La censure ouvre sur l’arbitraire », or « ce qui prête à offense n’est pas strictement défini » et dépend des « cultures », des époques et des « expériences personnelles ». Monique nous met en garde contre cette volonté d’ôter toute « rudesse au monde » qui risque d’aboutir à une « stérilisation du texte littéraire ».

 

« Le problème de la censure en fonction de la sensibilité, c’est qu’elle ouvre sur l’arbitraire ».


Pour voir l’émission, cliquer ICI.

Pour notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », cliquer ICI.

 

Publié le 05/06/2023.

Écologie : les incitations de marché contre la planification d’État

Dans un débat sur RTL chez Yves Calvi, notre directeur Christophe Seltzer condamne la proposition de Jean-Marc Jancovici de limiter le nombre de vols à 4 par vie et défend un système d’incitations par le prix et le marché.  

 

Face à la « planification écologique » et à l’interdiction proposée par Jean-Marc Jancovici sur lesquels reviennent les invités de l’émission, Christophe défend une autre voie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, fondée sur la généralisation d’une tarification carbone. Dans la lignée de notre tribune intitulée « Les enjeux climatiques ne se réduisent pas à ceux de la justice sociale », il montre qu’en internalisant nos émissions de gaz à effet de serre dans le prix de tous nos biens et services, on inciterait d’une part les consommateurs à choisir massivement les produits les moins émetteurs et inciterait d’autre part les entreprises à réduire efficacement leurs émissions afin de maintenir des prix compétitifs.

 

 

À cela s’ajoute en plus un effet pédagogique permettant au consommateur d’avoir connaissance de l’impact climatique, bien souvent flou, des produits qu’il achète. Afin de ne pas pénaliser les plus pauvres, et de laisser tous les consommateurs arbitrer eux-mêmes d’un point de vue monétaire et écologique entre leurs préférences, notre directeur propose un système de redistribution des recettes générées à tous les Français. Comme l’explique notre expert François-Xavier Oliveau sur Twitter, « les recettes étant rendues intégralement aux citoyens sur une base égalitaire, le mécanisme est naturellement redistributif et ne réduit pas le pouvoir d’achat ».

 

« La logique derrière est : parce que le prix est plus élevé, la consommation va se transformer et la production aussi. On va ainsi pouvoir atteindre l’objectif qu’on vise sans passer par une planification par le haut et sans imposer aux gens des choix qu’ils peuvent arbitrer par eux-mêmes » – Christophe Seltzer  

Toujours sur Twitter, dans un long thread, François-Xavier revient sur le rapport Pisani-Ferry du 22 mai 2023 qui propose un programme à ses yeux très vertical de planification écologique. Il met en évidence ce qui selon lui s’apparente à des coûts liés non à la transition écologique en elle-même, mais aux coûts supplémentaires qu’induit le choix de la planification. Pour ce faire, il se fonde sur l’analyse du coût d’abattement indiqué par le rapport, soit le prix à dépenser pour éviter l’émission d’une tonne équivalent CO2. Remarquant que ce coût d’abattement est près de 12 fois supérieur dans les estimations du Gouvernement à celui calculé par le GIEC, il souligne le caractère disproportionné de ces coûts qu’il attribue davantage au choix d’une planification qu’à la transition elle-même. Il préconise bien davantage une autonomie des secteurs pour déterminer eux-mêmes où concentrer leurs efforts en matière d’écologie plutôt que de confier à l’État la tâche de tout vouloir gérer.

 

 

De son côté, dans une tribune signée en mars 2023 pour les Échos, Guillaume Bazot, qui travaille avec d’autres sur notre rapport à paraître en faveur de la tarification carbone, revient sur la distinction entre le combat de la justice sociale et celui de la justice climatique. Il distingue ainsi entre deux luttes qui n’ont selon lui pas les mêmes objectifs. Il montre d’abord l’absurdité de vouloir redistribuer les richesses des plus aisés pour réduire les émissions carbone, car cela ne ferait que faire dépenser à d’autres le carbone qu’ils consomment déjà. Il rappelle par ailleurs que « les rejets de GES par euro de revenu sont moins élevés chez les plus aisés ».

 

« Le rapport de France Stratégie a finalement un immense mérite : il suggère qu’en matière d’écologie, ce n’est pas tant la transition qui coûte cher que la planification. » – François-Xavier Oliveau


Pour voir le débat, cliquer ICI.

Pour lire la tribune de Kevin Brookes et Jean-François Thibault « Lutter contre le réchauffement climatique ne doit pas être antisocial », cliquer ICI.

Pour lire l’argumentaire de François-Xavier Oliveau sur les coûts d’abattement, cliquer ICI.

Pour lire la chronique de Guillaume Bazot sur les objectifs climatiques et la justice sociale, cliquer ICI.

Pour découvrir notre rapport « Supprimer les subventions aux énergies fossiles », cliquer ICI.

 

Publié le 02/06/2023.

De l’urgence à réformer les institutions : Koenig débat contre Valls

Notre fondateur Gaspard Koenig et l’ancien Premier ministre Manuel Valls débattent sur la nécessité (ou non) d’une réforme institutionnelle pour sortir de la crise politique que nous traversons.

 

Gaspard dénonce un conflit de légitimité entre le président de la République élu sur la réforme des retraites et une Assemblée qui n’a pas pu la voter formellement. Pour Gaspard, la souveraineté parlementaire a été bafouée par des abus de droit constitutionnels.

 

« Ce conflit de légitimité se traduit aujourd’hui par un antagonisme qui n’a plus rien de politique, mais un antagonisme affectif, sentimental et quelque part assez infantile entre le peuple et le Président. » – Gaspard Koenig

Gaspard s’inquiète du rapport très primaire qu’entretient le peuple avec le Président, comme « un maître qu’on se choisit tous les cinq ans et qui est seul responsable d’absolument tous les maux du pays ». Notre fondateur rappelle que le Président devrait être le gardien des institutions, le garant de l’unité de la nation et se constituer arbitre et non pas partie prenante du jeu politique. Pour que le chef de l’État retrouve ce niveau institutionnel, il prône un changement de mode de scrutin de son élection.

 

« Nos vies ont été rythmées par des présidents de la République qui ont régné. Il y a dans cette élection quelque chose de presque humiliant. Cela nous empêche d’accepter la délibération comme principe d’égalité entre les hommes et d’efficacité de la décision. » – Gaspard Koenig

Manuel Valls voit bien la crise démocratique mais estime qu’elle frappe toutes les démocraties occidentales. Effondrement des idéologies, effets de la globalisation, primauté du droit européen, affaiblissement de l’autorité politique, montée des populismes… L’ancien Premier ministre se montre donc hostile à une refonte radicale des institutions aujourd’hui, tout en ne niant pas l’intérêt de réformes à la marge et dans l’avenir.

 

« Transformer les institutions quand on ne peut réformer rien d’autre est malheureusement une tentative récurrente des politiques sous la Ve République. » – Manuel Valls

Si Gaspard peut rêver comme d’autres à une VIe République, il insiste sur le fait qu’il ne souhaite pas changer de régime mais simplement revenir à la Ve République telle qu’elle a été conçue avant le référendum de 1962. Le parlementarisme resterait rationnalisé et la République stable. Se choisir un Président « à l’allemande », permettrait aux Français se sentir mieux représentés au Parlement, « lieu ultime de la souveraineté ». Aussi, il appelle à incorporer plus de démocratie locale et directe dans notre vie démocratique.

Gaspard pousse la réflexion plus loin et estime que le « présidentialisme » traverse tous nos modes de gouvernance : école, entreprise, comportement social… Tout semble imprégné de cette verticalité dont il est temps que la modernité démocratique se débarrasse comme ailleurs.

 

« Si on veut éviter que Marine Le Pen soit élue, il suffit d’annuler l’élection du président de la République. » – Gaspard Koenig


Pour écouter le débat, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Décentraliser par la subsidiarité ascendante », cliquer ICI.

 

Publié le 08/05/2023.

La matinale de France Culture autour de GenerationLibre

Tous deux invités par Guillaume Erner pour la matinale de France Culture, notre présidente Monique Canto-Sperber et notre fondateur Gaspard Koenig explorent les ressorts de la crise démocratique et présentent les grands combats du libéralisme porté par GenerationLibre.

 

Pour Gaspard, la crise actuelle n’est plus seulement sociale, mais bel et bien institutionnelle. Nos institutions sont affaiblies par un hyperprésidentialisme à son apogée et un manque de compromis démocratique. Monique affirme que cette séquence des retraites « laissera des traces ». Elle dénonce l’inefficacité du Gouvernement dans sa manière de procéder et un dysfonctionnement profond dans la fabrique d’un consensus. 

 

« On se trouve devant un conflit de légitimité institutionnelle entre un Président qui a été élu sur cette réforme et un Parlement qui aurait refusé de la voter. Ce conflit de légitimité est au coeur de nos institutions de la Ve République, qui n’est franchement pas très démocratique. » – Gaspard Koenig

Pour Gaspard, les citoyens n’ont plus le sentiment d’être écoutés et sont privés de leur capacité de délibérer. Il appelle à abolir l’élection présidentielle au suffrage universel direct, qu’il juge « profondément illibérale ». Monique dénonce un exercice du pouvoir extrêmement concentré ces dix dernières années, qui ne laisse plus la place au pluralisme et au compromis. Pour construire une proposition politique qui soit à la fois efficace et légitime, il est nécessaire de parfaitement préparer sa réforme et surtout la justifier. 

 

« Aujourd’hui, la Ve République prive l’être-humain de sa capacité de délibérer, ce qui est le principe non seulement de la démocratie mais aussi de toutes les sociétés humaines. » – Gaspard Koenig

Il apparaît urgent de rétablir une véritable démocratie libérale : laisser plus de place au pluralisme politique et maximiser toutes les libertés individuelles. Pour Gaspard et Monique, le libéralisme n’est pas un dogme utilitariste mais plutôt une pensée complète de l’exercice de toutes les libertés et de la légitimité de l’exercice de l’État. Monique explique que nos idées libérales ne se réduisent pas à ce que d’aucuns appellent néo-libéralisme, une liberté économique sans règles. Le marché libre, dont elle rappelle la nécessité pour une démocratie libérale, ne doit constituer qu’un moyen et non une fin de l’exercice de l’ensemble des libertés.

 

« Dans un marché libre, du moins défini théoriquement, chacun fait la preuve de sa valeur. Le marché libre désintègre les positions d’autorité, les privilèges acquis, les prétendues légitimités historiques qui faussent la concurrence. Le marché est un extraordinaire révélateur de la valeur des choses. » – Monique Canto-Sperber

Notre fondateur et notre nouvelle présidente rappellent tous deux les fondamentaux du libéralisme défendu par GenerationLibre : défense des libertés individuelles, décentralisation, confiance dans les initiatives locales, prise en compte des oppositions et questionnement constant sur la légitimité de l’exercice de l’État. Ils défendent nombre de nos propositions. Gaspard défend une tarification carbone systématique pour prendre en compte les externalités négatives : plutôt que les interdictions, il préfère intégrer le dommage écologique au prix. Il défend également notre proposition de retraite à la carte sans âge légal de départ. Enfin, il évoque notre combat pour la subsidiarité ascendante : il souhaite redonner au plus petit échelon la maitrise de ses compétences car pour lui le manque de décentralisation est au coeur de la crise actuelle.

 

« Le libéralisme pour moi, c’est faire en sorte que la liberté arrive dans la vie des plus pauvres. » – Monique Canto-Sperber


Pour écouter l’émission, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Décentraliser par la subsidiarité ascendante », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Pour une révolution normative », cliquer ICI.

 

Publié le 03/05/2023.

La Chine, une menace pour la liberté dans le monde ?

Au micro de France Culture, notre présidente Monique Canto-Sperber s’inquiète de la menace que représente la Chine pour l’ordre international.

 

Notre présidente réagit au déplacement d’Emmanuel Macron et d’Ursula Von der Leyen en Chine. Certes, en matière de lutte contre l’altération climatique la Chine est un partenaire important. Néanmoins, lors de ce déplacement, la présidente de la Commission Européenne a rappelé la rivalité profonde entre la Chine et l’Occident. Monique définit la Chine comme « une rivale systémique » qui plaide pour un changement profond de l’ordre international se plaçant, bien évidemment, au centre de ce nouvel équilibre.

 

« La vision internationale de la Chine est une vision de grande puissance. »

Monique se dit frappée par l’attitude de la Chine, notamment par la manière dont elle « pervertit et utilise les concepts fondamentaux du langage normatif de notre ordre international ». La Chine définit ses positions politiques à travers le point de vue d’une grande puissance : tout est question de pouvoir, de force et de souveraineté. La Chine ne semble parler de droits de l’Homme que pour asseoir une nouvelle forme de colonialisme au service du développement socio-économique plutôt que pour défendre les libertés fondamentales.

 

« Il ne faut pas s’avancer vers une paix au rabais en Ukraine. Si notre modèle international doit évoluer, c’est autour de valeurs communes et intangibles. »

Monique s’exprime aussi sur l’évolution de la législation de la fin de vie. Pour elle, même si la décision de mettre fin à ses jours n’appartient qu’à soi, elle s’inscrit dans un système de normes juridiques et collectives. Ainsi, il faut que la proposition de loi soit justifiée par le législateur.

 

« Le devoir du législateur est d’apporter des arguments assez forts pour arriver à créer une légitimité de la loi, même auprès de ceux qui ne sont pas d’accord. »


Pour écouter l’émission, cliquer ICI.

 

Publié le 11/04/2023.

La BRAV-M contre l’État de droit ?

Dans un entretien pour Atlantico, notre directeur Christophe Seltzer et notre chargé d’études Rafaël Amselem reviennent ensemble sur la crise politique que nous traversons et proposent une réforme des institutions. Sur Sud Radio, Rafaël dénonce les pratiques arbitraires et dérangeantes de la BRAV-M et demande sa dissolution. 

 

Notre équipe l’atteste : la crise institutionnelle n’est pas nouvelle, elle a simplement été amplifiée par le passage en force de cette réforme des retraites. En effet, l’équilibre des pouvoirs n’est désormais plus qu’un leurre dans notre démocratie. La Constitution de la Ve République consolide le pouvoir exécutif, hyper-présidentialise le régime et in fine, déresponsabilise les autres acteurs institutionnels, à commencer par le Parlement.

 

« Qui, dans le camp « raisonnable » va avoir le courage de proposer aux Français une modification de la Constitution pour revitaliser des institutions bloquées ? »

Rafaël et Christophe soutiennent que la verticalité du pouvoir présidentiel affaiblit nos institutions. A un niveau paroxystique, l’image de l’hyper Président de la République affronte celle de la souveraineté populaire. Néanmoins, ils ne jettent pas la pierre à Emmanuel Macron, qui hérite de cette situation institutionnelle de fait. Ils pointent le « poison lent » de l’hyper-présidentialisme qui a tué l’esprit originel de la Constitution de 1958.

 

Macron n’est pas responsable de la situation constitutionnelle du pays dont il hérite en 2017. La Constitution est amochée depuis vingt ans, sinon soixante ans, puisque a été perdu l’équilibre plus subtil qui avait été trouvé en 1958 entre les pouvoirs exécutif et législatif. 

Nos porte-paroles sont attristés des réactions de la classe politique face à cette crise. Ils dénoncent leur silence qui accentue le malaise démocratique. Selon Rafaël, qui s’inquiète aussi de la violence contre les hommes politiques, nous basculons dans une « culture de la honte. »

 

« Parce que la pratique du pouvoir en France est personnelle, le débat politique se structure autour de clivages qui visent les personnes. Un tel système débouche inévitablement sur de l’animosité et de la violence. »

Dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, le ministre de l’Intérieur a missionné la BRAV-M pour lutter contre les manifestants violents. Rafaël dénonce la pratique arbitraire du maintien de l’ordre, par une brigade déjà maintes fois comparée aux anciens Voltigeurs.

 

« Il est nécessaire pour le maintien de l’ordre et pour l’état de droit de dissoudre cette brigade de flics voyous et de dénoncer la passivité du Ministre de l’Intérieur. »

Rafaël rappelle la vocation première des forces de l’ordre : être au service d’une vraie mission de sécurité et protéger les libertés publiques dans l’état de droit. Il questionne ce rapport systématiquement conflictuel entre la police et les manifestants.

 

« Cette passion sécuritaire n’est pas du tout au service de la sécurité, au contraire, elle participe à créer du clivage et de la confrontation avec les manifestants. »


Pour lire l’entretien dans Atlantico, cliquer ICI.

Pour écouter l’intervention de Rafaël sur Sud Radio, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport  « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 27/03/2023.

Fin de vie : modifier la loi pour s’assurer du libre choix

Notre fondateur Gaspard Koenig est l’invité de Frédéric Taddéï sur Europe 1. Ils reviennent ensemble sur le Manifeste des 109, dans l’Obs, pour l’évolution de la loi sur la fin de vie. Gaspard en est l’un des signataires avec notre expert Daniel Borrillo.

 

Le libre choix doit nous guider et nous permettre de faire évoluer la loi sur la fin de vie en France, c’est ce qu’affirme Gaspard. En effet, il s’agit de la confirmation du droit des humains à disposer de leur corps et c’est précisément ce que nous défendons. Cela va dans le sens du mouvement d’individualisation des droits et du fait d’être propriétaire de son corps.

 

« La France est trop attachée à une tradition judéo-chrétienne, je lui préfère une conception stoïcienne qui place la liberté et la maitrise de soi tout en haut de la liste des vertus. »

Malheureusement, aux yeux de Gaspard, la loi Claeys-Leonetti n’est pas suffisante car elle impose de la souffrance aux malades au lieu de les laisser décider de partir en pleine conscience. La résistance à cette évolution est profondément idéologique et ancrée dans notre culture monothéiste. Pour les stoïciens, si on n’a pas le choix de sa naissance, on a celui de sa mort.

 

« La loi actuelle est insuffisante, elle permet de laisser mourir, mais pas de choisir sa mort. »


Pour écouter le passage de Gaspard sur Europe 1, cliquer ICI.

Pour (re)lire le Manifeste des 109 de l’Obs, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre note « Le jacobinisme bioéthique », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre ouvrage « La famille par contrat », cliquer ICI.

 

Publié le 20/03/2023.

Notre système de retraites à la carte

Dans un article sur les alternatives à la réforme du Gouvernement, L’Express donne la parole à notre expert Marc de Basquiat qui défend notre système de retraites « à la carte ». De son côté, Maxime Sbaihi cosigne une tribune qui démontre que le système par répartition est devenu injuste pour les jeunes générations. 

 

L’hebdomadaire donne la parole à sept économistes qui ont chacun une contre-proposition au projet de réforme des retraites du Gouvernement. Aux côtés de Michaël Zemmour, Nicolas Marques et Aurélie Trouvé, notre expert Marc de Basquiat défend notre proposition d’une retraite « à la carte », détaillée dans notre rapport « La retraite quand je veux ».

« Chacun serait libre de partir à la retraite quand il le souhaite, le montant des pensions reçues étant calculé en divisant la somme des cotisations accumulées au cours de la vie professionnelle par l’espérance de vie moyenne restante. Plus on part tôt à la retraite, moins les pensions sont élevées, et vice-versa. » Marc de Basquiat

Pour rappel, l’idée est de permettre à tout un chacun de partir à la retraite quand il le souhaite. À la liquidation de ses droits, le néo-retraité perçoit une pension calculée en fonction de ses années cotisées, divisées par son espérance de vie restante. Au sein de ce système simplifié, Marc imagine deux mécanismes visant à réduire deux types d’inégalités. La solidarité n’est plus seulement assurée par la collectivité (intergénérationnelle) mais par les retraités eux-mêmes (intragénérationnelle), des retraités les plus aisés vers les plus modestes. Idem pour la pénibilité qui est désormais assurée par les employeurs « qui doivent assumer la charge qu’ils font peser sur leurs salariés » écrit Marc dans le rapport.

« Il faudrait ajouter un système de cotisations sociales bonifiées par les entreprises pour prendre en compte le risque de la pénibilité. Un facteur aussi très incitatif pour améliorer les conditions de travail. » Marc de Basquiat

En parallèle, notre ancien directeur Maxime Sbaihi persiste et signe : aux côtés de Charles Mazé et Emmanuel Blézès, il cosigne une tribune dans Le Figaro pour dénoncer les inégalités que le système par répartition fait peser sur les actifs. Pour lui, la réforme doit être l’occasion de résorber l’injustice intergénérationnelle s’agissant du taux de récupération (rapport entre le nombre d’années cotisées et la pension perçue). Le changement démographique fait peser trop de poids sur les épaules des plus jeunes et appelle selon lui à des mesures pour partager le coût du bouleversement démographique entre générations.

« Un jeune de 22 ans aujourd’hui va devoir cotiser au moins 60 % de plus que son grand-père né en 1950 pour espérer avoir la même retraite. » Maxime Sbaihi


Pour lire l’article de L’Express, cliquer ICI.

Pour lire la tribune cosignée par Maxime Sbahi dans Le Figaro, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 02/02/2023.

S'inscrire à la Newsletter