Notre système de retraites à la carte

Dans un article sur les alternatives à la réforme du Gouvernement, L’Express donne la parole à notre expert Marc de Basquiat qui défend notre système de retraites « à la carte ». De son côté, Maxime Sbaihi cosigne une tribune qui démontre que le système par répartition est devenu injuste pour les jeunes générations. 

 

L’hebdomadaire donne la parole à sept économistes qui ont chacun une contre-proposition au projet de réforme des retraites du Gouvernement. Aux côtés de Michaël Zemmour, Nicolas Marques et Aurélie Trouvé, notre expert Marc de Basquiat défend notre proposition d’une retraite « à la carte », détaillée dans notre rapport « La retraite quand je veux ».

« Chacun serait libre de partir à la retraite quand il le souhaite, le montant des pensions reçues étant calculé en divisant la somme des cotisations accumulées au cours de la vie professionnelle par l’espérance de vie moyenne restante. Plus on part tôt à la retraite, moins les pensions sont élevées, et vice-versa. » Marc de Basquiat

Pour rappel, l’idée est de permettre à tout un chacun de partir à la retraite quand il le souhaite. À la liquidation de ses droits, le néo-retraité perçoit une pension calculée en fonction de ses années cotisées, divisées par son espérance de vie restante. Au sein de ce système simplifié, Marc imagine deux mécanismes visant à réduire deux types d’inégalités. La solidarité n’est plus seulement assurée par la collectivité (intergénérationnelle) mais par les retraités eux-mêmes (intragénérationnelle), des retraités les plus aisés vers les plus modestes. Idem pour la pénibilité qui est désormais assurée par les employeurs « qui doivent assumer la charge qu’ils font peser sur leurs salariés » écrit Marc dans le rapport.

« Il faudrait ajouter un système de cotisations sociales bonifiées par les entreprises pour prendre en compte le risque de la pénibilité. Un facteur aussi très incitatif pour améliorer les conditions de travail. » Marc de Basquiat

En parallèle, notre ancien directeur Maxime Sbaihi persiste et signe : aux côtés de Charles Mazé et Emmanuel Blézès, il cosigne une tribune dans Le Figaro pour dénoncer les inégalités que le système par répartition fait peser sur les actifs. Pour lui, la réforme doit être l’occasion de résorber l’injustice intergénérationnelle s’agissant du taux de récupération (rapport entre le nombre d’années cotisées et la pension perçue). Le changement démographique fait peser trop de poids sur les épaules des plus jeunes et appelle selon lui à des mesures pour partager le coût du bouleversement démographique entre générations.

« Un jeune de 22 ans aujourd’hui va devoir cotiser au moins 60 % de plus que son grand-père né en 1950 pour espérer avoir la même retraite. » Maxime Sbaihi


Pour lire l’article de L’Express, cliquer ICI.

Pour lire la tribune cosignée par Maxime Sbahi dans Le Figaro, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 02/02/2023.

Retraites : contre l’uniformisme de l’âge légal de départ

Dans l’Opinion, Monique Canto-Sperber appelle à sortir du débat sur l’âge légal de départ, contraire au principe libéral d’équilibre des droits et devoirs : la durée de travail doit primer.

 

Dans sa chronique, Monique Canto-Sperber établit les principes du libéralisme qu’il convient de suivre pour une réforme des retraites juste.

« Le seul fait qu’il existe aujourd’hui des dispositifs particuliers comme la prise en compte des ‘carrières longues’, montre par leur existence même que le facteur décisif est le nombre d’années de cotisations. »

Pour Monique Canto-Sperber, le paramètre pertinent de cette réforme est l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans, inévitable pour maintenir un stock d’actifs qui s’effrite. Ce paramètre est le premier qui devrait être conservé dans l’équation : c’est le nombre d’années passées à travailler qui doit primer. En écho à notre rapport « La retraite quand je veux » signé Marc de Basquiat, elle imagine un système qui substitue à l’âge légal de départ un âge de référence, comme une norme avec l’effet positif d’inciter à l’activité et indiquant le seuil de réduction de décote.

« Le problème de l’âge légal tient à son uniformisme, qui oblige à des dispositions spécifiques pour en effacer les effets les plus choquants. Par contraste, un âge de référence, qui vaudrait comme une norme non comme une obligation, aurait pour effet positif d’inciter à l’activité et d’indiquer le seuil d’une réduction de la décote même pour ceux qui n’ont pas leurs 43 annuités. »

Dans la lignée de Carlo Rosselli, théoricien d’un socialisme libéral, Monique Canto-Sperber voit dans le libéralisme « l’idéal d’une liberté arrivant dans la vie des gens les plus pauvres ». L’exemple d’un système de retraites focalisé sur les années de cotisation seulement permet aux non-diplômés qui, pour la plupart, ont commencé tôt leur carrière et perçu un faible revenu, de profiter de leurs droits une fois qu’ils ont accompli leur devoir.

Monique Canto-Sperber souligne aussi le problème du sous-emploi des seniors – à peine un tiers pour les 60-64 ans (!) – qui, si l’on veut faire les choses dans l’ordre, devrait être abordé avant d’entériner l’allongement de l’âge légal.


Pour lire l’entretien de Monique Canto-Sperber dans l’Opinion, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 26/01/2023.

Retraites : après le Covid, partager l’effort entre générations

Au micro de France inter et dans l’Opinion, notre expert Maxime Sbaihi défend la jeunesse contre les retraités et appelle à un ‘renvoi d’ascenseur post-confinements’.

 

Alors que la réforme des retraites occupe le débat public, notre Maxime Sbaihi poursuit sa tournée des médias et met cette fois l’accent sur les « moyennes chiffrées », nécessaires pour penser des propositions de politique publique à l’échelle nationale. Il démontre que l’image du retraité pauvre n’est plus une réalité en France : ce sont les étudiants et les mères célibataires qui font la queue dans les épiceries alimentaires.

« La moitié de la dépense publique en France va pour payer les retraites et les soins. Vous avez uniquement 7 % qui est dans l’investissement. Il faut se poser la question de l’efficacité de la dépense publique. »

Pour défendre sa proposition du partage de l’effort financier pour pérenniser le système des retraites, Maxime Sbaihi rappelle le sacrifice accepté par les jeunes générations en temps de Covid. Les confinements ont concerné toute la population pour protéger d’un danger sanitaire qui, lui, concernait essentiellement les aînés. Maxime présente son idée d’un effort intergénérationnel par les retraités comme le pendant de celui accompli par les jeunes sur la période 2020-2021.

« Au-delà du nécessaire partage des efforts entre générations, il faut y voir un renvoi d’ascenseur post-confinements. Non pas un remerciement pour services rendus, mais la preuve que la solidarité entre les générations marche encore à double sens. »

Maxime Sbaihi juge ce manque de solidarité générationnelle comme une injustice, renforcée par le changement de doctrine opéré par Emmanuel Macron au cours de son premier mandat. Autoproclamé « candidat du travail », celui-ci a aligné le taux de CSG des retraités sur celui des actifs à son entrée en fonction mais a cédé par électoralisme et a fini par rétablir cette différence qu’il a même remboursée aux retraités. Pour Maxime, les choix qui guident s’appuient sur la dérive démographique et la restructuration du marché électoral.

« Il y a soixante ans, le pauvre en France c’était un retraité en fin de vie. Aujourd’hui, et c’est une situation très néfaste, le pauvre en France c’est un jeune qui a l’avenir devant lui. »

Au fond, Maxime regrette que le débat sur la réforme des retraites se limite à un aspect comptable quand celui-ci soulève la question du modèle que l’on souhaite, alors que les universités sont en décrépitude et que la jeunesse rencontre plus que jamais des difficultés pour se loger et se former.

Comptes notionnels, solidarité intragénérationnelle, suppression de l’âge légal de départ… Nos propositions pour les retraites sont détaillées dans un rapport signé Marc de Basquiat.


Pour écouter l’entretien de Maxime sur France inter, cliquer ICI.

Pour lire la chronique de Maxime dans l’Opinion, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 25/01/2023.

La France, un paradis pour les retraités ?

Abondamment interrogé et relayé dans les media, notre expert Maxime Sbaihi défend, au-delà du recul de l’âge de départ à la retraite, un partage équitable du financement entre générations.

 

Les Echos, Le Figaro, Le Monde, RMC, France 3… Une semaine après la présentation de la réforme des retraites, notre expert Maxime Sbaihi est parvenu à imposer dans le débat public son cheval de bataille qu’est la solidarité intergénérationnelle. Le monde médiatique se penche sur la réalité chiffrée des écarts de richesse – en patrimoine et en revenus – entre retraités et actifs. La dernière note de l’Insee montre que les naissances en France en 2022 sont au plus bas depuis 1946, poursuivant un déclin démographique inédit, qui nécessite aux yeux de Maxime davantage qu’une réforme paramétrique.

« En 2014, la part des plus de 60 ans dans la population française a dépassé celle des moins de 20 ans. Le vieillissement crée une pression politique gérontocratique. La pression électorale vieillit et avec elle les priorités changent. »

Maxime rappelle bien que la baisse de la part des jeunes dans la population au profit des aînés mène inévitablement à une remise en cause de la soutenabilité du système de retraites. Si François Mitterrand a pu baisser l’âge de départ à la retraite en 1983, c’est parce que la France connaissait une pyramide démographique et que le rapport était de quatre cotisants pour un retraité (aujourd’hui inférieur à deux pour financer une pension).

« La France est un paradis pour les retraités. Même les plus aisés d’entre eux ont droit à un taux de CSG inférieur à celui des actifs. C’est une aberration. »

Le vieillissement de la population provoque aussi un changement de discours et d’action de la classe politique, qui n’ose pas risquer de se mettre à dos les aînés. À ce titre, Emmanuel Macron avait commencé son premier mandat dans le sens d’une solidarité intergénérationnelle en alignant le taux de CSG des retraités sur celui des actifs mais s’est ravisé par un électoralisme envers une classe d’âge qui lui a offert sa réélection. C’est le grand tabou mis en avant dans un article du Monde qui reprend le propos choc de Maxime qui qualifie la France de gérontocratie.

« Pour que notre système tienne, il va falloir travailler plus longtemps et aussi une façon de dynamiser notre population active […] soutenir la natalité ou miser sur l’immigration. »

La plupart des solutions défendues par Maxime sont à retrouver dans notre rapport « La retraite quand je veux », signé Marc de Basquiat. Outre la natalité ou l’immigration pour renouveler le ‘stock d’actifs’, l’urgence est de rééquilibrer les écarts entre actifs et retraités, de manière à ce que chacun fasse sa part. Au nom de la solidarité intergénérationnelle, on pourrait aligner le taux de CSG des retraités sur celui des actifs ou encore imaginer une redistribution entre retraités directement.


Pour lire l’entretien de Maxime dans Les Echos, cliquer ICI.

Pour lire les articles du Figaro, du Monde et des Echos qui relaient ses propos, cliquer ICI, ICI et ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 18/01/2023.

Retraites : un socle universel dès 64 ans ?

Dans Atlantico, notre expert Marc de Basquiat salue une réforme des retraites pragmatique mais trop modeste et vante les mérites du modèle universel néo-zélandais.

 

Au lendemain des annonces de la Première ministre Elisabeth Borne, notre expert Marc de Basquiat décrit une réforme qui, sans grande ambition, se révèle prudente et pragmatique, dans un contexte de tension sociale dû à l’inflation. Elle n’est pas le système par points défendu par le candidat Emmanuel Macron en 2017, rien de plus qu’une réforme paramétrique comme elles se multiplient depuis des années.

« Peut-être serait-il plus simple, lisible et efficace de garantir à tous les retraités un socle de revenu identique dès 64 ans (ou plus tôt dans les cas prévus) et y ajouter une pension calculée en fonction de la réalité des cotisations cumulées pendant sa vie professionnelle ? »

Marc de Basquiat décortique la réforme en quatre paramètres : l’âge de départ (repoussé de deux ans), la prise en compte de la pénibilité (déléguée aux partenaires sociaux), le plancher de pension (85 % du SMIC net soit 1 200 €) et la suppression des régimes spéciaux (RATP, EDF, Banque de France). S’il voit dans la réforme « un acte de gestionnaire responsable », Marc de Basquiat redoute cependant que le diable se cache dans les détails.

Il nous invite à nous intéresser à l’universalité du modèle néo-zélandais : égalitaire, compréhensible et responsable.

« La Nouvelle-Zélande présente un bel exemple avec un système NZS qui verse la même somme chaque mois à tous les retraités dès 65 ans. Ce socle de solidarité universel financé par l’impôt est complété par un système de retraite KiwiSaver optionnel, où chacun cotise à son rythme pour améliorer ses perspectives de revenus à la retraite. »

En écho à notre rapport « La retraite quand je veux » dont il est l’auteur, Marc de Basquiat dessine des perspectives de réflexion pour améliorer le système de retraites tant pour les actifs (qui attendent la retraite) que pour les retraités. En plus de la contribution intergénérationnelle qui fonde la répartition, Marc de Basquiat propose une redistribution intragénérationnelle (entre pensionnés) pour alléger le poids du système sur les actifs. En sus, il pense un âge de départ modulable en fonction des parcours de vie de chacun, et que ceux qui ont déjà liquidé leurs droits et souhaitent reprendre une activité puissent le faire facilement.


Pour lire l’entretien , cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 16/01/2023.

Retraites : où est la justice intergénérationnelle ?

Sur le plateau de C ce soir et dans l’Opinion, notre expert Maxime Sbaihi défend une réforme des retraites plus juste pour les actifs, aujourd’hui lésés par une « gérontocratie qui ne dit pas son nom ».

 

Aux côtés de l’économiste Elie Cohen, de la philosophe Géraldine Mosna-Savoye et du député Marc Ferracci, notre expert Maxime Sbaihi défend une réforme des retraites inévitable alors que la pyramide des âges est en train de s’inverser. Dans un débat qui gravite autour de l’âge légal de départ – qui a fortiori se limite aux actifs, Maxime questionne la participation des retraités eux-mêmes dans cet effort collectif.

« Les retraités français sont les seuls au monde à bénéficier à la fois d’un temps record passé à la retraite, près d’un quart de siècle, et d’un niveau de vie en moyenne supérieur au reste de la population, y compris des actifs qui les financent ! » Maxime Sbaihi

Rappelant l’exception française quant au niveau de vie des retraités, Maxime suggère que la solidarité intergénérationnelle – qui fonde le système par répartition – redevienne intergénérationnelle. Le Gouvernement commet une injustice quand il dit se préoccuper avant tout du pouvoir d’achat des retraités, plus élevé que les actifs s’agissant tant du capital que des revenus, comme le remarque Gaspard Koenig dans sa chronique hebdomadaire.

« [Je trouve injuste envers les générations futures] une dette qui sert à payer les retraites et les dépenses courantes de l’administration, qui n’est pas une dette d’investissement qui va à l’éducation, aux crèches, à la jeunesse, à préparer ce pays pour l’avenir. » Maxime Sbaihi

Dans ce débat sur les retraites, Maxime pense aux actifs, dont les salaires augmentent moins vite que les retraites, et particulièrement aux jeunes qui, quand ils entrent sur le marché du travail, doivent déjà payer 30 % de leur salaire pour les retraites.

Si la solidarité intergénérationnelle est en panne, il faut la doubler d’une solidarité « intragénérationnelle », comme le propose Marc de Basquiat dans notre rapport « La retraite quand je veux ».

« Chacun n’ayant pas pu cotiser suffisamment pendant sa vie active pour atteindre un niveau de pension suffisant et les différentiels d’espérance de vie avantageant de fait les hauts revenus, un mécanisme de solidarité intragénérationnel devrait être instauré pour réaliser un transfert des retraités aisés vers les démunis. » Marc de Basquiat

En plus de proposer l’abolition de l’âge légal de départ à la retraite, notre expert Marc de Basquiat imagine une redistribution directement entre retraités, qui permettrait d’assurer à chacun de vivre décemment sans alourdir le poids sur les actifs. Inspiré de notre revenu universel, ce mécanisme prélèverait « une part fixe – mettons 25 % – de toutes les pensions financées », réparti ensuite entre tous les retraités à parts égales. Pour une justice intergénérationnelle !


Pour lire la chronique de Maxime dans l’Opinion, cliquer ICI.

Pour voir l’émission sur France 5, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

 

Publié le 12/01/2023.

Les auto-entrepreneurs contre une « société d’élite »

Dans Les Echos et La Provence, notre expert François Hurel s’inquiète de la mise en place du guichet unique qui complexifie la création d’une micro-entreprise, régime qui doit garder sa simplicité pour lutter contre une « société d’élite ».

 

L’enfer est pavé de bonnes intentions. François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs et auteur de notre récente note « L’auto-entrepreneur, la révolution en marche », réagit à l’instauration du guichet unique pour les auto-entrepreneurs le 1er janvier 2023. S’il juge l’idée de simplification « excellente sur le fond », il regrette la forme qui va alourdir dans les faits la bureaucratie des auto-entrepreneurs : « on passe de 6 écrans à 38 et de 20 questions à 196 », alerte-t-il.

« [Avec le guichet unique,] on demande aux utilisateurs de renseigner un ensemble d’informations qui ne correspondent pas à la déclaration de leur activité. Cela risque de créer des confusions, des erreurs, voire de décourager les entrepreneurs. »

Créé en 2009, le statut d’auto-entrepreneur enregistre une croissance continue en termes de nouveaux inscrits, dépassant sur certains mois de l’année 2021 les 60 000 inscriptions. Si 30 % des auto-entrepreneurs « atteignent les plafonds légaux » et ne sont donc pas des travailleurs pauvres, François Hurel explique qu’un des deux tiers restant ne l’est pas non plus : pour beaucoup d’entre eux, cette activité n’est qu’un complément de revenu. Il évalue à un tiers les personnes pouvant être catégorisées comme travailleur pauvre.

« Il faut aller plus loin dans la simplicité et admettre qu’il y a des choses qu’il est possible de faire sans qu’on soit obligé de passer par un diplôme. Exiger une qualification pour tondre une pelouse – il faut avoir fait des études de paysagiste -, cela me semble ridicule. »

François Hurel explique enfin plaider pour une réforme du statut, détaillée dans notre dernière note, qui vise à renforcer les protections sociales et surtout simplifier les conditions d’accès à l’exercice d’une activité. Pour lui, l’excès de normes en tout genre est en train de générer « une société d’élite et de nourrir une fracture qui elle, peut faire des travailleurs pauvres ».


Pour lire l’entretien de François Hurel dans La Provence, cliquer ICI.

Pour lire l’article des Echos, cliquer ICI.

Pour re(lire) la note « L’auto-entrepreneur, la révolution en marche », cliquer ICI.

 

Publié le 10/01/2023.

Parlement / Président : la France moins libérale que la Russie ?

En écho à notre recueil pour déprésidentialiser la Ve République, notre expert « décentralisation » Raul Magni-Berton propose, dans la revue Pouvoirs (n° 184), d’inverser le calendrier électoral et d’introduire une dose de proportionnelle.

 

Dans un long article académique, Raul Magni-Berton commence son diagnostic du système semi-présidentiel français en en apportant une définition complète. Dans un tel régime, « le gouvernement est responsable devant le Parlement et le président élu par le peuple pour une durée déterminée » (Robert Elgie) et « doit avoir des pouvoirs importants » (Maurice Duverger).

« Sous la Ve République, les élections législatives attirent en moyenne 12,8 points de pourcentage de citoyens de moins que l’élection présidentielle, ce qui fait de la France le pays où le poids électoral du Parlement est le plus faible. »

Balayant les indices de Metcalf – somme des prérogatives du président – et de Siaroff – données comportementales – ou encore de Shugart et Carey – régimes « premier-presidential » dans lequel le gouvernement ne peut être démis de ses fonctions que par le Parlement et « president-parliamentary » dans lequel le président et le Parlement ont tous deux le pouvoir de révoquer le gouvernement – Raul Magni-Berton propose un « indicateur qui serait fonction de la participation électorale ».

Sur 26 pays disposant d’un régime semi-présidentiel depuis un certain temps, la France enregistre l’écart de participation le plus fort entre élections législatives et élection présidentielle – devançant le trio peu glorieux composé de la Biélorussie, la Russie et le Mali.

« Sans aucun doute, le Parlement est un lieu où s’exprime la diversité des sensibilités politiques, et se caractérise donc par la nécessité de négocier et de délibérer, ce que n’est pas contraint de faire un président. »

De l’autre côté du tableau se retrouve l’Irlande, « considéré par les spécialistes du semi-présidentialisme comme parlementaire tant le président y est peu influent » souligne Raul Magni-Berton. Il recoupe les données de l’étude de Sedelius et Linde – qui attribue une bonne qualité de la démocratie aux régimes semi-présidentiels avec président faible – avec son propre indicateur de « poids électoral du Parlement ».

Le graphique montre une fois encore une tendance entre qualité de la démocratie et fort poids électoral du Parlement, exception faite de la France « qui peut expliquer pourquoi la quasi-totalité des instituts étudiant la qualité de la démocratie, classent la France comme le pays le moins démocratique d’Europe de l’Ouest ».

« Modifier le calendrier électoral – ne serait-ce que pour repousser la présidentielle de quelques mois – aurait certainement des effets positifs sur le rôle du Parlement au sein de la vie politique française. »

En écho à notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », Raul Magni-Berton identifie trois facteurs responsables de l’hyperprésidentialisation, que sont « le calendrier des élections, le mode de scrutin et les pouvoirs du chef de l’État ». Il préconise de repousser l’échéance présidentielle d’au-moins quelques mois après les élections législatives. Avant 2001, l’écart de participation entre élections législatives et élection présidentielle atteint 21 points les années où les deux élections cohabitent (1981 et 1988). Cet écart se réduit à 6 points lorsqu’elles sont sur deux années différentes.

Sans aller jusqu’à la restauration du suffrage universel indirect que nous proposons, Raul-Magni Berton préconise l’introduction d’une dose de proportionnelle, qui favorise la participation aux élections législatives au détriment de l’élection présidentielle comme c’est le cas à l’étranger. La troisième et dernière proposition concerne le pouvoir de dissolution du président, que l’auteur imagine étendre aux citoyens, « comme c’est le cas en Slovaquie, pour désigner un arbitre externe afin de résoudre les éventuels conflits entre Parlement et président ».


Pour lire l’article, contactez-nous : contact@generationlibre.eu.

Le conseiller institutions du président de la République en parle ICI.

Pour voir le graphique du « poids électoral du Parlement », cliquer ICI.

Pour (re)lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 06/01/2023.

Quel parti pour reprendre le flambeau libéral ?

Dans l’Opinion, Monique Canto-Sperber identifie les partis qui pourraient reprendre le flambeau libéral, des dissidents du PS à la droite républicaine et parlementariste, hermétiques au populisme.

 

Alors que le spectre politique français est aujourd’hui dominé par les idées de « gauche radicale et droite de la droite », Monique fait le vœu qu’une « vision cohérente » et libérale s’invite dans les partis politiques cette année, que ce soit à gauche ou à droite.

« Les idées libérales défendent la liberté de la personne, [celles] de gauche sont attachées aux conditions d’une émancipation collective et [celles] de droite sont liées à la défense d’une transmission. »

Parmi les partis politiques qui partagent un certain héritage libéral, Monique identifie ceux où il y a une place à prendre. Si la promesse du parti Renaissance de concilier des « bonnes mesures et de droite et de gauche » n’a pas aidé la cause libérale, le PS ne fait pas mieux, divisé entre des alliés à la gauche radicale et des dissidents qui n’envoient pas de signal d’agenda politique nouveau.

« [La droite] dispose de plusieurs atouts dans le champ des idées : son souci de la particularité des conditions d’existence, son attachement aux autonomies locales et à la liberté des opinions, à l’inverse d’une compréhension unilatérale du progressisme qui prévaut à gauche. »

Reste la droite qui, sur une ligne de crête entre populisme illibéral et ralliement à Renaissance, devra se constituer une colonne vertébrale idéologique assumée. Pour Monique, l’alliance avec l’un comme l’autre mènerait le parti dans une impasse. Elle l’invite à affirmer ses positions libérales de culture parlementariste et de responsabilité financière – en opposition au populisme – pour l’éducation, la formation, logement et le revenu d’existence…

 

Pour que vive le débat démocratique !


Pour lire la chronique, cliquer ICI.

 

Publié le 05/01/2023.

Les think tanks, salut de la démocratie ?

Dans une enquête sur les think tanks, Le Point interroge les responsables de ces cercles de réflexion, dont GenerationLibre, qui remplacent largement les partis politiques aujourd’hui.

 

Dans une enquête fouillée, le magazine dresse un portrait des think tanks en France qui ont réussi en une décennie à s’imposer comme un chaînon manquant entre les mondes académique et politique. Le journaliste explique comment ces cercles de réflexion, qui ont prospéré dans les années 2010, sont la première source d’idées comme « les primaires, le revenu universel, l’institutionnalisation d’une limite aux déficits publics, ou encore l’évaluation des programmes électoraux ».

« Les think tanks sont à la politique ce que les podcasts sont à l’actualité, des capsules temporelles éloignées de l’agitation, qui prennent le temps de débattre et de revenir en profondeur sur des sujets complexes. » Clément Pétrault, journaliste du Point

Si le milieu des think tanks est dominé par trois mastodontes (Montaigne, Fondapol, Jean Jaurès) au budget annuel dépassant dépassant le million d’euros, GenerationLibre parvient à faire son nid en se concentrant sur des politiques publiques clé en main. Parmi nos grands combats, le revenu universel s’est largement imposé dans le débat avec la discussion d’une proposition de loi sur un ‘socle citoyen’ courant 2020. Idem pour la subsidiarité ascendante, qui est soutenue par le président du groupe UDI Île-de-France Jean-François Vigier et défendue par le président de l’AMF David Lisnard, que GenerationLibre a rencontrés à plusieurs reprises.

« Jamais l’Inspection des finances ne proposera de rapport sur le revenu universel ou la légalisation du cannabis, elle n’est pas faite pour cela. » Gaspard Koenig

Avec GenerationLibre, Gaspard a souhaité confronter les idées à la pratique pour échapper à la vision du philosophe dans sa tour d’ivoire. Un think tank permet à des intellectuels de collaborer et de formuler des propositions sur des sujets parfois « trop délicats à évoquer dans le monde universitaire », comme le souligne Jérémie Peltier, directeur de la Fondation Jean Jaurès. Gaspard ajoute que l’Etat est prédisposé à penser des politiques publiques convenues : c’est le rôle des think tanks de sortir du cadre.

« Faire avancer une idée dans le débat public est un travail qui peut prendre des décennies, c’est parfois extrêmement frustrant. » Gaspard Koenig

L’enquête se termine sur la question du financement et donc de l’indépendance. Gaspard appuie pour que la culture des think tanks gagne la France comme elle a gagné les pays anglo-saxons et aussi l’Allemagne. Dans sa loi de finances de 2017, le Bundestag a alloué 581 millions d’euros de subventions aux fondations politiques contre 6 millions seulement du côté de Matignon. Dix ans après sa création, GenerationLibre poursuit son exigence en matière d’indépendance : ni subventions publiques, ni commandes d’entreprise.


Pour lire l’enquête du Point, cliquer ICI.

Pour comprendre le « socle citoyen », cliquer ICI.

Pour (re)lire la tribune co-signée par David Lisnard, cliquer ICI.

 

Publié le 04/01/2023.

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