Un « revenu universel » pour les étudiants ?

Dans sa chronique pour l’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber appelle à la création d’un crédit d’études de 800€ pour responsabiliser les étudiants et en faire des individus autonomes.

 

Aujourd’hui, l’accès à l’enseignement supérieur est la dernière étape où l’on peut encore déjouer les déterminismes sociaux, surtout lorsque l’enseignement primaire et secondaire remplit de moins en moins un objectif d’égalité des chances.

 

« La formation supérieure reste la clé de voûte de tout le système […] elle est encore la clé de l’avenir, pour les jeunes des classes moyennes. »

Cependant, l’arbitraire des milieux d’origine des étudiants continue à faire loi, surtout pour les classes moyennes et les milieux les plus modestes. Monique rappelle notamment qu’un quart des étudiants vit sous le seuil de pauvreté. C’est pourquoi elle plaide pour la mise en place d’un mécanisme de soutien aux étudiants conforme avec les valeurs du « républicanisme libéral. »

 

« La moitié [des étudiants] échoueront à obtenir leur licence en trois ans, 10 % abandonneront leurs études, le quart vivra largement en dessous du seuil de pauvreté. »

Monique propose, pour la France, un crédit d’études inspiré des « bons mensuels de formation » en place dans les pays scandinaves, qui financerait les études à hauteur de 800 euros par étudiant, avec pour seule contrepartie l’obligation d’assiduité et de poursuite des études.

 

« Un soutien aux étudiants ne devrait pas être une aide qui assiste et infantilise, mais une aide qui fait un individu autonome émancipé financièrement de sa famille. »

La mise en place de ce système aurait l’avantage de penser l’étudiant indépendamment de sa famille. Crédit d’études ou « crédit de confiance », cette aide serait un signal fort de confiance et d’espoir de l’État envers ses étudiants.

Dans une précédente note signée Raul Magni-Berton, GenerationLibre proposait déjà de repenser les frais d’inscription dans l’enseignement supérieur afin que les étudiants y accèdent gratuitement en échange de l’obligation de verser un pourcentage de leur revenu futur sur une certaine durée.

La proposition de Monique s’inscrit plus largement dans la défense par GenerationLibre d’un revenu universel pour toute la population sous la forme d’un crédit d’impôt.

 


Pour (re)lire la chronique dans l’Opinion, cliquer ICI

Pour re(lire) notre rapport « Révolutionner les frais d’inscription », cliquer ICI.

Pour re(lire) notre rapport « Libérer l’université », cliquer ICI.

Pour comprendre notre « Revenu Universel », cliquer ICI

 

Publié le 06/01/2024.

Quelle(s) norme(s) pour les agriculteurs ?

Invité de “180 minutes infos” présenté par Nelly Daynac sur Cnews aux côtés de Judith Waintraub et Pierre Lellouche, notre chargé d’études Rafaël Amselem montre comment la surtransposition des normes européennes en France place les agriculteurs en difficulté.

 

En saluant le travail de la journaliste Emmanuelle Ducros, Rafaël met en avant l’antinomie des politiques européennes agricoles, notamment à travers la politique « Farm to Fork » (de la ferme à l’assiette). Plaidant pour une agriculture plus productiviste, l’Union européenne annonce, a posteriori, des mesures inverses de décroissance, de baisse d’utilisation des terres, de jachère et de baisse des produits sanitaires, qui ne permettent pas aux agriculteurs de maintenir les objectifs productivistes initiaux.

 

« Les agriculteurs sont perdus entre des injonctions contradictoires qui auront des impacts extrêmement pénibles pour eux, en termes de baisse des revenus et d’augmentation des prix pour les consommateurs. »

Notre chargé d’études souligne que s’ajoute à cela une surtransposition des normes européennes en France qui met de facto les agriculteurs français en concurrence déloyale par rapport aux autres pays européens. L’Union européenne ne saurait donc être la seule coupable de la situation actuelle, a fortiori quand la libre entreprise en France, y compris celle des agriculteurs, souffre d’un excès de paperasserie et de charges.

 

« En termes de salaire et de démocratie, ce n’est pas l’Europe mais notre modèle social que nous n’arrivons pas à réformer. »

Cela dit, Rafaël invite à penser une écologie politique claire en faveur du bien-être animal et de la préservation des sols, rappelant qu’il n’y a pas de liberté humaine sans la nature. De ce point de vue là, une norme claire, au niveau européen, est à définir.

 


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Publié le 02/01/2024.

Et si la France devenait un régime parlementaire libéral ?

Dans Contrepoints, notre chercheuse associée Loriane Lafont-Grave voit dans le macronisme une contrefaçon du libéralisme. Restaurons la règle du parlementarisme contre le césarisme de nos institutions.

 

Ce qui est légitime n’est pas nécessairement légal. Ce qui est légal devrait toujours être légitime. Une subtilité qui, pour notre chercheuse, permet de comprendre la situation institutionnelle actuelle. Le « macronisme » a pourtant décidé de se départir du légitime pour se concentrer sur le légal, délaissant les fondements même de ce qui devrait être.

 

« Quand tout passe en force, rien ne passe légitimement, rien ne peut bien se passer. Il y a un effet d’usure qui mine souterrainement et de l’intérieur la force de nos institutions qui sont comme un arc trop tendu dont l’élastique a été usé jusqu’au point de rupture. »

Loriane montre que les lois ne peuvent faire loi que si elles sont légitimes. Et leur application arbitraire,« à géométrie variable », ce « deux poids deux mesures », que le journaliste Gilles Bouleau objecte au ministre de l’Intérieur sur la gestion permissive de la colère agricole (en comparaison de celle – répressive, des Gilets jaunes), incarne ce système qui flanche et vacille, plus capable de tenir ses promesses.

 

« Le Parlement est faible, le président est trop puissant : sous un régime composé d’extrêmes, la Constitution actuelle offre trop peu de limitations envers le pouvoir exécutif. »

Loriane soutient : une nouvelle République doit advenir, ou elle ne sera plus. Cela se fera à travers un réequilibre des pouvoirs, et la déprésidentialisation s’impose comme un des rouages nécessaire, tel que l’observe l’essayiste Laetitia Strauch-Bonart dans un article de l’Express, où elle appelle à lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République ».

 

« Le sentiment d’une « illégitimité présidentielle » s’est propagé et il faut lui donner droit de cité.»

Que faire, donc, lorsque le légitime n’est plus et que le légal est omnipotent ? Lorsqu’un régime qui s’essouffle risque de laisser la porte ouverte à d’autres, illibéraux et autoritaires ? Lorsque l’égalité entre les citoyens n’est plus maintenue et que le « pacte démocratique est mis à mal » ?

 

« C’est aux (vrais) libéraux français de faire en sorte que l’option libérale prévale entre toutes en expliquant que le macronisme a été une contrefaçon du libéralisme et non sa réalisation.»

Pour notre chercheuse associée, la solution est dans le libéralisme, le vrai. Celui qui, pour GL, permettra de garantir les libertés, toutes les libertés.

 


Pour lire l’article de Contrepoints, cliquer ICI.

Pour lire l’article de l’Express, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 01/02/2024.

Écologie/Agriculture : comment simplifier ?

Simplification et écologie peuvent faire bon ménage, vient nous rappeler notre fondateur Gaspard Koenig. Dans le Monde, il définit la simplification non comme un laisser-faire mais comme une norme générale, claire et rigide. Sur France 5, il défend une agriculture qui, par l’écologie, peut permettre la productivité.

 

Les citoyens suffoquent sous le poids des normes, les entreprises aussi… et que dire de nos 400 000 agriculteurs qui, au moment où l’on écrit ces lignes, ne sont pas satisfaits des dix mesures proposées par le Gouvernement. Bien plus qu’une énième promesse de simplification et de décongestionnement, nous plaidons pour une véritable révolution normative. Les efforts des successifs gouvernements, bien que louables, ne sont pas au rendez-vous.

 

« Simplifier, ce n’est pas laisser faire. Au contraire, c’est établir une norme simple, qui est donc beaucoup plus stricte et rigide. Simplifier, c’est clarifier. »

Invité aux côtés du ministre de l’agriculture Marc Fesneau sur le plateau de C Politique sur France 5, Gaspard dénonce un État de droit à géométrie variable quand on réprime les activistes écologistes alors qu’on laisse faire les agriculteurs, tous devant avoir le même droit de manifester.

 

« Si on augmente la quantité de matière organique dans le sol de 4 pour 1000, c’est-à-dire de 0,4%, on annule l’ensemble des émissions carbone excédentaires de l’humanité. En prenant soin du sol et de la biodiversité, vous faites quasiment disparaître la question du carbone. » 

Notre fondateur appelle à réconcilier l’écologie et l’agriculture grâce à l’agroécologie en ayant en tête la soutenabilité de la planète et donc, de la liberté humaine. Il souligne que cette agriculture, par l’écologie, peut se révéler aussi productive, notamment grâce aux travaux actuels de la science.

Gaspard précise qu’il ne faut évidemment pas autoriser l’importation de produits qui ne respectent pas les mêmes normes que les nôtres. L’édiction d’une norme claire au nom de l’environnement ne peut donc se faire qu’au niveau européen.

 

« Il faut comprendre qu’on ne fera de l’agriculture productive qu’en prenant extrêmement au sérieux la question écologique. »

Interrogé et cité par le Monde, Gaspard précise que plus on multiplie les normes, plus certains y dérogent, et moins elles sont applicables, appliquées et donc équitables : ce sont souvent les plus petits, les plus fragiles ou les seuls contrôlés qui en pâtissent.

Le combat de Gaspard lors de la présidentielle de 2022 n’aura pas été vain ! L’Express relate simultanément comment Guillaume Pépy « se place sous les auspices de Gaspard Koenig […] pour réclamer dans le pays « un renversement culturel afin que la liberté l’emporte sur la contrainte » .

 


Pour regarder l’émission France 5, cliquer ICI.

Pour lire l’article du Monde, cliquer ICI.

Pour lire l’article l’Express, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport « Pour une révolution normative », cliquer ICI.

 

Publié le 30/01/2024.

Fin de vie : le consentement comme seule règle

Invité sur Public Sénat chez Rebecca Fitoussi aux côtés de Mireille Dumas, Alexis Burnod et Christine Bonfanti-Dossat, notre expert Daniel Borrillo plaide, au nom des libertés fondamentales, pour une aide médicale à mourir comme il en existe une à procréer.

 

En France, tel que le note Daniel, le suicide n’est plus pénalement répréhensible. Il est admis comme une liberté. Mais que faire des individus en soins palliatifs ou en fin de vie qui souhaitent se suicider mais qui n’en ont pas la capacité ?

 

« J’aimerais vivre dans une société où j’ai la possibilité de choisir la mort. »

La légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie se heurte en France à des oppositions religieuses et morales. Pourtant, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, des pays marqués par le poids de la religion, sont plus avancés que nous. C’est pourquoi, dans une société démocratique et laïque, où la morale religieuse ou personnelle ne pourrait entièrement déterminer le légal, le suicide assisté doit relever d’un choix du patient, selon un principe de consentement libre et éclairé.

 

« Il faut tenir compte du poids des religions, poids des cultes comme on tiens compte tous les opinions dans une société, [mais, et] c’est la différence entre la morale et le droit, chacun peut avoir sa morale. L’euthanasie cesse d’être une question morale dès lors qu’on légalise, et le principe de laïcité doit primer sur les convictions personnelles. »

Ce consentement, fondamental, devrait se construire autour d’un dispositif juridique global et efficace : le droit de révoquer à tout moment, la collégialité (un médecin ne serait pas seul en charge), une clause de conscience (seuls les médecins qui le souhaitent s’y soumettraient), ainsi que le maintien d’une communication active avec l’entourage du patient.

 

« Il y a une différence entre la légalisation de la fin de vie, comme [entre] la légalisation de l’IVG, et l’IVG – ou la fin de vie en tant que tel. Personne n’est pour la mort, personne n’est nécessairement pour l’IVG. »

Il reste à noter, tel que le précise Daniel, que le suicide assisté ne peut moralement prendre place que dans des pays où un système de soins palliatifs et d’accompagnement est développé et fonctionnel. Ce n’est qu’à cette condition que l’aide médicale à mourir relève d’une véritable liberté, et non d’une « idéologie du déchet » (comme la nomme le pape François), lorsque les plus pauvres, n’ayant les moyens d’accéder à des soins palliatifs, seraient dirigés automatiquement vers le suicide assisté.

Signataire du Manifeste des 109 (aux côtés de notre fondateur Gaspard Koenig) qui plaide pour faire évoluer la loi sur la fin de vie, Daniel clôt son propos sur l’importance du choix, symbole incontestable et manifeste de la liberté personnelle.

 


Pour regarder l’émission « Un monde en doc », cliquer ICI.

Pour relire le « Manifeste des 109 », cliquer ICI.

 

Publié le 29/01/2024.

Taxe streaming : les injustices du modèle culturel français

Dans sa chronique pour Contrepoints, notre chargé des relations institutionnelles Sacha Benhamou dénonce les injustices du modèle culturel français. Il appelle les responsables politiques à faire preuve de courage pour regagner la confiance des citoyens.

 

Sacha revient sur la taxe « streaming » instaurée par le projet de loi de finances pour 2024. Celle-ci, à hauteur de 1,75% du chiffre d’affaires des plateformes de streaming, a vocation à financer le Centre National de la Musique (CNM) sur le même modèle que le Centre National du Cinéma (CNC).

Pour lui, cela révèle une « vision administrée de la création artistique ».

« La vision administrée de la création artistique est problématique car elle consiste en une redistribution à l’envers, des classes populaires vers la bourgeoisie. »

 

En effet, Sacha constate par exemple que les classes populaires, en payant la taxe sur les entrées en salle, financent la production de films qui ne trouvent succès qu’auprès d’une minorité de spectateurs élitistes. Il dénonce également les conflits d’intérêts dans le monde cinématographique.

« Si on ajoute le soutien des collectivités locales, un Français paie plus cher en taxes et impôts pour un film qu’il n’ira pas voir que pour un billet de cinéma. »

 

A l’inverse, il voit dans le système du streaming un symbole de l’ascension sociale qui aura permis à des artistes de s’auto-produire et d’émerger.

Aussi, alors que le Gouvernement avait promis de baisser l’impôt sur les ménages et de lutter contre les impôts de production, notre chargé des relations institutionnelles l’accuse de mensonges et de lâcheté en tentant de dissimuler sa volonté de taxer les plateformes de streaming et a fortiori les consommateurs.

« Alors que l’imposition du streaming n’a jamais fait l’objet d’un débat public, le Gouvernement pressait les plateformes de trouver un accord avec le CNM, sans quoi elles seraient taxées. »

 

De manière plus générale, il estime qu’un langage de vérité permettrait aux responsables politiques de retrouver la confiance des citoyens. Il prend en exemple le président Javier Milei qui assume devant le peuple argentin une période douloureuse d’austérité. Qui est le plus populiste ?

 


Pour lire la chronique de Sacha, cliquer ICI.

 

Publié le 22/12/2023.

Immigration : le « en même temps » introuvable

Dans sa chronique pour l’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber constate la fin du « en même temps » et appelle les formations politiques à faire preuve de clarté dans leurs positionnements politiques au sujet de l’immigration. 

 

Monique juge que le rejet préalable (fait rare sous la Vème République) du projet de loi sur l’immigration est un « avertissement lancé aux partis politiques ».

Portant aussi bien sur l’expulsion que l’intégration, le projet de loi avait pour ambition initiale de dépasser les clivages politiques et de séduire aussi bien la gauche que la droite.

« Nul ne pouvait raisonnablement espérer que la proposition de loi passerait sans encombres. »

 

Toutefois, Monique constate que l’échec de cette stratégie résulte de la position éloignée du parti Les Républicains et de la volonté du Rassemblement National de conserver, à l’approche des élections européennes, la mainmise sur le sujet de l’immigration.

Selon notre présidente, la perte des voix des LR est également le fruit de l’inadéquation entre le projet issu du Sénat et celui de la commission des lois de l’Assemblée Nationale.

« La loi « d’équilibre » proposée par ce projet a été perçue comme une loi d’incohérence et le ministre accusé d’avoir mené un jeu de dupes. »

 

Dès lors, Monique acte la fin du « en même temps ».

Dans un contexte de montée de la droite radicale et de l’extrême-droite, en France ou en Europe, Monique juge que les partis ont besoin de clarté pour promouvoir leurs différences et garantir leur survie.

« Même les plus modérés parmi les partis politiques aspirent à la restauration de lignes politiques fortes, qui font la différence. »

 

De plus, Monique constate que la dynamique de 2017, fondée sur le clivage entre le camp des progressistes et l’extrême droite, est incompatible avec les idées du libéralisme et favorise le vote refuge et contestataire en faveur des extrêmes.

Enfin, Monique enjoint les Républicains et le Parti Socialiste à faire preuve de clarté, le sujet de l’immigration étant une opportunité pour en faire la démonstration.

« Sur le sujet de l’immigration, la réunion des contraires ne fera pas une politique. Il faut une boussole et des justifications claires en matière d’expulsion comme d’intégration, sinon nous perdrons, dans le trouble, la colère et l’inquiétude, nos valeurs de respect d’autrui et des règles collectives. 

 


 

Pour lire la chronique de Monique, cliquer ICI.

 

Publié le 20/12/2023.

Quel référendum pour servir la démocratie ?

Dans Le Monde, notre expert Raul Magni-Berton dénonce l’usage plébiscitaire du référendum et explore plusieurs modèles référendaires pour renforcer les pouvoirs du Parlement et de l’opposition. 

 

Raul revient dans un premier temps sur une actualité riche en référendums dans le monde : rejet par référendum d’une modification constitutionnelle en Australie, référendum en amont des élections législatives polonaises, débat sur l’introduction d’un référendum abrogatif aux Pays-Bas et projet de réforme du référendum en France.

« Le projet d’Emmanuel Macron renforce, comme dans le cas polonais, l’emprise de l’exécutif et nuit à la qualité démocratique. »

 

Aussi, Raul dénonce l’usage plébiscitaire du référendum français à des fins de contournement de l’opposition ainsi que son instrumentalisation en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Dans ce cadre, notre expert juge qu’il existe d’autres voies à explorer afin de renforcer le Parlement et les oppositions contre la prééminence de l’exécutif.

Il prend exemple sur le modèle du référendum obligatoire argentin sans lequel aucune révision constitutionnelle ne peut être validée. Raul s’inspire également des référendums danois et italien lors desquels une minorité parlementaire pour le premier et les citoyens pour le second, peuvent convoquer un référendum afin de s’opposer à une loi. Notre expert analyse aussi l’initiative populaire suisse qui permet à environ 2 % de la population de soumettre à référendum une proposition de révision constitutionnelle.

« Ces procédures – dans le même esprit que la proposition de référendum suspensif néerlandais – offrent aux minorités un droit de s’opposer à la majorité gouvernementale en renforçant aussi le pouvoir du Parlement, et en l’empêchant d’être dominé par l’exécutif. »

 

Enfin, selon Raul, la proposition d’Emmanuel Macron de simplifier l’usage du référendum et d’en élargir son champ d’application, conduirait à un accroissement du pouvoir présidentiel. Ce dernier apparait incompatible avec l’affaiblissement actuel du Parlement, marqué par l’usage répété du 49.3 ou par la faible participation aux élections législatives.

« Renforcer l’usage du référendum peut donc être une formidable occasion de rééquilibrer les pouvoirs, tout en donnant plus de voix aux citoyens. »

 


Pour lire la tribune de Raul, cliquer ICI.

 

Publié le 15/12/2023.

Javier Milei : de la tronçonneuse au chapelet

Invité dans l’émission Le temps du débat sur France Culture, notre expert Daniel Borrillo démontre que Javier Milei ne remplit pas les cases du populisme. Il inscrit plutôt ses positions dans l’idéologie libérale et son nouveau mandat dans le compromis. 

 

Selon notre expert, lorsque Javier Milei met en avant l’austérité et la récession dans son discours d’investiture, il est loin de faire plaisir à l’opinion publique. Dès lors, il ne peut être considéré comme populiste.

Aussi, Daniel juge que l’élection de Javier Milei est un phénomène complexe qu’il faut comprendre comme un symptôme. Il salue une passation de pouvoir démocratique et un apaisement de la colère des jeunes alors que l’Argentine vient de vivre une « crise des Gilets jaunes multipliée par 10 000 ».

De plus, Daniel revient sur l’histoire du libéralisme. Selon lui, cette idéologie, dont l’origine se rapporte à la seconde scolastique, présuppose que l’individu est dépositaire de droit fondamentaux qui ne dépendent pas de l’État.

« Le libéralisme est une utopie qui garantit la primauté absolue de l’individu. »

 

Par sa dénonciation de la caste, Daniel décèle dans la campagne de Javier Milei une similitude avec celle menée par le leader de Podemos, Pablo Iglesias, en Espagne.

Notre expert revient aussi sur l’histoire de l’Argentine et notamment sur la victoire de l’État libéral face à la nation catholique en 1853. Pour lui, Milei se fonde sur cette épisode.

« Milei reprend donc l’histoire de l’Argentine et l’actualise avec la pensée libertaire. »

 

Enfin, Daniel constate que le nouveau président s’entoure de ses anciens opposants et souhaite s’inscrire dans « l’extrême Occident ». Cela témoigne d’un élan d’apaisement et de compromis.

 


Pour écouter Daniel, cliquer ICI.

 

Publié le 13/12/2023.

Et si vous étiez fiché S ?

Dans sa chronique pour Contrepoints, notre responsable des relations institutionnelles Sacha Benhamou revient sur la proposition de Marion Maréchal visant à arrêter préventivement tous les fichés S. Il dénonce les surenchères sécuritaires portant atteinte à l’Etat de droit et en appelle à la défense de la démocratie libérale.

 

Selon Sacha, la proposition de Marion Maréchal méconnait l’un des socles de la tradition juridique libérale de l’Occident : le droit à la sûreté, déjà présent dans l’Habeas corpus et garanti en France par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.

« S’il est vrai que la majorité des terroristes étaient fichés S, tous les fichés S ne sont pas des terroristes. »

 

Ainsi, il considère que détruire les fondements de l’Occident revient à donner la victoire à nos ennemis.

En outre, Sacha rappelle le risque d’instrumentalisation des lois d’exception à des fins autres que la lutte contre le terrorisme. Tel a notamment été le cas avec l’usage des lois anti-terroristes pour réprimer les manifestations. L’utilisation de ces lois pourrait aussi bien s’appliquer aux fichés S pour avoir été militant de l’ultra-droite (comme certains membres de Reconquête) ou pour avoir côtoyé un fiché S.

« Consentir à l’arbitraire, même dans l’objectif noble de lutter contre le terrorisme, est la voie la plus sûre vers la tyrannie. »

 

Aussi, notre responsable des relations institutionnelles constate que la démocratie libérale et l’Occident ont perdu leur pouvoir de séduction comme en témoigne la montée de l’islamisme et des « tenants d’un Occident fantasmé ».

Afin de retrouver leur attractivité intellectuelle, Sacha conseille de ne pas seulement se contenter du refus de la radicalité et du populisme mais de contrattaquer à la moindre menace, comme l’ont fait les Ukrainiens.

Enfin, si Sacha considère que la mission de l’Etat est de garantir la sécurité des citoyens, celle-ci ne doit pas s’exercer au prix du sacrifice de l’Etat de droit. Il nous rappelle que la liberté implique une part de risque.

« Nous devons assumer que dans une société libre, le risque zéro n’existe pas. »

 


Pour lire la chronique de Sacha, cliquer ICI.

 

Publié le 09/12/2023.

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