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[Lu-ailleurs] – La Convention citoyenne pour le climat manque d’audace !

[Lu-ailleurs] – La Convention citoyenne pour le climat manque d’audace !

Dans L’Express, l’économiste Éric Chaney regrette que la Convention citoyenne pour le climat ait exclu la question du prix du carbone de ses travaux. 

 

Pour Éric Chaney, si l’on peut trouver quelques idées excellentes, la majorité des propositions rendues par la Convention sont décevantes et risquent de faire plus de mal à l’économie que de bien à l’environnement. La faute à l’absence de trois dimensions clés : la géographie, le concept d’externalité, et le signal prix.

Pour la première, l’économiste insiste sur le fait que la géographie naturelle à laquelle une politique climat devrait se référer est l’Union européenne, rappelant que la France est responsable de seulement 1,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).

Les 150 citoyens tirés au sort ont négligé les concepts d’externalité et de coût d’opportunité. Il est pourtant primordial de chiffrer le coût social du carbone pour juger de la pertinence d’une proposition.

Les travaux de la Convention évacuent complètement l’idée selon laquelle un signal prix proportionnel au contenu de GES des biens et services consommés puisse influer sur les comportements des producteurs et des consommateurs.

« En excluant les incitations économiques, la Convention n’a eu d’autre choix que de se tourner vers les bonnes intentions et la contrainte. » Éric Chaney

Éric Chaney décortique les propositions de la Convention sur les différents thèmes : transport, consommation, production, nourriture… Il montre que l’absence de tout calcul économique a poussé la Convention à formuler des propositions qui, sous l’apparence du bon sens, cachent en réalité des impacts sociaux considérables.

Par exemple, la proposition d’augmenter le forfait « mobilité durable » (faire payer par l’employeur les frais de transport plus écologiques) aurait pour conséquence d’augmenter le coût du travail. Cette augmentation conduirait à une hausse du chômage ou à une réduction de la rémunération des employés.

« L’objectif de 50% d’exploitations en agroécologie d’ici à 2040 pourrait même augmenter les émissions nettes.  La baisse du rendement agricole obligerait à une augmentation des surfaces cultivées, au détriment des puits de carbone que sont les forêts et les friches. » Éric Chaney

Il regrette également que certaines propositions soient trop timides. Si l’idée d’une taxe sur les produits importés selon leur empreinte carbone va dans le bon sens, il faut avoir le courage de l’élargir à tous les biens produits au sein-même de l’Europe.

Pour Éric Chaney donc, la solution la plus efficace a été complètement oubliée : instaurer un prix carbone en Europe et un mécanisme d’ajustement à ses frontières.


Pour lire l’article de Éric Chaney dans l’Express, cliquer ICI.

Pour lire la tribune de Maxime Sbaihi et de Éric Chaney sur le prix carbone, cliquer ICI.

 

Publié le 10/07/2020.
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