Libéraliser les institutions pour raviver la démocratie

Démocratisation des institutions, décentralisation, revenu universel, autonomie pour l’éducation… Invité pour le podcast de Contrepoints, notre directeur Christophe Seltzer développe et défend les principaux combats de GenerationLibre. 

 

Christophe présente le think tank et ses trois principales luttes : changer le cadre institutionnel pour répondre à l’affaissement de la démocratie en France, décentraliser vraiment les pouvoirs locaux et simplifier les normes. À partir de ces trois combats principaux, GenerationLibre décline diverses propositions de politiques publiques, comme l’instauration d’un revenu universel par exemple.

Selon lui en effet, le revenu universel entérinerait l’instauration d’un « filet de sécurité » pour chacun, garanti par la collectivité, et diminuerait les désincitations au retour à l’emploi existant aujourd’hui dans le système actuel. Il permettrait d’enlever la surveillance et le contrôle paternaliste de l’État tout en rendant la fraude aux aides impossible, puisque tout le monde en bénéficierait. Le revenu universel viendrait ainsi répondre à une situation actuelle où un tiers des gens qui ont droit au RSA n’y recourent pas en raison de la complexité administrative et où les gens ne sont pas forcément encouragés à travailler en raison des effets de seuil.

« Notre système aujourd’hui n’est pas juste car un tiers des gens qui ont droit au RSA n’y recourent pas et parce que les gens qui sont dans ce système d’aides ne se retrouvent en plus pas incités à travailler. »

 

Christophe est ensuite interrogé sur l’un des thèmes phares de la lutte de GL : la déprésidentialisation la Ve République. Pour Christophe, « le premier problème politique aujourd’hui c’est l’élection présidentielle, ou en tout cas la prééminence de la figure du président de la République. » La France est en effet une « anomalie » parmi les démocraties libérales, même au sein des différents régimes présidentiels ou semi-présidentiels comme les États-Unis, l’Autriche ou l’Irlande, qui tous accordent moins de place au président de la République. Et alors que le constat semble largement partagé, notre directeur déplore que personne au sein du personnel politique français ne défende une réforme institutionnelle majeure.

« Est-ce qu’on va jusqu’au bout de la Révolution française, est-ce qu’on arrête d’être gouvernés par un seul, est-ce qu’on devient vraiment une démocratie libérale ? »

 

Pour Christophe, c’est plus précisément l’élection au suffrage universel direct qui instaure un conflit de légitimité entre le Président et les députés. Il rappelle en effet qu’avant 1958, la seule fois où les Français ont élu un président de la République au suffrage universel direct, c’était en 1848 ! Par ailleurs, Christophe explique que la contrepartie non écrite au surcroit de pouvoir du président instauré par Charles de Gaulle est que ce dernier s’imposait de démissionner en cas de référendum non plébiscité par la population ou en cas de dissolution du Parlement avec incapacité de rassembler une majorité parlementaire.

Le système actuel a abouti à ne plus attendre que des solutions venant entièrement d’un seul homme, en dépit de toute efficacité. Pour Christophe, c’est ce qui explique que « depuis vingt ans on ne fait pas grand-chose en réalité : les gouvernements se suivent et se ressemblent, on fait du paramétrique. Globalement Sarkozy, Hollande et Macron mènent la même politique ».

« La vie politique est soumise au fantasme de trouver le nouveau grand homme : c’est démocratiquement immature et dysfonctionnel. »

 

Christophe est également amené à défendre une autre idée chère à GL : la subsidiarité ascendante, soit l’idée selon laquelle une échelon supérieur ne peut effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur, « à l’inverse de la manière dont on a construit la France ». Pour Christophe, les nombreuses réformes de décentralisation n’ont en réalité abouti qu’à déléguer des compétences, sans pour autant les accompagner d’une autonomie budgétaire : à la place de collectivités locales qui seraient vraiment autonomes, les échelons territoriaux se retrouvent simplement à devoir gérer des politiques décidées à l’échelon central.

À tout le moins, il s’interroge sur l’opportunité de redessiner la carte des collectivités locales en France et d’associer à chaque collectivité des compétences dédiées et un impôt local. Cela permettrait ainsi d’introduire des mécanismes de compétition administrative et fiscale entre les collectivités afin d’augmenter leur efficacité.

« Les partis politiques sont quasiment exsangues, ne produisent plus d’idées, ne sélectionnent plus de cadres, n’organisent plus la vie politique. (…) Les partis politiques permettaient une sélection de cadres par l’expérience et par les idées. »

 

Contrepoints demande ensuite à Christophe un exemple d’application de ces grands principes du think tank, avec une implication locale concrète. Notre directeur présente le modèle de frais d’inscription dans l’enseignement supérieur public proposé par GL : en s’inspirant du modèle appliqué dans l’Oregon aux États-Unis, il préconise un système où les étudiants s’inscrivent sans frais à l’université et paient ensuite à la faculté un pourcentage de leurs revenus une fois leurs études écoulées. Cela permettrait de faire financer l’université uniquement par ceux qui y vont et non pas par l’ensemble de la collectivité sans pour autant recourir à un système de prêts étudiants. Pour Christophe, c’est typiquement une réforme « très GenerationLibre » : « dans un cadre existant, comment utiliser des mécanismes d’incitations de marché de type capitaliste pour le rendre plus efficace, pour qu’il pèse moins sur les dépenses publiques tout en favorisant l’égalité des chances et en responsabilisant sur le résultat ».

« On est en train de vider complètement l’espace institutionnel de pacification politique et de le laisser à des camps attrape-tout populistes. (…) Il n’y a plus de vision politique ».

 

Christophe a ensuite l’occasion de développer sa critique de ce qu’il nomme le « technopopulisme », soit la tendance de certains dirigeants à refuser, au nom de préjugés et pour ne pas contredire l’opinion, des mesures politiques pourtant plus efficaces. Il cite par exemple la majorité refusant d’envisager le revenu universel car l’opinion pense majoritairement selon eux que les bénéficiaires des aides sont déjà trop « assistés », au mépris « de la finesse des chiffres et des raisonnements économiques ». Il analyse : « ce qui me gêne c’est que ceux qui disent combattre les extrêmes, extrême-droite comme extrême-gauche, sont aujourd’hui en train d’utiliser les ressorts populistes qu’ils reprochent aux autres de vouloir utiliser. »

 

Christophe termine sur la « crise du leadership politique » : « les partis politiques sont quasiment exsangues, ils ne produisent plus d’idées ni de cadre. » Pour lui, le désengagement en politique empêche la multiplicité des opinions politiques de pouvoir s’exprimer. C’est à la fois la cause et le symptôme d’une crise de la vie publique.

Notre directeur déplore le manque de formation, en particulier au sein du courant libéral : « personne ne forme des jeunes entre 18 et 25 ans à des idées politiques, à des techniques de militantisme, ce que fait l’Institut de formation politique qui biberonne depuis vingt ans des hordes de souverainistes et d’identitaires. (…) Ces cohortes peuvent aider lorsqu’un candidat émerge politiquement. (…) Les libéraux, nous avons vingt ans de retard : on n’a pas de cadres ! » Pour Christophe, il faut que les libéraux travaillent ensemble, sans renier leurs différentes sensibilités, afin de former de futurs cadres qui puissent porter les idées libérales au sein de la sphère politique et soutenir un militantisme au sein de la société civile.


Pour écouter le podcast, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur le revenu universel « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.

Pour lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur la subsidiarité ascendante « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Fiscalité locale : oser le pacte girondin », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Libérer l’université », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires », cliquer ICI.

 

Publié le 19/06/2023.

Que vaut la démocratie consultative ?

Invité aux Rencontres de Pétrarque organisées par France Culture, en compagnie du maire de Montpellier Michael Delafosse et de l’entraîneur de rugby Daniel Herrero, notre fondateur Gaspard Koenig défend sa conception d’une vraie démocratie locale et participative.

 

Interrogé sur la convention citoyenne qui se prépare à Montpellier autour de l’IA à l’automne 2023, Gaspard rappelle d’abord, en lien avec le thème du débat, que cette technologie est le parfait exemple d’ « intelligence collective à très grande échelle » : apprenant à partir de milliards de données d’origine humaine, l’IA fournit un résultat qui n’est que « la somme de ce que l’intelligence humaine a produite ».

Sur l’efficacité des conventions citoyennes, Gaspard prend l’exemple des Landsgemeinde suisses : grandes assemblées délibératives, elles réunissent les citoyens pour décider de lois à l’échelle cantonale. « Ce qui est extraordinaire c’est que le maire ne décide de rien : il fait poser les questions, chacun s’écoute dans un silence religieux et cela produit de la décision. Tous les citoyens ont le droit de proposer, d’amender et bien sûr de voter la loi sur des sujets assez importants puisque grâce à la subsidiarité suisse, la moitié du corpus de normes vient du canton. »

Comme l’explique Gaspard, ce processus est institutionnalisé et organisé, ce qui permet d’éviter les effets de groupe qui peuvent rendre les décisions communes déraisonnables : « ce n’est pas la foule ou la meute qui prend en main un sujet ». Surtout, pour notre fondateur, la grande différence des Landsgemeinde avec nos conventions citoyennes c’est qu’elles « produisent de la décision », là où en France elles ne sont que consultatives. Les propositions issues des délibérations de la Landsgemeinde sont appliquées en Suisse, ce qui responsabilise fortement le citoyens suisses dans leur exercice de délibération et de prise de décision. « [En France] le fait que l’on sache à l’avance que nos recommandations vont être simplement consultées par les experts est très déresponsabilisant. On sait que la proposition pourra être corrigée. »

« Le problème des conventions citoyennes c’est qu’elles sont toujours consultatives. On dit qu’on « consulte les citoyens ». Mais dans une démocratie on ne consulte pas les citoyens, les citoyens décident ! Point-barre. »

 

Gaspard revient ensuite sur l’importance de l’échelle dans la démocratie directe. Il défend le référendum à l’échelle locale, prenant exemple sur celui concernant l’interdiction des trottinettes électriques à Paris et son plébiscite par les parisiens : « une fois que le référendum a eu lieu, la question était totalement close. (…) Il devrait y en avoir toutes les semaines des référendums comme celui-là. »

Pour autant, le référendum à l’échelle nationale est différent pour Gaspard : « le référendum national en France est imprégné de 1969 et de Bonaparte ». Pour lui, à l’échelle nationale, le référendum est lié à un exercice très autoritaire du pouvoir : « c’est pour conforter un homme, le sujet est un prétexte ».

Le référendum local au contraire permet d’aborder des sujets davantage compréhensibles et prennent place au sein d’une communauté locale où les échanges sont possibles. Citant Tocqueville pour qui « la démocratie ça se pratique », il rappelle que les Suisses ont pratiqué le référendum au niveau local pendant trois siècles avant de l’instaurer à l’échelon national seulement au milieu du XIXe siècle, et de pouvoir aujourd’hui débattre de sujets très techniques à l’échelon national.

« Oui aux conventions citoyennes mais si on dit que la convention citoyenne décide et qu’elle n’est pas là pour être simplement consultée. »

 


Pour écouter le podcast, cliquer ICI.

Pour notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 17/07/2023.

Retraites : bilan d’une démocratie abimée

« La démocratie française a-t-elle été abimée ? » Notre présidente Monique Canto-Sperber répond « oui » à la question de Patrick Cohen dans l’émission L’Esprit public, en compagnie de Vincent Martigny, Dominique Schnapper et Bastien François sur France culture

 

Si Monique ne remet pas en cause la nature démocratique des procédés qui ont été employés par le Gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, elle reconnaît toutefois volontiers que la pratique actuelle de la démocratie n’est pas idéale.

D’abord, elle regrette le « pluralisme » actuel qui prend la forme d’une  « prise en tenaille » du parti de la majorité par deux partis « qu’on qualifie d’extrémiste » et ainsi « oppose le raisonnable à l’extrémisme » et empêche toute la variété des opinions de la société française de se reconnaître au sein de l’Assemblée.

Par ailleurs, elle s’interroge sur l’exercice proprement « libéral » du pouvoir démocratique : bien que le problème ne soit pas propre à la France, elle déplore la personnalisation du pouvoir qui amène à une centralisation et une « dérive décisionnaire » de l’exercice du pouvoir politique. Face à l’affaiblissement du Parlement, il faut « construire une légitimité politique qui dépasse la légitimité procédurale ».

« Notre pluralisme n’est pas à mes yeux le pluralisme idéal car c’est un pluralisme qui oppose le raisonnable à l’extrémisme. La diversité de la société française ne se reconnaît pas dans ce type d’Assemblée qui est manifestement incapable de traiter la conflictualité des opinions. »

 

Monique poursuit en rappelant qu’ « une Assemblée est construite sur des partis ». Or « nous avons un parti majoritaire dont on se demande encore quel en est la ligne directrice, quelle en est l’histoire, quelles en sont les valeurs ». Dans leur fonctionnement, Renaissance comme LFI sont adossés à une personnalité ce qui, selon elle, prive l’Assemblée d’un véritable pluralisme. Par ailleurs, compte tenu du dilemme que présentaient les deuxièmes tours des élections de 2017 et 2022, il lui semble discutable de conclure des résultats des votes une pleine adhésion du peuple aux idées du parti de la majorité.

« Nous avons un gouvernement bienveillant : mais imaginez qu’un gouvernement beaucoup plus autoritaire et avec d’autres intentions arrive au pouvoir : les pratiques sont établies, le frayage est fait. C’est un message assez inquiétant à présenter. »


Pour écouter l’émission, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 12/06/2023.

De Hayek à Gamel : la recherche d’une « utopie libérale »

Dans une nouvelle série de France Culture consacrée à Hayek, Claude Gamel, auteur d’Esquisse d’un libéralisme soutenable dans la collection GL aux PUF, revient en compagnie de l’historien des idées Philippe Nemo sur la matrice libérale de l’autrichien nobélisé en 1974. 

 

Pour Claude Gamel, la puissance conceptuelle de l’oeuvre de l’économiste autrichien est telle qu’il voit en lui l’homologue libéral de Marx. À l’instar du matérialisme historique marxiste –  inspiré de la dialectique hégélienne -, Hayek est le fondateur d’une « dialectique libérale ». Dans la pensée hayekienne, deux objets sociaux se font face. D’un côté, un ordre social spontané – à savoir la société dans son ensemble – tellement complexe qu’il échappe à toute capacité d’ordonnancement compte tenu des nombreuses et diverses interactions sociales impossibles à piloter. De l’autre côté, des organisations elles-mêmes complexes mais d’une complexité moindre puisque capables de se doter de moyens – humains, matériels, financiers – afin de réaliser des objectifs autonomes et préalablement définis.

Les organisations, parmi lesquelles l’État, les entreprises ou les organisations non-marchandes, peuvent « piloter » leurs affaires mais ne peuvent diriger l’ensemble de la société au risque de tomber dans un écueil totalitaire. Pour l’ordonnancement de la société dans son ensemble, Hayek s’en remet à la mise en place des règles juridiques héritées de la coutume et de la tradition, qu’il nomme règle de « juste conduite », dictées par le juge et présentes dans le Droit.

« Il n’y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d’en faire un dogme immuable ; il n’y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées, et recourir le moins possible à la coercition. » Friedrich Hayek. 

Comme le précise Claude Gamel, Friedrich Hayek rejette l’expression de « justice sociale ». Pour l’économiste et philosophe autrichien, l’ordre social spontané induit de facto l’impossibilité de maîtriser la société donc de l’organiser de façon juste. Néanmoins, cela ne signifie pas que l’idée de justice soit absente de sa pensée. Bien au contraire, elle trouve chez Hayek son fondement dans le respect des règles abstraites de juste conduite. Ces règles négatives, qui ne disent que ce qui est proscrit, ne diront jamais comment faire pour réussir.

Hayek perçoit le marché comme un jeu qui ne peut être méritocratique et ne peut rétribuer les individus justement. Les prix et les salaires n’ont ainsi pas vocation à récompenser l’individu mais à lui indiquer où positionner ses ressources dans son intérêt comme « dans l’intérêt général ». Philippe Nemo ajoute que dans la raison hayekienne, l’égalité des chances est un leurre au regard de la dynamique du marché, c’est au contraire lui – le marché – qui offre le plus de chances aux individus. En ce sens, Philippe Nemo conclut son propos en affirmant, dans le giron hayekien, que la société libérale doit être considérée comme la plus égale puisqu’il y règne une stricte égalité devant la loi.

« Il y a toute les différences du monde entre traiter les gens de manière égale et tenter de les rendre égaux. La première est une condition pour une société libre alors que la seconde n’est qu’une nouvelle forme de servitude. » Friedrich Hayek 

Toutefois, il ne faut pas s’imaginer Hayek comme un être hors-sol, déconnecté de toute considération sociale. Il conçoit l’idée d’un revenu minimum devant permettre à l’individu d’assurer sa subsistance, à condition qu’il soit inférieur au plus bas salaire versé sur le marché. À la question de son financement, Claude Gamel rappelle en vertu de la dialectique libérale que l’État en tant qu’organisation – chargée de fournir des biens collectifs comme la défense et la justice – doit pouvoir engranger des recettes ipso facto prélever des impôt. Dès lors, il n’y a pas d’incompatibilité pour le fondateur de la société du Mont-Pèlerin à ce que l’État puisse recourir à l’impôt pour financer ce filet de sécurité minimum.

« Hayek déplorait l’absence d’une « utopie libérale ». Claude Gamel nous en fournit une, avec l’emballage et le mode d’emploi. A vous lecteurs, de vous en emparer et d’en faire une réalité. » Gaspard Koenig

Dans notre troisième ouvrage aux PUF, Claude Gamel confronte les thèses de Hayek et de Rawls pour nous livrer les trois axes prioritaires d’une régulation moderne : travail choisi, capacités enrichies, revenu universel de base.


Pour écouter le podcast sur France Culture, cliquer ICI.

Pour découvrir notre ouvrage aux PUF « Esquisse d’un libéralisme soutenable », cliquer ICI.

 

Publié le 08/05/2022.

« Le libéralisme gagne sur la durée. » Gaspard Koenig

Dans un podcast appelé « Nouveau départ », Gaspard Koenig discute avec Nicolas Colin du libéralisme et de la pandémie de Covid-19. 

 

Gaspard explique que le libéralisme est à la fois une pensée complexe et minoritaire en France. Elle est très influente mais toujours difficile à décliner politiquement. D’après Gaspard, la France est devenue un pays si étatiste que le libéralisme se retrouve étouffé. Les situations d’urgence, telle que la crise sanitaire ou le terrorisme, font ressurgir certains mauvais réflexes français comme celui du centralisme.

« Les libéraux n’offre pas d’idéologie ou de grille de lecture contrairement aux courants marxistes. »

Gaspard estime qu’il est nécessaire d’entretenir une certaine « utopie » du libéralisme. Ce que réclamait d’ailleurs l’économiste Friedrich Hayek. Cet idéal à atteindre, même s’il n’arrivera certainement jamais, est quelque chose de sain intellectuellement et politiquement.

S’il paraît minoritaire, le libéralisme et ses idées infusent les débats et gagnent souvent sur la durée. C’est dans cette dynamique que GenerationLibre émet des propositions de politiques publiques dans de nombreux champs de l’action publique.

« Le libéralisme se renouvelle et se saisit naturellement de chaque sujet de société. »

Interrogé sur le pass sanitaire, Gaspard souligne qu’il y a deux vision différente chez les libéraux. L’une que défend Gaspard, centrée sur l’individu, s’insurge contre une intrusion dans la vie privée. L’autre, utilitariste, se plie à une mesure nécessaire pour le bien de la collectivité.


Pour écouter le podcast « La liberté après la crise », cliquer ICI.

Pour lire le rapport d’activité 2020 de GenerationLibre, cliquer ICI.

 

Publié le 29/06/2021.

Racines et avenir du libéralisme

Gaspard Koenig est l’invité du podcast Québécois Les idées mènent le monde présenté par Mathieu Bock-Côté. Une discussion à bâtons rompus sur l’histoire, le présent, et le futur du libéralisme, en France et dans le monde.  

 


Pour écouter le podcast, cliquer ICI.

 

Publié le 06/05/2020.

Défendre la société des individus

Invité de l’émission « Tribu » sur Radio Télévision Suisse, notre expert Daniel Borrillo fait l’éloge de la société libérale et explique comment la notion d’individu a permis l’émancipation du collectif sans toutefois le désintégrer.

 

Si longtemps, le collectif (Eglise, institution privée ou encore famille) a primé sur l’individu et dicté les normes morales, aujourd’hui, l’heure est à la tendance individualiste dans les pays occidentaux. Désormais, dans ces sociétés dites libérales, l’individu s’émancipe du collectif et prend ses propres décisions car lui seul (plus que quiconque) connait ses propres besoins.

Daniel porte un regard bienveillant sur cette « société des individus », selon l’expression du sociologue Norbert Elias, qui permet a chacun d’exister et non plus de se fondre dans un tout au nom de l’intérêt général. Sans nier l’existence du collectif, il nous explique comment celui-ci devient complémentaire à l’individu sous la forme d’un contrat social et du marché.

Toutefois, Daniel nous met en garde contre la montée du populisme qui remet en cause la démocratie représentative et reprend l’idée qu’il y aurait une incarnation naturelle du collectif. Contraire à la démocratie libérale, cette vision nous pousse à renoncer à notre liberté au nom du collectif.


Pour ré-écouter l’émission Tribu « L’individu et le groupe » sur RTS, cliquer ICI.

Supprimer la réserve héréditaire : Daniel Borrillo sur France Culture

« L’héritage, ça se mérite ? » : mercredi 27 mars, notre expert, et chercheur au CNRS, Daniel Borrillo, était l’invité de l’émission du Grain à Moudre sur France Culture.


Pour revoir l’émission, cliquer ICI.

Pour lire le premier ouvrage de notre collection aux PUF « La famille par contrat », signé Daniel Borrillo, cliquer ICI.

Pour lire notre note en faveur de la suppression de la réserve héréditaire, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport en faveur d’une GPA responsable, cliquer ICI.

Pour lire notre note « Mon corps m’appartient », signée Daniel Borrillo, cliquer ICI.

Le crowdfunding plutôt que l’impôt

Plutôt que consentir par nos représentants, consentons nous-mêmes ! A la suite des réflexions du philosophe Peter Sloterdijk, Gaspard Koenig a défendu, sur la radio belge La Première, l’idée de transformer une partie des impôts en contributions libres à la faveur du crowdfunding.

 

Gaspard a expliqué que notre think-tank, qu’il a fondé, passe beaucoup de temps à lever de l’argent, n’acceptant aucun argent public, et ne se finançant que par des dons libres, ce qu’on appelle le fundraising. Il constate que de plus en plus de personnes veulent financer volontairement les services. A l’inverse, le mouvement des Gilets Jaunes fait montre d’une défiance à l’égard du consentement à l’impôt étatique, que l’on peut analyser comme un mythe déresponsabilisant et frustrant.

« Si les gens savaient pourquoi donner de l’argent à l’Etat, je suis certain qu’ils le donneraient plus volontiers. »

Dès lors, si l’on peut garder la défense et la justice, ou même l’éducation, dans le giron national, ne peut-on pas décentraliser un certain nombre de services publics via le crowdfunding ?


Pour revoir l’émission sur La Première, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Travailler demain », signé Emmanuelle Barbara, cliquer ICI.

Pour nous soutenir, cliquer ICI.

44′ de libéralisme sur France Culture

Concevoir la liberté, c’est aussi agir en sa faveur. Gaspard Koenig était reçu le 15 novembre dernier dans les studios de l’émission « Matières à penser » sur France Culture afin de parler du libéralisme à l’ère numérique et des nouveaux modes d’engagement politique. Il y dresse le portrait d’une philosophie hétérogène, capable de douter d’elle-même et qui, à rebours des critiques, témoigne d’une vision éminemment altruiste de la société.

 

Une émission de 44 minutes (à découvrir ICI) qui a inspiré ce poème à notre stagiaire Camille Pimont :

 

Ode au libéralisme

 

Ô libéralisme, belle si peu comprise

Philosophie décriée, traînée dans la boue

Mais attention, ce n’est que partie remise

Un défenseur vient à sa rescousse, ce fou

 

Le libéralisme, ode à la liberté

Dite sulfureuse, transgressive, inclassable

Doutant constamment, son refus d’être casée

Lui laisse une flexibilité agréable

 

Tantôt révolutionnaire chez les Français,

Radicale anglaise, parfois libertarienne

Par l’innovation humaine, l’ordre créé

N’essaie pas de corriger la nature humaine

 

Mais au contraire tend plutôt à l’orienter

Clamait Hayek, modéré si proprement lu

Vers un but qui collectivement acceptée

Rendra justice à la liberté défendue

 

Libérons l’homme né dans les fers de lui-même

Libérons la loi de l’éthique et la morale

Altruisme et individualisme : point de dilemme

On peut concilier les deux chez le libéral

 

Gaspard Koenig, philosophe, fou défenseur

Armé d’une plume, de papier et d’idées,

Avec GL part réhabiliter l’honneur

Et sauver la pensée de la belle liberté

 

C’est bien en menant la bataille des idées

Que sera gagné le dur combat politique

 

Si le libéralisme place l’individu au cœur de son questionnement, il ne l’isole pas pour autant du groupe : chacun, suivant son propre parcours, ne peut toutefois se passer des autres et a en conséquence la charge de trouver comment tracer son chemin sans empiéter sur celui de ses pairs. L’enjeu principal est alors de garantir la libre détermination de tous.

A la réponse centraliste de l’État, Gaspard Koenig oppose l’ordre spontané d’Hayek. Une société désireuse de s’épanouir doit en contrepartie laisser aux individus qui la composent la faculté d’innover, or celle-ci, loin de se développer dans la dépendance, réclame à l’inverse une autonomie des passions et des actes. Les vices ne sont une nouvelle fois pas des crimes et la loi, jadis intimement liée à l’éthique personnelle, a désormais pour tâche de s’en séparer.

Il est important, affirme notre président, de donner à ceux qui sont prêts à prendre le risque de la liberté la possibilité de le faire. Ce n’est pourtant pas l’État que les libéraux dénoncent mais son omniprésence et ses objectifs : en aspirant à une justice sociale inconditionnelle, il étouffe l’individualité, privilégiant l’égalité des trajectoires à l’égalité des droits.

Génération Libre inscrit sa démarche dans le cadre d’une lutte pour l’émancipation. Le think tank, laboratoire d’idées, est structuré comme une forme d’action philosophique. Il cristallise notamment une pluralité des expériences et des savoir-faire. Notre président, reprochant aux philosophes français leur goût trop prononcé pour l’abstraction, croit ainsi en l’étroite et nécessaire relation entre théorie et pratique. En résumé : nul ne peut vraiment espérer défendre sa liberté sans la mettre à l’épreuve du réel.


Pour écouter l’émission avec Gaspard Koenig sur France Culture « Philosophes dans la cité 4/5 », cliquer ICI.

S'inscrire à la Newsletter