Nos actus

De l’urgence à réformer les institutions : Koenig débat contre Valls

De l’urgence à réformer les institutions : Koenig débat contre Valls

Notre fondateur Gaspard Koenig et l’ancien Premier ministre Manuel Valls débattent sur la nécessité (ou non) d’une réforme institutionnelle pour sortir de la crise politique que nous traversons.

 

Gaspard dénonce un conflit de légitimité entre le président de la République élu sur la réforme des retraites et une Assemblée qui n’a pas pu la voter formellement. Pour Gaspard, la souveraineté parlementaire a été bafouée par des abus de droit constitutionnels.

 

« Ce conflit de légitimité se traduit aujourd’hui par un antagonisme qui n’a plus rien de politique, mais un antagonisme affectif, sentimental et quelque part assez infantile entre le peuple et le Président. » – Gaspard Koenig

Gaspard s’inquiète du rapport très primaire qu’entretient le peuple avec le Président, comme « un maître qu’on se choisit tous les cinq ans et qui est seul responsable d’absolument tous les maux du pays ». Notre fondateur rappelle que le Président devrait être le gardien des institutions, le garant de l’unité de la nation et se constituer arbitre et non pas partie prenante du jeu politique. Pour que le chef de l’État retrouve ce niveau institutionnel, il prône un changement de mode de scrutin de son élection.

 

« Nos vies ont été rythmées par des présidents de la République qui ont régné. Il y a dans cette élection quelque chose de presque humiliant. Cela nous empêche d’accepter la délibération comme principe d’égalité entre les hommes et d’efficacité de la décision. » – Gaspard Koenig

Manuel Valls voit bien la crise démocratique mais estime qu’elle frappe toutes les démocraties occidentales. Effondrement des idéologies, effets de la globalisation, primauté du droit européen, affaiblissement de l’autorité politique, montée des populismes… L’ancien Premier ministre se montre donc hostile à une refonte radicale des institutions aujourd’hui, tout en ne niant pas l’intérêt de réformes à la marge et dans l’avenir.

 

« Transformer les institutions quand on ne peut réformer rien d’autre est malheureusement une tentative récurrente des politiques sous la Ve République. » – Manuel Valls

Si Gaspard peut rêver comme d’autres à une VIe République, il insiste sur le fait qu’il ne souhaite pas changer de régime mais simplement revenir à la Ve République telle qu’elle a été conçue avant le référendum de 1962. Le parlementarisme resterait rationnalisé et la République stable. Se choisir un Président « à l’allemande », permettrait aux Français se sentir mieux représentés au Parlement, « lieu ultime de la souveraineté ». Aussi, il appelle à incorporer plus de démocratie locale et directe dans notre vie démocratique.

Gaspard pousse la réflexion plus loin et estime que le « présidentialisme » traverse tous nos modes de gouvernance : école, entreprise, comportement social… Tout semble imprégné de cette verticalité dont il est temps que la modernité démocratique se débarrasse comme ailleurs.

 

« Si on veut éviter que Marine Le Pen soit élue, il suffit d’annuler l’élection du président de la République. » – Gaspard Koenig


Pour écouter le débat, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Décentraliser par la subsidiarité ascendante », cliquer ICI.

 

Publié le 08/05/2023.

Toute l'actu
Débats
Dossiers
Influence
Podcast
Presse
Rencontres
Tribunes
Vidéo
Charger + d'actu

S'inscrire à la Newsletter