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Pouvoir d’achat ou sobriété ? Il faut choisir – Gaspard Koenig

Pouvoir d’achat ou sobriété ? Il faut choisir – Gaspard Koenig

Dans Les Échos, Gaspard Koenig estime que l’accroissement de la consommation induite par une revalorisation du pouvoir d’achat des ménages est incompatible avec les défis environnementaux. Sans renier le marché, il privilégie la sobriété. 

 

Tandis que la question du pouvoir d’achat est débattue par les députés de la XVIe législature, Gaspard se demande s’il est raisonnable d’accroître le pouvoir de consommation des individus alors même que l’impératif de sobriété s’impose à nous pour faire face aux bouleversements environnementaux. Pour résoudre cette aporie, Gaspard plaide pour la combinaison de deux approches pourtant distinctes.

« Moins de pouvoir d’achat, c’est plus de pouvoir sur soi : pouvoir de transformer et de réparer les objets ; pouvoir de penser hors du flux continu de sollicitations. »

La première attitude intellectuelle à adopter, fondée sur le principe de la croissance vertueuse, est celle de l’entrepreneur Guillaume Poitrinal. Analysant les conséquences du comportement d’individus prônant la décroissance – la figure du « bobo » qui, passé au zéro déchet ne consomme plus, surépargne et alimente ainsi la rente immobilière – il plaide pour qu’une meilleure information soit délivrée au consommateur. En lui indiquant le coût carbone des produits qu’il consomme ou en fixant un prix carbone afin de « faciliter les arbitrages », l’entrepreneur espère que le capitalisme fasse sa mue écologique et responsabilise le consommateur sans pour autant abandonner la création de richesse.

La deuxième option privilégiée par Gaspard est directement tirée des principes de l’écologie politique et résumée par le philosophe André Gorz dans son essai « Éloge du suffisant ». Pour s’approprier son écosystème, l’individu doit s’autoréguler dans ses désirs, remettre du sens dans ce qu’il entreprend. Dans un dessein philosophique visant à reconnecter l’homme à son milieu et à préserver le monde qui l’entoure, il doit revenir à l’essence des choses pour ne pas se fourvoyer dans le futile ou l’ostentatoire.

« À la multiplication sans fin de besoins artificiels se substitue la nécessité de satisfaire les besoins de base : l’instauration d’un revenu universel prime sur l’augmentation générale du niveau de vie. »

En adoptant cette philosophie du contrôle et de la limite mais sans renier les principes de l’économie de marché, Gaspard estime qu’il est possible d’entrevoir un État libéral qui ne soit pas orienté vers des objectifs de croissance immodérée. En démontrant que les émissions de gaz à effet de serre ne sont que très peu corrélées au revenu des individus, l’Observatoire français des conjonctures économiques avalise la pensée d’André Gorz qui postulait déjà que la sobriété devait dépasser la question de la classe sociale. Pour Gaspard nul doute, « la sobriété est universelle ». Qu’on se réclame de la pensée de Gorz ou de Poitrinal, il est nécessaire de s’interroger collectivement sur notre devenir. En d’autres termes et selon Gaspard, « on ne peut pas à la fois distribuer des chèques et appeler à la baisse du chauffage. Sobriété ou pouvoir d’achat, il faut choisir. »


Pour lire la chronique de Gaspard dans Les Echos, cliquer ICI.

 

Publié le 6/07/2022.

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