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« Osons penser la GPA. » Daniel Borrillo

« Osons penser la GPA. » Daniel Borrillo

Dans le journal du CNRS, Daniel Borrillo appelle, après le vote de la PMA pour toutes, à débattre de la GPA pour proposer un cadre légal qui respecte la propriété de soi et l’intérêt de l’enfant.

 

Daniel Borrillo déplore le fait qu’on ne puisse parler de la gestation pour autrui (GPA) en France. Intellectuels, religieux, politiques… presque tous refusent d’en discuter. Hormis pour quelques élus, la GPA suscite une large indignation à droite comme à gauche du spectre politique. Le principal reproche fait par ses opposants est que cette méthode de procréation constitue une atteinte à la dignité humaine, symbolisée à tort comme le chemin vers la marchandisation du corps humain. La pratique n’est pourtant pas nouvelle. Daniel Borrillo donne l’exemple du peuple Mossi en Afrique de l’Ouest ou des Bochimans du désert de Kalahari au sein desquels la conception de la parenté n’est pas exclusive.

« La GPA proprement dite est celle dans laquelle l’ovocyte provient soit de la mère d’intention, soit d’une donneuse. La femme qui porte l’enfant ne participe donc pas à la conception de celui-ci, elle n’a aucun lien génétique avec lui. Il existe cependant des cas de figure où l’ovule provient de la femme porteuse, on doit alors plutôt parler de « procréation pour le compte d’autrui ». »

Alors que le droit prohibe explicitement la GPA, Daniel Borrillo souligne, sondage à l’appui, que de plus en plus de Français y sont favorables. Dans ce cas, pourquoi ne pas en discuter ? Notre expert estime que de nombreuses études vont dans le sens de la légalisation : les enfants nés de la GPA présentent un niveau de bien-être équivalent aux autres et les femmes gestatrices ne rencontrent pas de problèmes psychologiques.

« L’origine de cette réprobation quasi unanime propre à la France est d’abord à chercher, me semble-t-il, dans l’inconscient collectif de nos élites forgé par une vision dogmatique du catholicisme et du marxisme, deux forces idéologiques qui nourrissent la même obsession contre l’individualisme, assimilé à l’égoïsme, et la même haine de l’argent. »

Daniel Borrillo explique que la composition des membres de la famille importe peu comparée à la qualité des interactions de l’enfant avec ses proches. De plus, légaliser la GPA pourrait permettre d’encadrer cette pratique et donc d’éviter des opération clandestines ou hors-la-loi. Le paysage européen est très disparate en la matière. Chaque pays a son propre système juridique et les pays prohibitionnistes sont les plus nombreux (France, Allemagne, Espagne, Italie, Suisse, Pologne, Chine…). À l’inverse, des pays comme le Royaume-Uni, l’Ukraine, la Grèce, le Portugal, la Roumanie, le Canada, l’Inde, la Thaïlande, Israël ou encore la Russie ont légalisé la GPA.

« Nous ne sommes pas tous d’accord sur la nécessité d’autoriser la GPA en France, mais nous estimons tous que cette question épineuse mérite discussion. Il est urgent d’y réfléchir de façon apaisée, en dehors des anathèmes et des arguments d’autorité. »

Alors, quel cadre fixer à la GPA ? Nous avons une proposition. En 2018, GenerationLibre publie « Pour une GPA responsable en France ». Un rapport qui analyse les limites de la prohibition, présente un état des lieux critique des pays où la GPA est actuellement encadrée et propose un modèle de GPA responsable pour la France. Un cadre légal qui garantira le respect des droits de l’ensemble des parties prenantes afin d’éviter toute forme d’abus.


Pour lire l’article « Osons penser la GPA », cliquer ICI.

Pour consulter notre rapport, « Pour une GPA responsable en France », cliquer ICI.

 

Publié le 27/06/2021.

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