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On n’est pas sorti de l’état d’urgence !

On n’est pas sorti de l’état d’urgence !

L’Assemblée nationale a prolongé la semaine dernière jusqu’au 1er avril le régime transitoire permettant au Gouvernement de jouir de pouvoirs exceptionnels. Comme l’explique Vincent Delhomme dans un long entretien pour le magazine Neon, cette concentration des pouvoirs entre les mains de quelques-uns, à Paris, doit tous nous alerter.

 

Si la prolongation du régime transitoire est effectivement avalisée, la France fêtera au printemps prochain les un an d’un état d’urgence qui ne dit plus son nom ! Le fonctionnement institutionnel du pays doit retrouver sa normalité et la stratégie sanitaire du Gouvernement faire l’objet d’un débat démocratique, avec les parlementaires et les représentants des territoires.

Par ailleurs, la justice administrative vient de porter un salutaire coup d’arrêt aux fermetures des salles de sport à Paris et à Rennes et a rappelé le Gouvernement à l’ordre sur deux points fondamentaux. Il appartient à l’Etat, premièrement, de prouver que les protocoles sanitaires devant être mis en place dans ces établissements n’ont effectivement pas été respectés et, deuxièmement, de démontrer que ces protocoles sont insuffisants, que ces établissements sont des lieux particulièrement propices aux contaminations et que leur fermeture est donc nécessaire. C’est à l’Etat de convaincre que restreindre les libertés est indispensable, pas aux citoyens de de supplier pour les récupérer !

« C’est à l’Etat de convaincre que restreindre les libertés est indispensable, pas aux citoyens de les supplier pour les récupérer ! » Vincent Delhomme

Alors que les restrictions à l’ouverture des établissements recevant du public se multiplient sur le territoire, il est primordial que ces principes soient respectés. Toute restriction ou fermeture doit être étayée par des éléments de fait précis et être précédée par une évaluation de l’efficacité des mesures prises jusqu’à présent.

Plutôt que de raisonner par catégories, bars contre restaurants, ne serait-il pas possible de laisser ouverts les établissements en mesure de faire respecter un protocole sanitaire strict, du fait de leur taille par exemple, et de laisser fermés les autres ? Les professionnels du secteur le rappellent : il n’existe pas d’éléments objectifs qui permettent de faire la différence entre un bar et un restaurant si les deux sont en mesure de servir de l’alcool.

« Face à une valeur aussi puissante que la sécurité, il y a un risque que d’autres valeurs, dont la liberté, soient un peu neutralisées, et ça c’est inquiétant. » Vincent Delhomme dans Neon

La progression du virus rend nécessaire la prise de mesures, cela ne fait aucun doute. Mais si celles-ci ne sont pas comprises et n’apparaissent pas comme légitimes, l’adhésion de la population ne sera pas au rendez-vous.

Dans Neon, Vincent nous alerte sur le continuum entre terrorisme, santé et environnement qui pousse les dirigeants à prendre des mesures de privation des libertés. Sujets d’importance, ils ne devraient pas pour autant justifier d’affaiblir nos libertés publiques car c’est la préservation de notre édifice juridique qui est la première de nos sécurités.


Pour consulter notre Observatoire des Libertés Confinées, cliquer ICI.

Pour lire l’entretien de Vincent Delhomme dans Neon, cliquer ICI.

 

Publié le 06/10/2020.

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