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Nazisme/communisme : même combat ?

Nazisme/communisme : même combat ?

Interrogé par Contrepoints sur l’équivalence (ou non) entre communisme et nazisme, notre chargé d’études Rafaël Anselem pose des distinctions entre ces deux totalitarismes. 

 

Pour Rafaël, si le communisme a conduit au totalitarisme, tout comme le nazisme, il refuse pour autant l’équivalence entre les deux régimes que certains peuvent être tentés de poser. On fait souvent l’erreur de ne voir le communisme et le nazisme qu’à travers le prisme unique et réducteur du totalitarisme : étant deux totalitarismes, ils seraient en quelque sorte complémentaires, deux manifestations d’un même principe. Mais pour notre chargé d’études, on oublie alors que contrairement au communisme, le nazisme se fonde sur une ontologie raciale et fondamentalement anti-libérale. Le nazisme s’oppose de ce fait à l’ « esprit des libertés » qui, pour Levinas, traverse en la guidant toute l’histoire de l’Occident depuis l’Antiquité.

 

« Les valeurs nazies et communistes ne se situent pas sur le même plan. Pour le dire simplement, je mange aisément à la table d’un communiste, pas à celle d’un nazi. »

Pour autant, Rafaël nous rappelle que le stalinisme n’est pas qu’une mise en application « ratée » des principes du communisme et qui aurait dégénéré, mais que la violence réside bien dans ses fondements mêmes. Car le communisme est bâti sur le refus de la séparation entre société civile et État, qui structure nos sociétés occidentales contemporaines. C’est cette distinction qui permet la création d’une sphère individuelle privée appartenant à chacun, et sur laquelle l’État n’a aucune prise. En refusant cette séparation, tout devient politique dans la société communiste et le champ d’action du Prince est illimité.

 

« Il y a une violence intrinsèque à la doctrine marxiste. La violence est contenue dans cette doctrine par l’effacement des individus qu’elle opère, d’autant plus marquée par une vision de la vie sociale tachée par la conflictualité (le prolétaire contre le bourgeois). »

En se fondant d’abord sur une vision finaliste de l’histoire qui doit aboutir à la libération du prolétariat, le communisme repose donc pour Rafaël nécessairement sur un effacement de l’individu et de sa vie intérieure au profit de la réalisation de l’Histoire, faisant de lui uniquement un moyen et non une fin. À une époque où l’esprit totalitaire prend des formes nouvelles et où le peuple peut céder aux chimères de l’utopie, il nous faut « en revenir à un esprit de libertés ».

 

« Face à des gens qui agitent l’utopie, qui animent une forme de spiritualité, il nous faut raviver un discours de la liberté qui soit poétique, qui aille chercher dans les passions, les émotions, afin d’éveiller une conscience de la liberté »


Pour lire l’entretien de Rafaël, cliquer ICI.

 

Publié le 09/05/2023.

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