
Cécile Philippe, présidente de l’Institut Molinari, revient dans Les Échos sur les échecs de l’approche comptable de l’hôpital public. Elle explique pourquoi toutes les dépenses comme toutes les coupes budgétaires ne se valent pas.
La crise de la Covid-19 a montré les défaillances de l’hôpital public, que la classe politique a largement attribué à un manque de moyens. Seulement, les dépenses publiques sont en hausse ininterrompue depuis 1989. Si le vieillissement de la population est un facteur non négligeable, il ne doit pas éluder la part du poids croissant de l’administration qui nuit au développement et à l’adaptation de l’hôpital aux situations évolutives (démographique) ou disruptives (épidémique).
« [En France], le personnel administratif s’est étoffé au sein des services hospitaliers pour représenter 34 % des emplois contre 24 % en Allemagne ou 25 % en Italie. »
Cécile Philippe explique que les soignants ont été considérés comme des charges comptables dans le budget de l’hôpital alors qu’ils devraient être les acteurs d’une bonne gestion. Aussi, leur statut a été complètement administré, de leur nombre (numerus clausus) à leur salaire (celui d’une infirmière est inférieur au salaire moyen), en passant par leurs pratiques.
« Économiser sur la prévention ou l’innovation est un choix perdant. Il faut cesser les approches comptables non qualitatives pour retrouver des approches économique. »
Un rapport de la Cour des comptes montre que les économies tablées sur la prévention affectent l’espérance de vie en bonne santé, plus faible de six ans par rapport à la Suède, et que la dépendance prématurée alourdit in fine les caisses de l’Assurance maladie d’un milliard par an. Selon l’Institut Molinari, ce même montant pourrait par exemple être économisé avec le développement de la télémédecine, aujourd’hui plafonnée à 20 % l’activité des médecins.
Le pilotage par les coûts et la suradministration rendent notre système de soins averse au bien-être (pour les patients autant que les soignants) et à l’innovation. Si GenerationLibre n’a pas (encore) publié sur les questions de la santé et de l’hôpital, nous adoptons un raisonnement similaire concernant la fonction publique et le monde de l’éducation. Dans un rapport publié en 2014, nous imaginons la fin du statut de la fonction publique pour redonner dynamisme et modernité à nos administrations. Pour l’université, nous proposons la fin des frais d’inscription, remboursés par les diplômés au long de leur carrière, pour permettre une plus grande égalité des chances à l’entrée, une réduction de la dépense publique à terme et plus de moyens pour le parent pauvre de l’enseignement supérieur en France.
Pour lire la chronique de Cécile Philippe dans Les Échos, cliquer ICI.
Pour parcourir notre notre « Révolutionner les frais d’inscription », cliquer ICI.
Pour parcourir notre rapport « Servir l’État demain », cliquer ICI.
Publié le 08/02/2022.