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[Lu ailleurs] Présidentielle : le camp du bien contre le camp du mal ?

[Lu ailleurs] Présidentielle : le camp du bien contre le camp du mal ?

Dans Le Figaro, la philosophe Julia de Funès estime que la morale invoquée pour voter untel plutôt qu’un autre est vaine en ce que le raison ne prédomine jamais tout à fait sur la passion. 

 

Pour Julia de Funès, les prises de paroles médiatiques appelant à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle en raison de la reductio ad hitlerum faite à Marine Le Pen empêche de penser le présent et sa complexité. Derrière ces appels à l’opinion publique se cacherait une posture matamoresque consistant à dire le bien et le mal en se positionnant nécessairement du côté du premier .

« Plus le monde devient complexe et plus les esprits pauvres en lucidité mais riches en moralisation se cramponnent aux époques où il y avait d’un côté le mal, de l’autre le bien. »

En effet, selon la philosophe c’est surestimer le pouvoir de la morale sur les consciences que d’espérer que son invocation suscite des retombées électorales significatives. Qui donc a déjà arrêté de fumer après des sermons moralisateurs ? Pour la philosophe « seul un désir peut en contrer un autre, de sorte que le match raison versus passion se termine généralement mal pour la rationalité souvent perdante ».

Ensuite, il ne faut pas oublier qu’opposer des arguments rationnels n’est en rien une option adéquate pour attester du bien fondé d’un vote sur un autre. Axiologiquement la raison ne sert pas à distinguer le bien et le mal mais à discerner le vrai du faux.

« Un acte libre, comme l’est un choix électoral, suppose de se laisser déterminer par sa propre volonté. »

Enfin pour terminer sa démonstration sur le caractère inefficient de la morale en cette période électorale, Julia de Funès rappelle que la délibération suit la prise de décision et non l’inverse. Les citoyens ont déjà pour beaucoup faire leur choix et donc pris leur décision. La délibération qu’ils opéreront ne se fera qu’en miroir de cette décision contrairement à ce que pense « les prédicateurs ». Dès lors, pour la philosophe et au nom de l’essence même jeu démocratique à bulletin secret, il faut laisser les individus exprimer leur vote librement.


Pour retrouver l’entretien dans Le Figaro, cliquer ICI.

 

Publié le 19/04/2022.

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