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[Lu-ailleurs] – La mauvaise idée d’un nouveau commissariat au Plan

[Lu-ailleurs] – La mauvaise idée d’un nouveau commissariat au Plan

Dans une tribune pour Le Figaro, Bertille Bayart loue la volonté du Gouvernement de réintroduire du temps long dans l’action publique. Mais le commissariat général au Plan lui semble superflu.

 

Au tournant des années 1960, les décideurs politiques et hauts fonctionnaires voyaient dans le téléphone un objet de luxe dont pourraient se passer les Français.

Quelques années plus tard, Bernard Esambert, ancien collaborateur de Georges Pompidou, ne pouvait que regretter ce manque d’anticipation : les foyers français raccordés au réseau étaient sept fois moins important qu’en Suède.

« Un plan quinquennal qui aurait été rédigé avec 2020 pour horizon nous aurait certainement promis la généralisation de la voiture autonome avant son électrification massive. » Bertille Bayart

Pour Bertille Bayart, la prévision est donc un art difficile. Si le quatrième plan s’était trompé sur le téléphone, il n y a pas de raison que ce nouveau plan ne fasse pas fausse route.

Si l’outil était adapté à la conjoncture de l’après-guerre et de la reconstruction, il paraît anachronique au temps de l’économie et de l’innovation. Pourtant, la volonté d’Emmanuelle Macron et de Jean Castex de réintroduire le sens du temps long dans l’action publique est bonne.

« Le retour du Plan serait donc l’instrument pour réintroduire le sens du temps long dans l’action publique. L’objectif est louable, mais l’instrument, superflu. » Bertille Bayart

Pour Bertille Bayart, l’action publique a effectivement besoin d’une stratégie. Elle cite l’exemple de la politique ferroviaire, qui a besoin de cohérence et d’arbitrages pérennes. Mais plutôt qu’un haut-commissariat au Plan, il serait plus efficace que Matignon organise mieux le travail interministériel.

Enfin, le plan avait autrefois un rôle important de concertation et d’expertise. Aujourd’hui, l’exécutif ne manque pas d’institutions auprès desquelles prendre conseil (le Conseil d’analyse économique, France Stratégies, le Conseil économique et social…).

Comme le dit Bertille Bayart, si nous avons besoin d’un haut-commissariat au Plan, « confions-lui une seule mission : planifier sur un quinquennat la réforme de l’État et envisager ainsi son autodestruction au terme de cette période ».


Pour lire la tribune de Bertille Bayart, cliquer ICI.

 

Publié le 24/07/2020.
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