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Liberté, que ferais-je sans toi !

Liberté, que ferais-je sans toi !

[LU AILLEURS] Lucile Nassif, étudiante en droit à l’Université Paris I, et sympathisante de notre think-tank, vous présente le tract « Sans la liberté » de François Sureau.

 

Écrivain et avocat aux conseils, François Sureau s’est engagé pour la défense des libertés publiques. Publié en septembre 2019 chez Gallimard, « Sans la liberté » se veut la démonstration que les avantages de la liberté l’emporteront toujours sur ses inconvénients.

En mettant en lumière les atteintes qui lui sont continuellement portées, le tract sert de rappel alors que les idéaux de liberté peinent à se perpétuer. François Sureau écrit ainsi : « La gauche a abandonné la liberté comme projet. La droite a abandonné la liberté comme tradition […] Le premier camp réclame des droits « sociétaux » dans un long bêlement progressiste, le deuxième des devoirs dans un grand bêlement sécuritaire. »

Dans le difficile équilibre entre sécurité et liberté, l’auteur reproche à la production législative incessante de faire triompher presque systématiquement la sécurité au profit d’un État toujours mieux informé sur les faits et gestes de ses citoyens. En se remémorant ses jeunes années, il regrette l’époque des hommes allant à vélo où bon leur semblait sans avoir à se faire contrôler. La nostalgie du récit fait remarquer, par contraste, que tout prétexte est devenu bon pour limiter les libertés publiques aujourd’hui (i.e. : les attentats ayant entraîné la loi sur l’état d’urgence et des milliers de perquisitions). Dès lors, la sécurité est renforcée, et nos libertés affaiblies.

L’ouvrage met particulièrement en évidence la substitution progressive du culte des droits à l’idéal des libertés. Les gouvernements ne répondant plus qu’à l’appel des citoyens pour de nouveaux droits, ils sont désormais en position de justifier tout empiètement sur les libertés. François Sureau mentionne notamment les droits de l’homme, initialement vecteurs du respect des libertés en période d’après-guerre, et reproche aux gouvernements de les méconnaître, voire de ne plus les considérer que comme de simples instruments. Ainsi, comme le souligne l’auteur, les citoyens se trouvent en situation de demandeurs face à l’État, ce qui rend l’opposition plus délicate.

Une des conséquences principales des limites posées à la liberté a été de priver le citoyen de sa réflexion, notamment par l’entrave à la circulation de l’information ainsi que la surveillance générale renforcée. « Sans la liberté » l’indique en mentionnant la loi sur les fake news où le risque de censure s’est accru. L’avocat dénonce ainsi la perte de confiance de l’État envers le citoyen libre dont résulte une série de nouvelles règles visant à mieux encadrer cette liberté. Une réponse probablement contre-productive.

À terme, François Sureau milite pour un élan de courage de la part de chacun : il s’agirait d’accepter les incommodités que la liberté engendre au profit d’un idéal commun. Si la liberté peut blesser par des pensées qui dérangent ou offusquer par des cultes, elle est signe d’une société en bonne santé et garante du bien-vivre individuel.

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