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La planification contre l’écologie – Gaspard Koenig

La planification contre l’écologie – Gaspard Koenig

Dans Les Echos, Gaspard Koenig voit dans le retour de la planification écologique la marque d’un centralisme étatiste qui condamne l’innovation permise par le marché seul. Contre la planification, il défend une mesure radicale : mettre un prix sur le carbone et redistribuer la taxe sous forme de dividende. 

 

Chassez le naturel par la porte, il revient par la fenêtre. C’est ainsi que le principe étatiste de la planification consistant à faire confiance à une poignée d’experts supposément omniscients sur notre futur, dont le caractère est par essence incertain, fait son grand retour avec le nouveau gouvernement. Si la planification est communément associée au Gosplan soviétique, en France son origine est différente. Les théoriciens français du planisme sont à chercher du côté du groupe de réflexion, X-Crise, ayant rassemblé dans les années 1930 des ingénieurs et des philosophes à la suite de la crise économique de 1929. Les idées planistes qu’ils développèrent furent poursuivies par le régime Vichy avant de s’imposer sous de Gaulle et de symboliser sa politique économique.

« En centralisant la collecte de l’information et en prétendant anticiper l’avenir, le Plan prive les acteurs de la capacité d’ajustement continue requise pour l’innovation : qui sait si l’hydrogène sera considéré comme la panacée dans quelques années ? »

De Mélenchon à Macron, un large pan du spectre politique français semble s’être converti à cet idiome. Pourtant, comme le rappelle Gaspard, s’en remettre à des experts, aussi brillants soient-ils, afin de définir et d’émettre des politiques publiques indiscutable et incontestable est une réduction de liberté. La planification revient à s’asseoir et à balayer d’un revers de la main les avancées de la connaissance scientifique et les ajustements technologiques qui en découlent.

Pour Gaspard, la lexie de planification écologique cache un rejet de l’économie de marché. Ainsi, s’il partage les ambitions de sobriété édictées par Jean-Marc Jancovici, il en conteste la méthode anticapitaliste. L’opposition idéologique caricaturale entre le capitalisme et l’écologie s’est substituée à l’opposition de fond sur les méthodes, étatiste ou libérale, pour parvenir aux objectifs climatiques et environnementaux consensuels et partagés par la majorité de la population.

« Défini démocratiquement par rapport à un objectif de réduction des émissions, le prix carbone laisserait les individus arbitrer leurs préférences et les entreprises imaginer des solutions alternatives. »

Face à la planification écologique, Gaspard plaide, dans la lignée des travaux de Christian Gollier, pour un prix carbone. Chiffrer le coût du carbone à partir d’objectifs d’émissions à atteindre permet d’inciter les individus producteurs comme consommateurs à modifier leur comportement sans les y contraindre de façon autoritaire. Pour rendre ce mécanisme acceptable socialement, Gaspard propose que cette taxe soit redistribuée sous forme de dividende aux populations les plus plus pénalisées par les répercussions socio-économiques de la mesure. Preuve, s’il en fallait une qu’il est possible de concilier la sobriété et l’économie de marché.


Pour lire la chronique de Gaspard dans Les Échos, cliquer ICI.

 

Publié le 01/06/2022.

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