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La liberté de conscience, un rempart à la « décivilisation »

La liberté de conscience, un rempart à la « décivilisation »

Dans sa chronique pour L’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber défend la liberté de conscience et d’expression face au risque de « décivilisation » qui menacerait une société incapable d’assumer comme de tolérer une diversité de points de vue.

 

Monique commence par revenir sur le sens moderne de la liberté, définie par la délimitation d’un espace privé et totalement indépendant de pouvoirs extérieurs, qu’ils soient sociaux ou politiques, une sphère protégée où l’individu peut agir selon ses propres convictions. « Ni de droite, ni de gauche », ce principe de liberté « traverse les partages politiques » et fonde toutes les conceptions politiques.

 

« Pareille conception de la liberté [est] présente chez les libéraux de gauche et les anarchistes comme chez l’économiste Friedrich Hayek. »

Cette vision n’est pas celle d’un individu tout puissant dans ses caprices et ses désirs sans bornes, mais d’une liberté qui peut se déployer au sein de la société civile, garantie par l’État pour que chacun jouisse de cet espace d’autonomie.

 

« Le vieux rêve d’un contrôle des individus et d’une ingénierie sociale semble du reste réapparaître en version soft dans l’ambition de collecte systématique des traces laissées par les activités humaines afin de prédire nos préférences, pour nous confronter ensuite à une plausibilité statistique de nous-mêmes. »

Cette liberté peut s’exprimer de différentes manières : liberté d’expression, de conscience, d’opinion… et se dresse en rempart face aux forces sociales qui tentent de façonner et contrôler les individus à leur guise. À travers les époques et sous des manifestations différentes, de la liberté religieuse au XVIIème siècle à la Résistance, c’est donc toujours le même principe de liberté qui s’est exprimé face aux autoritarismes cherchant à créer un individu unique et uniforme.

 

« En procédant à cette forme d’euphémisation du monde, en amenant nos enfants à vivre dans une culture où toute trace de racisme est vouée à disparaître, nous créons une situation où ils ne pourront pas comprendre en quoi nos convictions morales d’aujourd’hui sont liées à une histoire et quelle en est la valeur. »

Aujourd’hui pourtant cette liberté est menacée : par la surveillance de masse indiscriminée ou encore la collecte systématique des données censées prédire nos comportements futurs. Surtout, elle est menacée lorsque certaines opinions sont jugées inadmissibles et inaudibles au sein d’une société, et qu’il est refusé par principe de les discuter. Selon Monique, le processus d’« euphémisation du monde » qui vise à lui retirer toute sa « rudesse » (comme modifier des occurrences racistes ou oppressives dans les écrits du passé) ne peut mener qu’à une homogénéisation de la pensée, et in fine à une société incapable d’interroger ses propres convictions ni d’être en mesure de les défendre, car incapable de les comprendre. Pour Monique, là résiderait vraiment une « décivilisation ».

 

« A ne tolérer que ce qui est semblable à nous, nous ne deviendrons plus qu’une société d’individus aux jugements réflexes, qui auront oublié la liberté si précieuse de délibérer en soi-même et de se faire son propre jugement. »


Pour lire la chronique de Monique, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », cliquer ICI.

 

Publié le 31/05/2023.

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