Nos actus

« Je crois que les institutions créent les hommes » – Koenig

« Je crois que les institutions créent les hommes » – Koenig

Invité dans l’émission François Lenglet Déchiffre, notre fondateur Gaspard Koenig nous emmène en Suisse et au Kurdistan pour nous parler des institutions de notre République et revient sur la réforme du RSA, notre rapport à l’espace et les suppressions d’emplois par l’IA.

 

Dans une discussion sur l’exemple institutionnel allemand, Gaspard rappelle que l’Allemagne n’a pas le monopole du parlementarisme et qu’au XIXème siècle toutes les démocraties européennes sont parlementaires, le présidentialisme étant une invention de la deuxième moitié du XXème siècle en Europe.

Gaspard fait remarquer que, durant la Révolution française, certains parlementaires exigent que l’appellation « ministre de » (la Justice par exemple) soit remplacée par l’expression « ministre des lois de » (la Justice) afin de souligner le rôle précisément d’ « exécutant » du pouvoir exécutif par rapport au législatif.

 

« Je crois que les institutions créent les hommes : donnez aux Français des institutions suisses, il leur faudra peut-être quelques mois, quelques années, mais ils deviendront Suisses ! »

Notre fondateur refuse l’idée d’une nécessité de l’incarnation du pouvoir et s’appuie sur l’exemple du Kurdistan qui s’inspire du communalisme libertaire de Murray Bookchin pour mettre en place le rêve fédéraliste d’une société décentralisée où la majorité des décisions sont prises à l’échelle de la commune.

 

« La démocratie, pour nos pères fondateurs, c’est forcément la souveraineté parlementaire »

Gaspard revient également sur le fonctionnement du Revenu de Solidarité Active (RSA) qui créé selon lui les problèmes qu’on lui reproche : en ne voulant pas reconnaître que la possibilité de pouvoir subvenir à ses besoins vitaux est un droit, le système actuel présente le RSA comme une faveur en échange de laquelle sont attendues des contreparties. Ces contreparties prennent la forme d’obligations bureaucratiques qui ne font que freiner l’esprit d’initiative des bénéficiaires et créent les situations d’assistanat qu’on lui reproche.

S’appuyant sur les travaux de Guy Standing, Gaspard préconise un vrai changement de paradigme, fondé sur la confiance : en responsabilisant les bénéficiaires pour gérer au mieux un revenu attribué sans contrepartie, le système serait plus à même de favoriser l’esprit entrepreneurial dont les détracteurs actuels déplorent précisément l’absence.

 

« Plutôt que de conditionnaliser, faisons l’inverse : on dé-conditionnalise absolument et on fait le pari que si vous faites confiance aux gens, ils vont entreprendre des choses »

Pour Gaspard, les luttes musclées contre les grands chantiers ayant cours en France sont le symptôme d’un changement d’époque qui voit naître un temps où l’impact écologique devient prioritaire, ainsi que la volonté de « ralentir » face à des processus d’accélération et d’urbanisation toujours accentuées. Face aux volontés de désenclavement à l’excès, Gaspard prône un ralentissement de construction d’infrastructures qui, pour faire gagner un temps dispensable, engagent des moyens destructeurs pour l’environnement et participent à dégrader nos modes de vie.

Concernant les moyens d’action de ces luttes, Gaspard note que « c’est toujours comme cela qu’ont commencé les grandes transformations sociales », certains combats légitimant des formes de désobéissance civile, non violente si possible. Il réhabilite ce faisant les militants écologistes qui pratiquent la désobéissance et qui selon Gaspard sont « extrêmement raisonnables » car ils connaissent très bien les enjeux scientifiques du problème et en mesurent mieux que beaucoup l’ampleur, tout en s’assurant que leurs actions ne causent pas de réels dommages, en prenant soin de marquer des tableaux protégés par une vitre de protection par exemple.

 

« Les sociétés ont toujours bougé parce que certains ont désobéi à la loi ou désobéi à la norme »

Profitant d’être interrogé sur les potentielles suppressions d’emplois que pourrait engendrer le développement de l’intelligence artificielle, Gaspard questionne le sens de nos métiers. Cette inquiétude est en effet pour lui le signe que beaucoup de nos métiers se sont mécanisés et transformés en tâches d’exécution laissant peu de place à la créativité, si bien que les « logiques artificielles » comme chat-GPT n’ont aucun mal à effectuer à notre place des activités qui n’ont plus grand-chose de proprement humain.

Loin de n’être qu’une suite d’opérations logiques, Gaspard nous rappelle avec Alain Damasio la nature fondamentalement sensible et corporelle de l’intelligence humaine. L’IA est ainsi pour notre fondateur l’occasion d’abandonner nos « bullshit jobs » pour retourner vers des activités qui engagent véritablement une intelligence humaine et créative.

 

« Tous ces emplois sont substituables parce que nous avons créé des emplois qui ne sont pas humains »

 


Pour regarder l’entretien, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur le « Revenu universel », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur le « Liber : une proposition réaliste », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 17/05/2023.

Toute l'actu
Débats
Dossiers
Influence
Podcast
Presse
Rencontres
Tribunes
Vidéo
Charger + d'actu

S'inscrire à la Newsletter