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« Dès la fin des élections, on pense aux suivantes » – Gaspard Koenig

« Dès la fin des élections, on pense aux suivantes » – Gaspard Koenig

Dans Atlantico, Gaspard Koenig critique la prééminence du président de la République – élu au suffrage universel direct – qui brime le débat d’idées et accroît les tensions belliqueuses.

 

À l’aune du sondage Ifop commandé par GenerationLibre, Gaspard légitime son combat contre le présidentialisme par la volonté d’une majorité de Français d’un débat porté avant tout sur les idées, plus que sur les personnes. Il voit la figure du président post-1962 – élu au suffrage universel direct – comme la source du mal démocratique qui ronge notre pays.

« On est dans une situation ou dès la fin des élections les gens pensent aux suivantes donc il n’y a plus aucune construction doctrinale au sein des parti politiques qui ne sont plus que les réceptacles de tels ou tels champions. »

Si l’élection présidentielle demeure celle qui suscite le plus de participation, ce n’est pas tant le plébiscite d’un homme providentiel que la conviction qu’il est le seul personnage capable – et donc responsable – de tout. Gaspard lorgne du côté de l’UE, là où la direction à deux têtes (Présidents de la Commission et du Conseil) freine les tensions belliqueuses.

« L’espoir que j’ai c’est que l’actuel président soit assez orgueilleux pour aimer l’idée d’être le dernier et clôturer cette frise de De Gaulle à lui-même. J’ai peu d’espoir mais pour moi c’est la meilleure option. »

Gaspard propose une alternative à cette concentration des pouvoirs par un retour à la démocratie représentative couplée à davantage de participation, à l’image des référendums locaux en Suisse. Il se lamente que la France ait perdu l’habitude de la délibération et de la décision collectives et qualifie le système électoral actuel de « stade zéro de la démocratie ».

« En ayant relu les mémoires de [De Gaulle] à l’aune de cette question du suffrage universel et de l’incarnation de la souveraineté, je considère que le modèle de société qu’il a mis en place est, au fond, militaire, hiérarchique, insupportable. Il est temps de le remettre en cause plutôt que de reprendre cet héritage de manière complètement aveugle. »

Gaspard revient sur sa propre expérience de candidat à la présidentielle. Il décrit comment il a été « entraîné sur la pente de la personnalisation omnisciente » malgré lui. Il refuse le fatalisme de l’élection présidentielle comme un passage obligé pour faire émerger un nouveau courant dans le débat public.

« Pour faire émerger un mouvement politique en France aujourd’hui, il faut passer par la présidentielle. Je le déplore mais c’est la règle du jeu. C’est là qu’il y a une attention médiatique et citoyenne sur les idées politiques. »

La principe d’une déprésidentialisation de la Ve République est aussi la notre. Huit experts le détaillent dans notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République ». Si l’élection présidentielle subit une hausse continue de l’abstention depuis 2007, elle demeure celle qui détermine le plus le cap des cinq années suivantes. Il faut sortir de cette spirale infernale !


Pour lire l’entretien de Gaspard, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.

 

Publié le 11/10/2022.

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