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Le cannabis bientôt légalisé à Paris ?

Alors que la France vient d’autoriser une expérimentation du cannabis thérapeutique mais campe sur sa politique répressive en matière de cannabis récréatif, Paris a fait une demande au Gouvernement pour être ville test du cannabis récréatif légalisé.

 

Début juillet, l’agence du médicament a donné son feu vert à l’expérimentation du cannabis thérapeutique, au même moment où s’installait une mission d’information à l’Assemblée nationale, réunissant quatre commissions.

Cette effervescence, en France, fait écho au rapport publié le mardi 9 juillet par l’Adam Smith Institute, think-tank britannique, appelant à suivre le modèle de légalisation du Colorado.

L’actualité ne cesse d’y revenir : après la publication le 19 juin dernier d’une tribune dans le Nouvel Obs signée par médecins, élus et économistes désireux d’ « en finir avec le statu quo », c’était au Conseil d’analyse économique (CAE), think-thank indépendant sous l’autorité du Premier ministre, de préconiser la légalisation du cannabis en France, rappelant qu’elle pourrait rapporter à l’État 2 milliards de recettes fiscales.

La proposition de la ville de Paris permettra-t-elle de faire un pas vers la légalisation ? Pas si sûr. Le sujet ne relevant pas des compétences de la ville mais du gouvernement, c’est à ce dernier que la décision finale reviendra. La tradition jacobine et centralisatrice de la France pourrait alors empêcher l’expérimentation ou la pérennisation à l’échelle locale. Pourtant selon la présidente du groupe à l’origine de la proposition (RGCI), Laurence Goldgrab c’est justement l’occasion « d’interpeller l’Etat et de montrer qu’à l’échelle locale, nous sommes prêts ».

La légalisation – et donc la régulation – du cannabis n’est pas seulement un enjeu économique mais surtout un enjeu de santé publique. « Actuellement, la France a le système le plus répressif d’Europe et pourtant, nous sommes aussi le pays où la consommation explose, en particulier chez les mineurs. Le constat est sans appel : cinquante ans de répression inefficace et coûteuse » rappelle Laurence Goldgrab, à l’instar de notre rapport publié en mai 2018.

Une situation d’autant plus alarmante que les conséquences de la consommation chez les mineurs sont préoccupantes : selon l’OFDT, 41,5% des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà fumé du cannabis, dont 10% d’entre eux étant des fumeurs réguliers. Un chiffre qui chute à 33% pour les adultes de 18 à 64 ans. Or, on constate que le taux de consommation faiblit chez les mineurs quand le cannabis récréatif est légalisé (INHESJ).

Le rapport du think-thank Adam Smith Institute (“The Green Light — how legalizing and regulating cannabis will reduce crime, protect children and improve safety”) rappelle l’importance du principe de la liberté/responsabilité du consommateur majeur, et s’attache à montrer que la légalisation du cannabis permettrait de réduire l’activité criminelle liée au marché noir, mais également par sa régulation, d’améliorer les objectifs de santé publique en contrôlant la qualité et en investissant dans la prévention. Ce dernier appelle ainsi à une légalisation par le marché sur le modèle du Colorado au contraire d’un monopole d’État qui ne met pas, selon lui, un terme au marché noir comme dans le cas du Québec ou de l’Uruguay.

GenerationLibre ne peut que soutenir ces diverses initiatives. Dans la droite ligne de son rapport publié en mai 2018, notre think-tank travaille actuellement à un deuxième rapport sur les modalités de régulation du cannabis en France, et l’éventuel élargissement à d’autres substances.

Nous sommes déterminés à peser dans le débat public pour informer et faire avancer les choses.


Pour lire la chronique de Maxime Sbaihi « Cannabis : une léthargie française » cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Pourquoi et comment légaliser le cannabis », cliquer ICI.

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