Nos actus

N’interdisons pas les chaudières, rendons les plus chères

N’interdisons pas les chaudières, rendons les plus chères

Dans sa chronique pour l’Opinion, notre présidente Monique Canto-Sperber appelle à ne pas céder à l’erreur de la planification écologique mais plutôt à emprunter la voie des mécanismes de marché pour réussir notre transition. 

 

Pour Monique, il est important (même nécessaire) que les mesures annoncées par le Conseil de planification écologique soient « acceptables pour une large partie de la population ». En effet, l’État se donne comme mission de réduire de 50% l’émission des gaz à effet de serre d’ici 2030. Transition espérée certes, mais difficile à mettre en oeuvre en si peu de temps. Pour ce faire, une politique de planification a été allouée, à hauteur de 34 milliards d’euros.

Néanmoins, la philosophe n’apparaît pas convaincue. Pour elle, il ne serait pas réaliste de demander à des acteurs extérieurs (les industriels) de réévaluer leur politique. L’État n’est finalement que responsable de « ce qui dépend de lui, non sur ce qui n’en dépend pas ». 

Monique appelle à développer une politique économique ambitieuse, basée sur le concept de « responsabilité collective », en sensibilisant chaque citoyen à la cause plutôt que d’interdire et de restreindre nos modes de vie par des décisions centralisées et verticales. Elle souhaite « laisser place aux initiatives nouvelles, à la prise de risque, et même à l’imprévu, sans imposer des moyens prédéfinis ou un rythme unifié ». 

« Les transitions pour réussir doivent rester au plus près du réel et être menées en adaptant, expérimentant, produisant des scénarios différents et des études d’impact (…). »

 

À l’inverse d’une écologie planificatrice, Monique ambitionne une politique volontariste basée sur des mécanismes « jouant sur le marché et les prix (quotas ou fiscalité) ». Elle développe une solution défendue de longue date par GL : la tarification carbone, qui joue sur le signal prix. Pour que cela soit acceptable, il est nécessaire d’avoir le consentement des citoyens. Ainsi, réfléchissons nous à redistribuer une partie des recettes aux Français sous forme de dividende. Monique évoque donc la création d’un « impôt négatif qui leur permette de bénéficier d’une aide plus ou moins importante et automatique selon les ressources du foyer ». Cette solution remplacerait et faciliterait les aides déjà existantes « insuffisantes, peu lisibles et dispersées » selon notre présidente. 

« La pollution est une externalité négative, les pollueurs privés doivent être les payeurs et pour les pollutions des services au public, c’est aux utilisateurs et aux contribuables de les financer. »

 

Monique suggère aussi la possibilité de mettre en place des « incitations au renchérissement pour les produits polluants » et évoque même une possible augmentation des prix des chaudières au fioul plutôt que leur interdiction. Une fois de plus, le comportement de chaque citoyen doit être régi par son propre choix individuel et son libre-arbitre et non par une décision paternaliste.

Pour finir, Monique demande donc à l’État d’arrêter de prendre des décisions irréalisables et trop ambitieuses mais avant tout de revenir à une politique réaliste libérale « qui s’abstient de jugement moral sur les modes de vie », notamment ceux des plus démunis. 

« En matière de transition écologique, on tend aujourd’hui à fixer des objectifs ambitieux, mais dont on sait au moment où on les énonce que les moyens de les mettre en œuvre ne seront sans doute pas accessibles dans le délai imparti. »

 


Pour lire la chronique de Monique, cliquer ICI.

Pour comprendre la tarification carbone, cliquer ICI.

 

Publié le 11/10/2023.

Toute l'actu
Débats
Dossiers
Influence
Podcast
Presse
Rencontres
Tribunes
Vidéo
Charger + d'actu

S'inscrire à la Newsletter