
Dans Marianne, notre expert Guillaume Bullier et notre directeur Christophe Seltzer s’opposent à la taxe du stationnement selon le revenu, et défendent un système de péages, des référendums locaux et une tarification carbone généralisée redistribuée aux Français.
La Ville de Lyon souhaite instaurer une taxe sur le stationnement en fonction de la masse et de la consommation du véhicule, et en fonction du revenu, afin de lutter contre la prolifération des grosses voitures à moteur thermique. En rentrant l’immatriculation du véhicule dans l’horodateur, le système d’immatriculation des véhicules (SIV) calculera une tarification adaptée à chaque voiture en fonction de sa consommation d’énergie et de sa masse.
Concrètement, l’abonnement de stationnement pour un véhicule supérieur à 1725kg sera de 45€ mensuels, 30€ pour un véhicule entre 1 000 et 1 725 kg et 15€ pour un véhicule inférieur à 1000kg ainsi que pour tout véhicule électrique inférieur à 2,2T. Par ailleurs, les ménages à revenus modestes et les familles nombreuses bénéficieront d’un tarif préférentiel avec un abonnement à 15 € par mois.
Notre expert Guillaume Bullier fait remarquer que la taxation du stationnement n’est pas le moyen le plus pertinent pour faire baisser les émissions de CO2, car cela revient à taxer les moments où le véhicule est à l’arrêt, soit lorsqu’il pollue le moins. S’il appelle à taxer le stationnement pour « faire payer les coûts d’infrastructure de stationnement ou l’occupation de l’espace public », il note que l’espace occupé dépend du volume du véhicule et non de son poids ou de ses émissions de gaz à effet de serre.
« Si le combat contre la pollution atmosphérique est plus que légitime, il est étrange de la faire payer à travers le coût de stationnement. Cela sous-entend-il que plus un véhicule est stationné longtemps, plus il émet de particules ? C’est assez contre-intuitif. Un VTC circulant toute la journée est-il moins émetteur qu’une voiture stationnée 95 % du temps ? » – Guillaume Bullier
Pour régler la question spécifique de la pollution automobile, il propose plutôt de limiter la présence des véhicules dans les villes et de « mettre en place des péages urbains dans chaque ville, éventuellement dépendants des émissions de chaque véhicule » ainsi qu’une « taxe ou des quotas carbone ».
Notre directeur Christophe Seltzer complète et souhaite l’instauration d’un système d’incitation par les prix « à travers une généralisation et une systématisation du prix carbone intégré dans le prix à la consommation de tous les biens et services. » Pour ce qui est des fonds collectés par la taxe, ils seraient redistribués sous la forme d’un « dividende aux Français (en divisant tout ou large partie de la masse de l’impôt collecté le mois précédent par le nombre de Français) ». Il ajoute : « si on veut aller vers des restrictions ou des interdictions de circulation et/ou de stationnement, il faut que la démocratie locale s’exprime via un référendum. »
Pour lire l’article, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre billet « Écologie : les incitations de marché contre la planification d’État », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre tribune « Lutter contre le réchauffement climatique ne doit pas être antisocial », cliquer ICI.
Publié le 27/07/2023.