Lors d’une conférence pour la Cité des Débats, organisée par la Revue politique et parlementaire à Saint-Raphaël, notre présidente Monique Canto-Sperber appelle à revaloriser le Parlement dans notre démocratie représentative et à autonomiser l’école.
La démocratie pourra-t-elle s’adapter ou résister à ce qu’est devenu le savoir ? Telle est la question que se pose notre présidente et à laquelle elle tente d’esquisser des réponses. Tout d’abord, Monique affirme que c’est la participation active de l’ensemble de la population qui rend une décision politique légitime. La recherche de l’intérêt commun doit se faire au terme d’une délibération collective, qui se tient dans une instance qui décide du destin d’un groupe. Pour Monique, la démocratie représentative induit du parlementarisme car les députés et les sénateurs représentent le peuple et ne sont pas seulement les mandataires du pouvoir. Finalement, le savoir repose au coeur de l’exercice démocratie et permet d’articuler les aspects particuliers du savoir propre à une région avec la recherche d’un l’intérêt universel.
« Chaque citoyen doit avoir part d’une partie de la souveraineté et participer à la décision politique. »
Monique rappelle que notre démocratie est avant tout libérale et exige donc des contre-pouvoirs : des autorités et une presse indépendantes. Fondée sur un savoir multiforme, notre démocratie est donc sujette à une transformation radicale qui touche le savoir et le pouvoir. Mais quoi qu’il arrive, le savoir se doit de rester largement accessible. Monique propose des solutions aux risques d’altérations de notre démocratie : tout d’abord adopter une régulation adaptée des réseaux sociaux, ensuite repenser la légitimité de l’obéissance démocratique, et enfin vivifier la participation démocratique pour faire en sorte que les citoyens deviennent des experts sur certains sujets.
« C’est la participation civique de l’ensemble de la population qui rend une décision politique légitime. » 💬
Notre présidente @canto_sperber appelle à plus de #parlementarisme au nom de la démocratie représentative (cc @RevuePol, @VilleStRaphael)
🔎 https://t.co/ZwpInagUTL pic.twitter.com/7eQenNBWSa— GenerationLibre (@GLthinktank) October 5, 2023
Notre présidente revient ensuite sur la massification scolaire des années 1970 qui s’est accompagnée d’une politique éducative centralisée qu’elle dénonce comme un schéma malsain. À l’inverse, Monique préconise plutôt de donner plus d’autonomie aux équipes éducatives pour qu’elles adaptent les solutions au terrain. Davantage de pouvoir aux plus petits échelons… encore de la subsidiarité ascendante !
Pour regarder la conférence de Monique, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires », cliquer ICI.
Publié le 05/10/2023.
Invité par LCP dans « Ca vous regarde », notre directeur Christophe Seltzer salue l’initiative inédite du Conseil régional d’Ile de France qui demande à l’Etat de pouvoir se saisir de 45 nouvelles compétences.
Notre directeur commence par saluer un fait d’actualité inédit et dans la droite ligne de notre combat pour la subsidiarité ascendante : le conseil régional d’Ile-de-France demande à pouvoir s’auto-saisir de 45 nouvelles compétences.
Il souligne que la proposition de régionalisation du SMIC a la vertu de mettre sur la table le problème d’une norme économique nationale qui ne répond pas à la disparité des réalités locales ou professionnelles.
« Cette initiative du Conseil régional d’Ile de France est révolutionnaire. »
Christophe invite aussi à penser à l’autre versant d’une réelle décentralisation : l’autonomie fiscale pour les collectivités territoriales afin de responsabiliser les élus locaux comme les administrés.
La #décentralisation enfin en marche ?
Sur @LCP dans #CVR invité par @Myriamencaoua, je salue le véritable « pacte girondin » initié par le Conseil régional d’Ile de France ( @jfvigier – @vpecresse) qui demande à l’Etat de pouvoir s’auto-saisir de 45 nouvelles compétences. 1/4 pic.twitter.com/2RGAgnC8BR— Christophe Seltzer (@seltzer_c) September 22, 2023
Il rappelle qu’au fur et à mesure des grands actes de décentralisation, l’Etat a paradoxalement quasiment achevé de recentraliser toute la fiscalité.
« En face d’une compétence, une collectivité devrait pouvoir lever l’impôt elle-même. »
Enfin, notre directeur défend notre proposition de simplification normative et fiscale pour remettre les logements vacants sur le marché locatif.
Pour voir l’émission, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Le pouvoir aux communes », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre note « Pour une autonomie fiscale des collectivités territoriales », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Le logement pour tous », cliquer ICI.
Publié le 22/09/2023.
Invité à deux reprises sur CNews et dans les colonnes d’Atlantico, notre chargé d’études Rafaël Amselem a eu l’occasion, au cours de l’été, de poursuivre nos combats phares : écologie, immigration, institutions, libertés publiques…
Rafaël revient sur la volonté de Gérald Darmanin de mettre en oeuvre une politique quinquennale plus sociale, à la suite de la présidence d’Emmanuel Macron. Pour Rafaël, cette volonté n’est que superficielle puisque le Gouvernement actuel bafoue un certain nombre de principes sociaux. Pour ne citer qu’un exemple : la conditionnalisation du RSA, que Rafaël associe à « la conditionnalisation de la survie ».
Notre chargé d’études rappelle que nos institutions sont trop « centrées sur l’irresponsabilité généralisée » et appelle à rebâtir notre architecture institutionnelle, afin de responsabiliser (enfin) nos politiques. Aussi, il s’inquiète d’ « une focalisation abusive » sur la prochaine élection présidentielle. Une fois de plus, cela démontre bien la verticalité et l’hyper-présidentialisme délétère de la Ve République, qu’il faut urgemment combattre.
« L’architecture institutionnelle de la Ve République ne récompense pas beaucoup la responsabilité des politiques. »
Concernant la crise migratoire en Méditerranée et plus globalement l’immigration, Rafaël plaide pour une meilleure intégration sociale des immigrés. Il appelle à faire preuve de plus de dignité humaine et à faire tomber les barrières administratives et bureaucratiques inutiles afin d’accueillir de manière plus libre et juste les nouveaux arrivants sur notre territoire. Il appelle notamment à lever les barrières à l’emploi auxquelles les immigrants font anormalement face.
« Il y a énormément de barrières à l’emploi pour les immigrés, ce qui n’est pas dans notre intérêt et contraire à la dignité humaine. »
Face à l’urgence climatique, Rafaël se veut opposé à des politiques d’interdiction. En effet, ces politiques ne seraient pas efficaces, trop « paternalistes, autoritaires, verticales ». Il appelle à défendre notre modèle de démocratie libérale face à l’impératif écologique et à « ne pas conditionnaliser nos libertés ». Pour ce faire, Rafaël défend une solution radicale mais efficace : la tarification du carbone. Il développe les avantages sociaux et économiques de la systématisation de la tarification carbone, assortie d’un dividende carbone redistribué aux Français.
« L’urgence écologique réelle ne justifie pas les interdictions, ni le démantèlement de l’État de droit et de la démocratie libérale. »
Notre chargé d’études réagit aussi aux récentes affaires d’antisémitisme dans les discours politiques français. Il dénonce un traitement problématique de l’antisémitisme, notamment à gauche de l’échiquier politique. Il demande à la gauche de revenir à sa politique originelle d’anti-racisme. Rafaël pointe aussi du doigt la droite et espère que l’ensemble de la classe politique trouvera le courage de lutter contre ce mal profond.
« Au fond, les juifs sont les jouets et les instruments de luttes partisanes, personnelles et politiques. »
Aussi, dans les colonnes d’Atlantico, Rafaël appelle à ne pas céder aux exigences des forces de l’ordre en leur accordant un régime d’exception. Pour lui, les nombreux scandales autour de la police ont semé les « graines de la défiance », la police se doit de faire preuve d’exemplarité. Il appelle à ne pas troquer liberté contre sécurité : notre sécurité c’est notre liberté.
« La sécurité ne peut pas se faire à n’importe quel prix. Et lorsqu’elle se fait à n’importe quel prix, il n’y a pas de sécurité. On ne garantira pas plus de sécurité en disant que l’on va donner aux policiers un traitement préférentiel. »
Pour regarder le premier passage de Rafaël sur CNews, cliquer ICI.
Pour regarder le second passage de Rafaël sur CNews, cliquer ICI.
Pour lire l’article Atlantico, cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.
Publié le 31/08/2023.
Notre présidente Monique Canto-Sperber est à nouveau invitée par Liber-thé pour parler de liberté d’expression. Elle expose le cadre légal et moral à ne pas franchir afin de la garantir.
Selon Monique, les menaces sur la liberté d’expression viennent de deux forces, l’une qui veut interdire, l’autre qui veut tout autoriser.
D’un côté, des mouvements « apprentis censeurs » qualifiés de woke et qui « veulent imposer à la parole publique des règles qu’ils ont eux-mêmes définies sur ce que l’on a le droit de dire et sur ce qu’il faut taire ». Il refusent ainsi que certains sujets soient abordés et que certains mots soient employés. Or, comme le rappelle Monique : « la liberté d’expression va de pair avec la possibilité de faire des provocations, de transgresser, de même formuler des blagues de mauvais goût dans la mesure où cela ne dépasse pas les bornes de ce que la loi interdit ».
De l’autre côté, un mouvement « qui de manière fort perverse se réclame de la liberté d’expression radicale » sous couvert qu’ « on ne peut plus rien dire ». Pourtant pour Monique, ce que ces gens disent relève en général « d’énormités réactionnaires, à la limite du racisme et de l’antisémitisme » et leur objectif est de fait de reculer peu à peu les bornes de l’acceptable au sein de la société. Pour notre présidente, la subtilité de ce mouvement est de recourir toujours à des termes limites, sans jamais employer d’insultes directes, tout en recourant à des figures de manière à ce que l’on comprenne ce dont il s’agit.
« On a affaire à deux groupes qui d’une certaine façon veulent s’approprier la définition des règles de la parole publique au détriment de l’institution judiciaire et qui cherchent à gagner une forme d’hégémonie sur la parole publique, c’est-à-dire à imposer leur loi à tous ».
Pour Monique, la justice peine à traiter ces problèmes et le cadre juridique ne suffit pas toujours à appréhender les cas d’atteinte à la liberté d’expression tels qu’ils se présentent actuellement. Comme elle l’explique, « jamais la justice ne rendra la parole à la personne qui en a été privée ». Face à cette situation, notre présidente appelle à une « résistance » de la société civile qui doit accompagner celle des institutions : en refusant d’annuler la venue de certaines personnalités publiques ou artistes même s’il y a un risque de troubles d’une part, et en « refusant d’accréditer les paroles extrêmes », notamment sur les réseaux sociaux d’autre part.
« C’est la vraie limite morale de la liberté d’expression : ne jamais réduire quelqu’un à l’état où il ne peut plus répondre de ce fait. Cela détruit ce pourquoi même existe la liberté d’expression. »
Pour déterminer ce qui relève précisément de l’attaque envers autrui et doit être interdit, Monique s’appuie sur la distinction qu’elle établit entre dommages, qui relèvent d’un « mal objectif à autrui qui nuit à sa liberté », et offenses qui sont plutôt de l’ordre de la subjectivité, qui sont vécues comme un tort mais uniquement pour la personne concernée. Si Monique convient que la distinction peut être ténue, elle peut toutefois être clairement établie : les appels à la violence contre une population sont des torts objectifs là où le blasphème par exemple ne sera considéré comme un tort que par un croyant de la religion moquée par ledit blasphème, mais pourra prêter à rire un non croyant.
Fondamentalement pour Monique, le véritable est tort est celui qui « réduit autrui à une situation où il n’est plus en état de parler ». Pour Monique, l’insulte entre typiquement dans ce cas et ne peut être tolérée dans la mesure où elle ne peut recevoir de réponse qui soit argumentée ou rationnelle. La personne insultée ne peut pas répondre « pas parce qu’elle manque de courage ou parce qu’elle manque d’idées mais parce qu’elle n’est plus rien. L’injure l’a totalement anéantie. (…) Parce qu’elle n’est plus reconnue comme un sujet de parole. »
Pour lire notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », signé Aurélien Portuese, cliquer ICI.
Publié le 25/07/2023.
Notre chargé d’études Rafaël Amselem et notre directeur Christophe Seltzer réagissent aux menaces d’interdiction de Twitter proférées par le ministre Jean-Noël Barrot dont ils critiquent le caractère liberticide et contreproductif.
Dans sa tribune autour Le Figaro, Rafaël note le caractère illusoire de la mesure : en voulant interdire Twitter si jamais l’entreprise refuse de se conformer aux normes européennes en matière de désinformation en ligne, le Gouvernement a l’espoir d’endiguer la propagation des fausses informations. Cependant, comme le note notre chargé d’études, « les fausses informations n’ont pas besoin de Twitter pour prospérer » et « les professeurs du complotisme trouveront d’autres endroits, comme ils l’ont toujours fait, et leur audience les suivra, comme elle l’a toujours fait ». En attaquant Twitter, le Gouvernement se trompe de cible : plutôt que d’attaquer ceux qui propagent de fausses informations, il s’en prend à l’espace de parole en lui-même.
« Peut-être serait-il plus judicieux de s’attaquer aux dérives sectaires plutôt que de menacer des plateformes traversées par des discours pluriels. » – Rafaël Amselem
Au-delà de l’inutilité de la réforme, Rafaël voit dans la menace proférée par Jean-Noël Barrot le renforcement du contrôle de l’exécutif sur la liberté d’expression. Face au despotisme qu’impose Elon Musk chez Twitter, le Gouvernement réagit de la même manière en voulant imposer ses propres règles : les deux coercitions « convergent ainsi dans un conflit liberticide, qui n’a d’autre victime que l’expression publique et les principes si essentiels de la démocratie libérale ».
« En se présentant comme le rationnel par défaut, le gouvernement s’autorise la détermination du cadre de l’expression publique. » – Rafaël Amselem
De son côté, Christophe développe les arguments de la tribune de Rafaël dans un entretien accordé à CNEWS. Face à la volonté populiste de « s’ériger en temple de la raison » en menaçant d’interdire la plateforme, Christophe rappelle néanmoins, suivant les principes de John Stuart Mill, la nécessité de lutter contre les propos insultants, diffamants et incitant à la violence. Pour ce faire, il préconise plutôt de faire respecter les dispositions du Code pénal en la matière sur les réseaux. Il souligne par ailleurs que tout n’est pas à jeter dans le règlement européen à venir, notamment en matière d’encadrement des algorithmes.
https://twitter.com/GLthinktank/status/1665796675410042886?s=20
« Notre premier sujet est de permettre à toutes les opinions d’exister afin que quand un imbécile s’exprime quelqu’un puisse lui opposer des arguments en face. » – Christophe Seltzer
Pour lire la tribune de Rafaël, cliquer ICI.
Pour regarder l’entretien de Christophe, cliquer ICI.
Pour lire notre rapport « Pour rétablir la liberté d’expression », cliquer ICI.
Publié le 06/06/2023.
Pour Le Crayon, dans un duel de 40′ avec Nicolas Bouzou, notre expert Marc de Basquiat défend notre proposition de revenu universel pour assurer aux citoyens les moyens de survivre et d’effectuer leurs propres choix.
Un de nos combats phares est la mise en place d’un impôt négatif en France, un revenu de liberté. Le postulat de départ est simple : certains de nos concitoyens n’ont pas de quoi se nourrir. Il apparaît donc plus qu’urgent d’instaurer un socle de redistribution des richesses commun et universel leur garantissant plus d’autonomie et de liberté. Il s’agit d’une solution absolument identique pour tous les résidents légaux en France, qui leur assurerait un revenu inconditionnel de 500 euros par mois et qui serait financé par une imposition à 30% sur leurs revenus du mois précédent.
« Les gens qui ont faim ne cherchent pas à travailler, ils cherchent à manger. »
Ce revenu universel s’inscrit dans notre volonté de simplification. Il se substituerait aux aides sociales actuelles (RSA, prime pour l’emploi…) car Marc l’affirme, le système actuel est trop compliqué est surtout il désincite au travail. En remettant en cause notre système socio-fiscal actuel, il démontre comment il est possible de mettre en place un fonctionnement simple, cohérent, financé et universel.
« Aucun être humain ne fonctionne s’il n’est pas à 37 degrés. Je dirais que 37 degrés c’est 17 euros par jour. »
Marc pense que le travail doit rester au coeur de la vie en société et qu’il s’agit d’un moyen pour chacun de nous de nous épanouir et de nous réaliser. Notre revenu universel, tout en permettant à chacun de survivre sans condition, permet aussi, contrairement au système actuel, de faire que reprendre un travail ou travailler davantage permettra systématiquement de gagner davantage.
« Quand je propose un revenu universel, c’est pour aider les gens à retourner vers l’activité. »
Si Nicolas Bouzou ne conteste pas les chiffres et le raisonnement économique de Marc, il précise à plusieurs reprises être oppose « par principe » à l’idée de verser une somme de façon inconditionnelle à tous les Français.
Pour regarder la vidéo, cliquer ICI.
Pour consulter notre rapport « Liber : un revenu de liberté pour tous », cliquer ICI.
Publié le 22/05/2023.
Au Sénat, la Commission des affaires sociales auditionne des spécialistes sur les enjeux philosophiques de la fin de vie. Notre présidente Monique Canto-Sperber défend une libéralisation du droit, tout en posant des garde-fous importants.
Monique est favorable à l’évolution de la législation actuelle concernant le suicide assisté. Le malade reste souverain et se reconnaît libre de ce qu’il fait de lui-même. Il peut donc exprimer sa volonté de manière actuelle, ou au contraire y renoncer.
« La sédation profonde et continue que prévoit la loi Leonetti n’est envisageable que pour un malade qui est dans les derniers moments de sa vie. Il s’agit alors de hâter la mort, qui surviendrait de toute façon à brève échéance. »
Notre présidente émet cependant des réserves quant à l’euthanasie. En effet, elle considère que si la personne malade est inconsciente, elle ne peut plus exprimer sa volonté. L’acte n’en serait alors que moins légitime. D’autant plus que l’intervention d’un tiers est dans ce cas directe : il s’agit d’administrer la mort.
« La prohibition de tuer est au fondement de la notion d’intégrité personnelle et de respect de la personne humaine, qui est au coeur de notre conception libérale. »
Pour notre présidente, on ne peut faire abstraction de notre système juridique et des principes moraux sur lequel il est fondé. La déontologie médicale en fait partie. Tout cela constitue « le socle indissociable d’une société libérale. »
« Je ne peux pas imaginer une société libre qui apporte la moindre nuance à ce principe, absolu et fondamental, de l’intégrité humaine. »
Pour écouter l’intervention de Monique Canto-Sperber au Sénat, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre notre « Le jacobinisme bioéthique », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre ouvrage « La famille par contrat », cliquer ICI.
Publié le 29/03/2023.
Invité sur le plateau de LCP pour son dernier ouvrage, Gaspard Koenig s’oppose à la conception gaullienne et unificatrice de la démocratie et appelle à revenir au parlementarisme rationalisé de la Ve République.
Invité pour la sortie de son essai « Contr’un », Gaspard admet mener un combat utopiste contre l’élection présidentielle au suffrage universel : ce n’est pas la volonté des gens au pouvoir de « scier la branche sur laquelle il sont confortablement assis ». Il soulève cependant la demande des Français pour plus de représentativité (60 %), d’après un récent sondage Ifop pour GenerationLibre.
« Les Français associent l’élection présidentielle à ce système très plébiscitaire, très bonapartiste, et aspirent, je le pense, à quelque chose de beaucoup plus responsabilisant. »
Pour Gaspard, le président de la Ve République post-1962 est une réification de Dieu qui partage les mêmes attributs : omniscience, omniprésence et omnipotence. Cette fonction d’hyper-président a été pensée par et pour le Général de Gaulle, ainsi que pour ses successeurs qu’il anticipait comme médiocres et qui bénéficieraient des larges prérogatives de la Ve République pour asseoir leur position de ‘maître’ du peuple. Gaspard s’inscrit en faux contre cette notion essentialiste de ‘peuple homogène’.
« Il y a une conception [gaullienne] de la démocratie qui est ‘un homme et un peuple’, et il y en a une autre beaucoup plus démocratique et fidèle qui sont ‘des citoyens qui délibèrent pour se donner des lois’ et pas pour se choisir un maître »
Déjà, dans deux ouvrages publiés en 1576, on retrouve cet antagonisme idéologique entre les visions gaullienne et koenigienne avec « Les six livres de la République » dans lequel Jean Bodin définit la « souveraineté une et incarnée » et le fameux « Traité sur la servitude volontaire ». C’est dans ce dernier essai, auquel Gaspard se réfère, qu’Étienne de La Boétie affirme que « nul ne doit obéir à un de ses semblables ».
« Pendant la IIIe République, on a fait les grandes lois républicaines du début, on a traversé la Belle époque (prospérité économique), traversé une Guerre mondiale sans recourir à la dictature… Il faut réfléchir au régime qu’on a déjà eu, qui ressemble un peu à la Ve République de 1958, qui est en fait du parlementarisme rationalisé. »
Si Gaspard se félicite de la plus grande diversité des courants politiques dans la nouvelle législature élue en 2022 (la XVIe de la Ve République), il regrette que les députés ne soient pas plus enclins à s’organiser en coalitions et fassent de leur réélection un enjeu principal. Pour sortir d’un système présidentiel vicié, Gaspard invite à s’inspirer de nos voisins allemands – dont le président n’est pas censé incarner la nation – et de notre IIIe République – régime qui a traversé les crises et qui demeure le plus long de l’Histoire de France post-révolutionnaire.
Pour voir l’émission de Gaspard sur La chaîne parlementaire, cliquer ICI.
Pour lire notre billet « Les Français contre l’hyper-présidentialisme », cliquer ICI.
Publié le 24/01/2023.
Face à Natacha Polony sur C l’hebdo, Gaspard Koenig renvoie le débat sur l’uniforme à la concertation locale entre directeurs d’établissement, instituteurs et parents d’élèves. Au nom de notre combat pour l’autonomie des établissements scolaires.
Dans un débat animé sur l’instauration de l’uniforme à l’école, Gaspard prend le parti de l’autonomie et renvoie ce débat au plan local. Natacha Polony défend la mise en place d’un « vêtement commun » au nom de l’égalité entre élèves à l’école, permettant d’effacer, en plus des signes religieux, les marqueurs sociaux. Sans y être farouchement opposé, Gaspard dit apprécier la diversité vestimentaire dans un lieu qui, rappelle-t-il, ne se limite pas à apprendre mais aussi à socialiser.
« Je pense que l’Education nationale souffre énormément de sa rigidité et de son désir d’uniformité. Monique Canto-Sperber rappelle très bien que les lois de 2005 et 2013 donnent déjà de l’autonomie aux établissements mais qu’ils ne s’en saisissent pas assez. C’est exactement la même chose sur l’uniforme. » Gaspard Koenig
Gaspard dit avoir observé sur ses propres enfants qui ont été scolarisés en Angleterre comment l’uniforme et le sentiment d’appartenance à une communauté génère « des comportements sociaux assez conventionnels, y compris ensuite à l’âge adulte ». Il invite toutefois les chefs d’établissement, instituteurs et parents d’élèves à se concerter afin d’expérimenter localement le port de l’uniforme. En cas d’expériences réussies, d’autres établissements seraient nombreux à emboîter le pas.
« Je constate une tension au sein de ce Gouvernement entre le désir d’autonomie des établissements qui est une des choses les plus intéressantes mises sur la table aujourd’hui et les vieux réflexes infantilisants. » Gaspard Koenig
Cet « ordre spontané » rejoint la philosophie d’autonomie que Monique Canto-Sperber détaille dans notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires ». Conclu entre l’établissement, l’Etat et les collectivités territoriales, ce contrat définirait une stratégie de moyens et une ambition pédagogique offrant à l’établissement une autonomie de gestion, financière et pédagogique.
« Dans la plupart des pays qui l’autorisèrent par la loi,
l’existence des « écoles libres » a conduit dans l’ensemble à des
améliorations en matière de réussite scolaire des élèves. » Monique Canto-Sperber
Pour voir l’émission, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « Un contrat pour les établissements scolaires », cliquer ICI.
Publié le 17/01/2023.
Au micro de Sud Radio, notre chargé d’études Rafaël Amselem s’inquiète du recul de la démocratie dans le monde et dénonce les termes du débat sur les retraites.
Aux côtés de la conseillère régionale LR d’Île-de-France Alexandra Szpiner et du vice-président de Territoires de Progrès Ergun Toparslan, Rafaël commence par un coup de gueule, dans lequel il exprime sa crainte du devenir démocratique. Le plateforme dirigée par « Oxford Our World in Data » montre en effet que la part de la population mondiale vivant dans un régime démocratie est passée de 50 à 29 % en dix ans à peine.
« Il y a un phénomène – souligné par François Sureau, dans la lignée de Tocqueville et de Constant – de lassitude vis-à-vis de la politique, un individualisme montant très inquiétant sur le plan de la sauvegarde de la démocratie. »
Ce recul démocratique mondial s’étend, dans une moindre mesure, au sein même des démocraties comme l’explique Gaspard Koenig dans sa première chronique de l’année 2023. Pour Rafaël, cette fragilité a trait en France à l’hyperprésidentialisme auquel GenerationLibre propose de mettre un terme dans le recueil « Déprésidentialiser la Ve République ».
« Il faut poser sur la table l’introduction au sein de notre système de retraites d’une part de capitalisation. On ne peut pas avoir l’incohérence de la gauche qui nous explique ‘c’est scandaleux les dividendes’ et empêcher la population d’accéder à ces dividendes là. »
Au lendemain des annonces d’Elisabeth Borne sur les retraites, Rafaël se réfère aux travaux des économistes Erwann Tison et Maxime Sbaihi qu’il rejoint sur la nécessité de repenser le système des retraites pour retrouver de l’équité intergénérationnelle. Dans son élan, Rafaël pose la question de l’introduction d’une part de capitalisation dans le système de retraites « parce que d’autres pays le font, que ça marche, que ça permet d’avoir des retraites plus confortables ».
Pour écouter l’émission dans son intégralité, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.
Pour (re)lire notre recueil « Déprésidentialiser la Ve République », cliquer ICI.
Publié le 13/01/2023.