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Rencontre avec Mario Vargas Llosa

Rencontre avec Mario Vargas Llosa

Mardi 27 avril 2021, Maxime Sbaihi s’est entretenu avec Mario Vargas Llosa. Voici la vidéo intégrale suivi du résumé de la rencontre.

 

 

À l’occasion de cet évènement, le prix Nobel de littérature s’est exprimé sur de nombreux sujets. Mario Vargas Llosa est d’abord revenu sur les grands penseurs qui l’ont influencé.

« J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Raymond Aron et Jean-François Revel. Pour un gauchiste comme moi, c’était très intéressant de lire l’avis contraire. »

S’il s’est d’abord engagé pour le communisme, Mario Vargas Llosa a découvert, à travers la lecture et l’écriture, que ce que disait la gauche à propos du libéralisme était faux. C’est la liberté qui a construit les sociétés modernes. L’extrême-gauche a compris immédiatement que le libéralisme était l’ennemi à abattre.

« Les penseurs libéraux ont toujours considéré qu’il fallait mettre en déroute la pauvreté. Le libéralisme a donné un niveau de vie au prolétariat que le prolétariat n’a jamais connu dans l’histoire. »

En découvrant le libéralisme, Mario Vargas Llosa a trouvé un système vivant, capable de résoudre en même temps les problèmes économiques tout en permettant de faire correspondre la justice et la liberté. Dans l’application des formules libérales, la droite s’est surtout prononcée sur des aspects économiques. Pourtant, celui-ci s’est déjà illustré dans le domaine social avec l’éducation publique en France comme garantie d’égalité pour chaque génération.

« Il y a beaucoup de différences chez les libéraux. Mais il ne faut pas pour autant se mettre d’accord sur tout. Nous ne sommes pas des communistes. Non, nous ne voulons pas être tous d’accord, du moment que nous nous réunissons sur l’essentiel : la liberté et la démocratie. »

Alors que le populisme s’affirme en Europe, Mario Vargas Llosa pense qu’il est stupide de considérer que le fait d’être né dans un pays est une valeur. À titre d’exemple, l’auteur déplore le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Aujourd’hui, l’ouverture des sociétés et le mélange des cultures remettent en cause le nationalisme.

« Mon impression, c’est que l’Europe survivra aux mouvements nationalistes. »

Le libéralisme va-t-il reculer après la crise sanitaire ? Mario Vargas Llosa répond :

« L’Histoire de l’Europe est une histoire de pandémies. La succession des maladies a détruit l’Europe. Pourtant, elle en est toujours sortie revigorées en apprenant des choses. »

Malgré la pandémie, Mario Vargas Llosa estime que le libéralisme reste le moteur de la démocratie. Toutes les mesures de restriction ont créé chez nous une nécessité de liberté. Si la pandémie a mis en exergue la toute-puissance chinoise, l’amélioration des conditions de vie des habitants du pays n’a en réalité touché qu’environ 10% de sa population.

« Si elle souhaite maintenir son niveau de développement, la Chine devra développer les libertés. »

Ardent défenseur du libéralisme, Mario Vargas Llosa témoigne à nouveau de son engagement en fin d’entretien et encourage tous ceux qui le peuvent à s’engager politiquement.

« Il faut s’engager dans la politique, car on ne peut laisser la politique aux médiocres. L’atmosphère délétère actuelle du monde politique repousse les plus brillants. Mais il faut s’engager dans la politique car c’est bien elle qui peut transformer le monde. »


Pour (re)voir l’entretien, cliquer ICI.

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Pour lire la chronique « Mario Vargas Llosa, un marxiste devenu libéral », cliquer ICI.

Pour lire la chronique « Gaspard Koenig s’introduit dans la bibliothèque de Mario Vargas Llosa », cliquer ICI.

 

Publié le 28/04/2021.

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