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[Lu ailleurs] Covid-19 : ouvrir un grand débat démocratique

[Lu ailleurs] Covid-19 : ouvrir un grand débat démocratique

Dans Le Monde, le philosophe Abdennour Bidar appelle à l’organisation d’un grand débat national et démocratique sur notre expérience de la pandémie de la Covid-19 afin de tirer les leçons de ce qui ne saurait être réduit à un épiphénomène.

 

Que reste-t-il de notre expérience collective de la pandémie de la Covid-19 ? Pendant deux ans nos vies entières sont restées pendues aux lèvres de notre Président. Pendant deux ans les décisions qui ont affecté nos quotidiens ont été prises dans l’opacité d’un Conseil scientifique créé pour l’occasion. Deux ans de restrictions de libertés, dont certaines sont toujours en vigueur, pour qu’au final la vie reprenne son cours comme si de rien n’était. Cette absence de bilan, Abdennour Bidar ne peut s’y résoudre.

Le philosophe déplore que le sujet ait été passé sous silence par les politiques et les médias lors de nos dernières échéances électorales. Comment interpréter cette soudaine amnésie alors même que les vagues successives de la pandémie et les variants du virus rythment encore nos moindres faits et gestes.

« Je voudrais donc ici interpeller aussi bien la conscience publique que les pouvoirs : n’est-il pas indispensable que nous nous donnions enfin le temps de la réflexion et de l’examen au sortir de cette crise qui a bouleversé à ce point nos existences privées et publiques, intimes et professionnelles ? »

À l’instar de Nietzsche qui voyait dans l’oubli une condition nécessaire de notre bonheur en permettant la régénération de notre mémoire, Abdennour Bidar admet que la disparition du Covid de nos mémoires puisse être « un signe formidable de la résilience de nos sociétés ».

Cependant, il appelle de ses vœux à libérer la parole sur ce que fut cette expérience collective. Organisé démocratiquement, dans chaque commune, chaque quartier de notre territoire, ce grand débat sur la pandémie de la Covid-19 appelé à associer et à faire participer tous les acteurs de la société civile doit tendre à réaliser trois tâches indispensables selon l’auteur : réparation, réappropriation et réconciliation. L’auteur souhaite une réparation afin que soient résorbés les effets des confinements et couvre-feux qui ont accentué les inégalités dans notre pays. Une réconciliation pour sortir des oppositions violentes qui ont marqué cet épisode entre les partisans et opposants au vaccin. Enfin, une réappropriation pour interroger le centralisme, la froideur et la verticalité avec laquelle cette crise a été gérée.

 « Je réclame l’ouverture sans tarder d’un grand débat démocratique organisé de façon décentralisée dans chaque commune, dans chaque quartier, dans tous les lieux associatifs et institutionnels possibles, dans les entreprises et les différents milieux professionnels. »

Avec la création d’un Observatoire des libertés confinées dès le mois de mai 2020, aujourd’hui toujours en place et qui dénombre encore 12 mesures de privations en vigueur (une mise à jour est prévue la semaine prochaine après le vote de la nouvelle loi sanitaire), GenerationLibre prend sa part dans ce travail d’évaluation de la gestion de la pandémie par les pouvoirs publics sur nos libertés fondamentales. Dans ce cadre, nous avons proposé en mai 2021 une analyse inédite des conséquences positives et négatives des confinements sur l’espérance de vie des Français dans notre note « Années de vie gagnées, années de vie perdues », ainsi qu’en décembre de la même année, une analyse de la proportionnalité du passe sanitaire à l’appui d’arguments croisés : philosophiques, juridiques et sanitaires.


Pour lire l’article original, cliquer ICI.

Pour consulter notre Observatoire des libertés confinées, cliquer ICI.

Pour lire notre note “Années de vie gagnées, années de vie perdues”, cliquer ICI.

Pour lire notre note “La proportionnalité du passe sanitaire en question”, cliquer ICI.

 

 

Publié le 22/07/2022.

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