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Le voile n’est pas une affaire d’État

Le voile n’est pas une affaire d’État

Dans Slate, notre expert Daniel Borrillo revient sur la campagne « Mon foulard, mon choix » du Conseil de l’Europe qui a été largement critiquée par la classe politique. Il prend le contrepied d’une certaine doxa républicaine et dénonce le paternalisme de ceux qui dénient, sous couvert de laïcité, la capacité de choix des femmes.

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Diverses raisons expliquent la condamnation de la campagne du Conseil de l’Europe “Mon foulard, mon choix” par la classe politique, analyse Daniel. S’il est évident que l’extrême droite la considère comme une promotion intolérable du fondamentalisme islamique, Daniel se désole que la gauche et le Gouvernement fassent preuve de paternalisme lorsqu’ils considèrent que la mise en avant du voile est une atteinte à l’égalité entre les sexes. Pour Daniel, ils font l’erreur de considérer toutes les femmes comme victimes du voile … alors même que certaines y consentent librement ! Ce faisant, ils nient le libre-arbitre des femmes, en contradiction avec les combats féministes, et plus généralement le droit des individus à disposer de leur propre corps. GPA, travail du sexe, port du voile : pour Daniel, si libre consentement il y a, c’est à l’individu de décider ce qu’il fait de son corps.

“De l’extrême droite à la gauche en passant par le Gouvernement, cette campagne est considérée au mieux comme une atteinte à la dignité de la femme, au pire comme un instrument de la propagande islamiste.”

La gauche et le Gouvernement accusent également la campagne d’être une atteinte à la laïcité. Mais Daniel réfute cette idée en rappelant que, en vertu de la loi et de la jurisprudence, l’État ne peut ni “imposer une neutralité dans l’espace public”, ni “imposer aux femmes son point de vue” sur le port du foulard. Par ailleurs, Daniel rappelle que la Cour européenne des droits de l’Homme protège l’expression des idéologies minoritaires, le port du voile comme l’inscription du visage de Che Guevara sur les tee-shirts, contre un “droit à ne pas être choqué” qui entrave la liberté d’expression.

“Le principe de laïcité indique qu’il n’appartient pas à l’État de porter une appréciation sur une pratique religieuse tout comme il ne lui appartient pas d’interpréter le sens du port du foulard.”

Pour Daniel, le voile est une manière comme une autre d’enrichir la diversité culturelle de nos sociétés. Citant John Stuart Mill, il rappelle que nos sociétés sont fondées sur le respect des choix d’individus majeurs et consentants, et qu’il est vital d’encourager le multiculturalisme.


Pour lire la tribune de Daniel Borillo, cliquer ICI.

Pour retrouver la conférence de Gaspard Koenig aux “États généraux de la laïcité”, cliquer ICI.

Pour retrouver notre rapport “Pour une GPA responsable en France”, cliquer ICI.

 

Publié le 15/11/2021.

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