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Data : « Passons du féodalisme à l’économie de marché » – Gaspard Koenig

Data : « Passons du féodalisme à l’économie de marché » – Gaspard Koenig

Dans Les Échos, Gaspard Koenig donne raison à la CGT et Sud Rail qui s’insurgent contre la déshumanisation à l’œuvre dans les gares. Devant le MEDEF, il défend le droit de propriété sur les data pour préserver notre libre-arbitre. À la manipulation par l’IA, il préfère l’autonomie par la blockchain.

 

Invité à la REF (Rencontre des entrepreneurs de France) numérique, Gaspard raconte l’évolution de son rapport à la technologie. Ses rencontres au cours d’un voyage sur l’intelligence artificielle l’ont notamment conduit à quitter Twitter. Il décrit l’impact des algorithmes sur notre quotidien, qui, élaborés à l’aide des neurosciences, exploitent les systèmes de récompense propres au cerveau humain.

« Ce qui me fait peur, c’est de vivre dans un monde où j’aurai délégué l’ensemble de mes décisions à la machine parce qu’elle prend les meilleures pour moi et pour le groupe, où je n’aurai plus la possibilité de prendre les miennes car elles seront considérées comme égoïstes. »

Face à la puissance de calcul des algorithmes, des systèmes de navigation aux applications de rencontre, Gaspard se pose en défenseur du libre choix, y compris au détriment du bien-être individuel et collectif. À l’instar des serfs qui se sont battus pour la propriété de leurs terres au Moyen-Âge, Gaspard propose de « passer du féodalisme à l’économie de marché ». L’instauration d’un droit de propriété sur les données mettrait un terme au contrat léonin qui aujourd’hui oblige l’utilisateur à se conformer aux conditions de la plateforme.

 

 

GenerationLibre défend ce droit dans les rapports « Mes data sont à moi. » et « Aux data, citoyens ! », comme l’étape suivante dans le processus de protection de ses données numériques, déjà entamé au niveau européen avec le RGPD. Notre proposition consiste à permettre à chaque utilisateur de reprendre le contrôle sur son identité numérique. Il aurait le choix de monétiser ses données : les vendre contre service, en faire don ou payer la plateforme pour en conserver la confidentialité. GenerationLibre propose deux approches : une « contractualiste » dans laquelle l’utilisateur décide du partage de ses données ou d’un paiement monétaire pour accéder à la plateforme, l’autre « propriétariste » qui consiste en la mise en place d’un portefeuille numérique permettant à l’utilisateur de décider au cas par cas pour ses données.

« Le pire de la machine, ce n’est pas de remplacer le travail humain, mais de le transformer en travail de machine. Qui veut devenir contrôleur pour sanctionner sans discuter, pour sermonner sans interpréter ? »

Dans sa chronique hebdomadaire, Gaspard se concentre sur l’usage de la technologie dans les gares, dont les syndicats dénoncent le caractère déshumanisant. Suivant la récente généralisation du billet nominatif et l’inflation de nudges, le mois de décembre marquera la fin de l’indulgence des contrôleurs face aux voyageurs qui n’ont pas le bon titre de transport.

Sans être nullement technophobe, Gaspard met en garde contre l’exploitation intrusive de l’IA comme moyen de manipulation et prône l’usage de la blockchain comme outil émancipateur. Le progrès technologique est un enjeu anthropologique : il s’agit de décider de la place que l’on continue d’accorder au libre-arbitre de l’homme.


Pour voir le keynote de Gaspard à #LaREFnum21, cliquer ICI.

Pour lire la chronique de Gaspard « Jusqu’où ira la course à l’optimisation ? », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Mes data sont à moi. », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Aux data, citoyens ! », cliquer ICI.

 

Publié le 25/11/2021.

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