
Dans un entretien pour Atlantico, notre expert Marc de Basquiat pointe du doigt l’accumulation de mesures restrictives à l’égard des classes moyennes, notamment la conditionnalisation en 2014 des allocations familiales aux revenus des parents.
En 2014, une réforme portée par le président Hollande décidait de moduler les allocations familiales en fonction des revenus des parents. Une réforme de « justice sociale », nous avait alors assuré le Gouvernement. Marc n’est pas vraiment de cet avis. Avant tout, il rappelle que cette décision politique a brisé le principe d’universalité de la politique familiale, formulé par le Conseil National de la Résistance au sortir de la Seconde guerre mondiale. Surtout, il dénonce l’accumulation de mesures restrictives à l’égard des classes moyennes et aisées ainsi que l’émergence d’un discours anti-nataliste. Cette décision, qui a marqué une rupture d’égalité importante, a d’ailleurs été accompagnée de l’abaissement (à deux reprises) du plafond de quotient familial, ce qui pénalisait déjà les familles les plus aisées.
Grâce aux chiffres de l’INSEE, il nous affirme que la natalité en France a augmenté sous les gouvernements de droite mais a considérablement chuté sous le gouvernement Hollande. Les chiffres avancés par l’économiste Nelly Elmallakh permettent d’ailleurs de dater cette inflexion à 2014.
En analysant de manière couplée les aides accordées et les discours politiques, Marc tente de décrypter la baisse de la natalité en France. Il se penche sur un graphique de l’économiste Léon Régent, grâce auquel il souligne l’incohérence de l’aide monétaire accordée aux parents pour leurs enfants. Pour ne citer qu’un exemple, notre politique familiale contribue à privilégier les familles monoparentales des classes moyennes à aisées par rapport aux couples. Toujours dans une volonté de simplification, et en tant qu’étage à notre revenu universel, Marc propose plutôt de mettre en place une allocation familiale unique (à hauteur de 250 euros mensuels par enfant à charge).
“Par exemple, un couple formé par une personne payée deux fois le SMIC et une autre au foyer ne perçoit strictement aucune aide pour son enfant unique. A l’autre extrême, une mère isolée au salaire confortable perçoit au moins 500 euros pour chacun de ses enfants à charge.”
De plus, Marc relativise le discours anti-nataliste au nom de la protection de l’environnement et s’inquiète de la perte de natalité en France et dans le monde. Tant au niveau économique que social, cette perspective est désolante : non-renouvellement des générations, moins d’actifs qui doivent supporter le poids croissant de la solidarité intergénérationnelle, manque de main-d’oeuvre…
« On s’amuse plus spontanément dans une cour de maternelle que dans un Ehpad. »
Pour lire l’entretien de Marc, cliquer ICI.
Pour (re)lire notre rapport “Une autre politique familiale est possible !”, cliquer ICI.
Publié le 22/11/2023.