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Mission accomplie

Mission accomplie

Après plus de trois années passées à la tête de GenerationLibre, notre directeur général Maxime Sbaihi a décidé de passer la main à la fin du mois. Il revient sur une période riche en émotions.

 

Quand, en 2018, Gaspard Koenig m’a tendu les clés de GenerationLibre dans un sombre pub londonien, j’ai fait semblant d’hésiter. Quitter la City, rentrer au pays, diviser mon salaire, tous ces inconvénients n’ont pas pesé lourd face à l’attachement pour ce think-tank que j’aidais déjà du fond de mes modestes poches. En prendre la direction était un défi que je ne pouvais refuser. Mes tripes ont pris la bonne décision. Je n’ai pas hésité et je n’ai jamais regretté.

Je n’avais cependant pas pris la mesure et l’urgence du chantier qui m’attendait. Il a fallu œuvrer vite pour éviter la perspective d’une fermeture qui a été, je peux maintenant le révéler, très sérieusement envisagée début 2019. Grâce à des collaborateurs surmotivés, nous sommes parvenus à inverser la tendance et relancer la machine en réorganisant de fond en comble la structure tout en coupant drastiquement dans les dépenses. Il nous aura fallu une bonne année pour opérer ce tournant existentiel. Il faut dire que le business model philanthropique de GenerationLibre est aussi fragile que noble. C’est une lutte quotidienne, enseignée dans aucune école de commerce, que de produire gratuitement du contenu intellectuel sans jamais céder aux subventions publiques ou aux commandes d’entreprises. Le prix de l’indépendance, comme celui de la liberté, ne tolère aucun rabais. Je suis éternellement reconnaissant à mon équipe d’avoir serré les dents une année durant, sans compter ses nuits blanches ni ses sacrifices, pour sauver ce petit bijou. J’ai aussi une pensée émue pour nos nombreux soutiens et donateurs, nouveaux et historiques, qui nous ont tellement fait confiance que nous avons réussi. Quand la passion et la détermination s’allient, tout est possible. Nous avons relevé la tête juste à temps pour affronter la crise sanitaire, et ne pas la perdre avec ce virus qui rend décidément fou. Par agilité, notre petite taille est devenue notre plus grande force.

“C’est une lutte quotidienne, enseignée dans aucune école de commerce, que de produire gratuitement du contenu intellectuel sans jamais céder aux subventions publiques ou aux commandes d’entreprises.”

Durant ces trois années, nous avons rétabli les finances dans le vert, constitué des réserves, recomposé l’équipe permanente, obtenu le statut d’association reconnue d’intérêt général, déménagé dans de nouveaux bureaux, monté un studio vidéo qui diffuse toutes les semaines, instauré une tradition d’afterworks mensuels, publié pas moins de 16 rapports et notes, et organisé 25 événements aux quatre coins de la France, dont des conférences publiques avec des invités aussi prestigieux que Yuval Noah Harari, Glen Weyl, Peter Greste ou encore le grand Mario Vargas Llosa. Nous avons été mentionnés quotidiennement dans les médias et sommes même parvenus à faire bouger les lignes politiques en provoquant un vote historique au Parlement sur le revenu universel. En 2021, nous dépasserons pour la première fois la barre des 100 000 visiteurs uniques sur notre site. J’ai la présomption de croire que ce bilan est honorable.

Je me suis toujours juré de laisser GenerationLibre dans un meilleur état que je l’ai trouvé. Ma mission est accomplie. Je pars en laissant derrière moi un think-tank vivant et plein d’élan, respecté et écouté comme jamais. Après m’être battu bec et ongles pour la liberté pendant plus de trois ans, j’ai décidé de reprendre la mienne. Je pars prendre l’air loin des écrans en attendant la publication de mon premier essai, sur la jeunesse, en début d’année prochaine.

GenerationLibre va continuer d’être un phare et un refuge pour tous les amoureux de la liberté, quelles que soient leurs sensibilités. La France a plus que jamais besoin de structures libres, affranchies de toute compromission, de tout conflit d’intérêts, de toute arrière-pensée politicienne, et capables de produire des idées nouvelles et concrètes. Apporter des solutions dans un débat public saturé de problèmes, n’est-ce pas la plus noble tâche citoyenne qui soit ?

Maxime Sbaihi


 

Publié le 03/09/2021

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