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[Lu ailleurs] La concurrence au service du pouvoir d’achat

[Lu ailleurs] La concurrence au service du pouvoir d’achat

Dans L’Opinion, l’économiste Emmanuel Combe propose de renforcer la logique économique concurrentielle pour améliorer le pouvoir d’achat des Français.

 

Sujet plébiscité par les Français pendant l’élection présidentielle et réapparu dans le débat public avec la guerre en Ukraine, le pouvoir d’achat des Français est devenu le nouveau totem de nos décideurs politiques. À l’occasion des élections législatives, les uns et les autres rivalisent d’imagination quitte à se muer prestidigitateurs de mesures enchanteresses pour séduire les électeurs.

Pour Emmanuel Combe, si les mesures prises dans l’urgence ont le mérite d’être visibles, elles ne ciblent pas toujours les individus les plus nécessiteux et ont des effets chaotiques sur les finances publiques. L’exemple de la remise à la pompe qui profite à tous les ménages, même les non concernés, envoie un signal flou et contradictoire sur nos objectifs de réductions des émissions de CO2. Le coût de ces mesures est estimé à près de 22 milliards d’euros pour la fin de l’année 2022.

« Ne peut-on pas en complément des mesures d’urgences coûteuses, mobiliser d’autres leviers pour soulager le porte-monnaie des Français ? La réponse est clairement oui, en particulier si l’on mise sur le levier de la concurrence. »

En revanche, le renforcement de la concurrence entre les acteurs économiques, dont le coût pour nos finances publiques est nul, protège le portefeuille national et celui des Français. Parmi ces mesures, Emmanuel Combe propose de continuer le combat contre les cartels et les pratiques anti-concurrentielles. Entre 2011 et 2021, la lutte contre ces phénomènes a évité un surcoût de 17 milliards d’euros à l’économie française.

En outre, il préconise d’élargir la concurrence dans certains secteurs. Une réforme du permis de conduire permettrait par exemple de réduire le temps précédant le passage de l’examen et ferait économiser aux candidats des heures de conduites supplémentaires. L’économiste pense également à favoriser la vente en ligne des médicaments sans ordonnances, chose assez restreinte à l’heure actuelle en France.

« Si l’on excepte le marché des autocars longue distance ou l’ouverture des pièces détachées automobiles en 2021, les réformes pro-concurrentielles ont été le parent pauvre des politiques publiques au cours de la période récente. »

Parmi son panel de propositions, Emmanuel Combe insiste sur la nécessité de rendre l’information plus transparente pour le consommateur. Si le développement des comparateurs de prix est une bonne chose, il faut aller encore plus loin et développer des mécanismes similaires à l’échelon local. S’appuyant sur des expérimentations réalisées en Israël et en Nouvelle-Calédonie, il propose que les magasins affichent numériquement le prix, en temps réel, des produits vendus pour que le consommateur sache là où il est plus judicieux pour lui de se rendre.

Enfin, si la transparence de l’information ne suffit pas à résoudre toutes les difficultés qui se posent au consommateur avisé, Emmanuel Combe propose de réduire les coûts de transferts liés aux engagements contractuels chez un prestataire. La loi Chatel en 2008 a permis la portabilité en ligne des numéros de téléphone et donc la possibilité pour un consommateur de changer d’opérateur en conservant le même numéro. Les boucliers fiscaux étatiques ne sont pas les seules réponses aux préoccupations des Français sur le pouvoir d’achat, un renforcement de la logique économique concurrentielle peut tout autant y parvenir.


Pour lire l’article original paru dans L’Opinion, cliquer ICI.

 

Publié le 10/06/2022.

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