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La sobriété contre le pouvoir d’achat ? – Gaspard Koenig.

La sobriété contre le pouvoir d’achat ? – Gaspard Koenig.

Dans sa chronique pour Les Echos, le fondateur de GenerationLibre Gaspard Koenig appelle de ses vœux les individus à s’engager sur la voie de la sobriété devant les bouleversements environnementaux.

 

Pour Gaspard, nul doute possible, l’écologie a gagné la bataille des idées. Les mesures écologistes ont transcendé l’échiquier politique durant la campagne présidentielle à tel point que même Éric Zemmour s’est laissé tenter par les vertus du localisme. L’écologie s’est tellement installée au cœur des programmes politiques des candidats – à des degrés divers comme l’a montré l’étude comparative de The Shift Project – que son parti tutélaire, Europe Écologie Les Verts, s’en est trouvé électoralement dépouillé de sa charge. Paradoxal, ce phénomène n’a pourtant rien d’anormal. À titre d’exemple, Gaspard rappelle que le parti Ukip a cessé d’exister lorsque le Brexit l’a emporté au Royaume-Uni.

« Le récent rapport du GIEC mentionne pour la première fois, dans son dernier chapitre, la nécessité tout aussi impérative d’agir sur la demande et d’adopter des comportements plus sobres. »

Pour autant et malgré les indicateurs alarmants – le nouveau rapport du GIEC prévoit une irréversibilité des bouleversements climatiques en cas d’inaction dans les trois années à venir – les partis politiques ne semblent pas avoir pris la mesure de l’enjeu. Les débats écologiques sont restés cantonnés à la production de l’offre énergétique avant de s’effacer dans la question du pouvoir d’achat.

Pour Gaspard, l’immixtion des thématiques écologistes dans le débat présidentiel s’est faite en trompe l’œil et occulte la question essentielle de nos modes de vies. Comme l’a suggéré l’Agence internationale de l’énergie dans son scénario « 2050 », il nous faut adopter la sobriété comme principe conducteur de nos existences. Mais comment espérer un changement ontologique quand la masse se refuse à des mesures de solidarités devant des atrocités médiatisées – le branle-bas de combat des Français devant l’idée de baisser les chauffage l’hiver prochain compte tenu des problématiques énergétiques posées par le conflit en Ukraine ?

« La sobriété ne doit plus être vécue comme un sacrifice mais devenir en elle-même un motif de contentement. Je me sens plus libre en réparant qu’en jetant, en lisant qu’en tweetant, en voyageant autour de chez moi qu’à l’autre bout du monde. »

Faut-il restreindre nos libertés comme le prônent certains ? Certainement pas. Gaspard nous invite à repenser la liberté à la lumière de la philosophie stoïcienne. Le néolibéralisme nous a plongé d’un état d’abondance relatif en nous faisant croire que notre liberté résidait dans notre possibilité d’accroître notre pouvoir sur le monde : acheter toute sorte de marchandise en un clic sur le net, être informé de tout évènement dans l’immédiat … Au contraire, la vraie liberté est celle d’accroître son pouvoir sur soi dans un souci de préservation de soi et c’est en ce sens qu’il faut comprendre l’idée de sobriété afin de l’embrasser. Ainsi, comme le conclut Gaspard « l’écologie a moins besoin aujourd’hui d’un parti politique que d’un changement de paradigme pour tous ».


Pour lire la chronique de Gaspard dans Les Echos, cliquer ICI.

 

Publié le 14/04/2022.

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