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La fin des libertés ?

La fin des libertés ?

Invitée par Vice dans le premier épisode de l’émission « Devise » consacré à la liberté, Monique Canto-Serber analyse les menaces qui pèsent sur la première valeur de la devise nationale, fondement de l’Etat de droit.

 

Monique Canto-Sperber rappelle que la première valeur de la devise nationale est comprise dans son acception libérale. La « liberté libérale », selon l’expression de Raymond Aron, qui se conçoit comme une propriété de l’individu pourrait, selon elle, vivre ses derniers instants et se voir remplacée par une liberté octroyée par l’État à l’individu et non plus possédée par ce dernier.

« Depuis la fin du XVIIIe siècle, la puissance publique s’est retrouvée de plus en plus influente dans la distribution des libertés. Garder vive une authenticité du libéralisme est véritablement le défi d’aujourd’hui. »

Le déclin des libertés peut se percevoir à travers le paradoxe entre la croissance constante des capacités d’action des individus et le sentiment d’insatisfaction intérieure quant à l’exercice de nos libertés.

Monique Canto-Sperber rappelle que la liberté est un postulat nécessaire qui conduit le libéralisme à poursuivre deux objectifs : se soustraire de tout jugement sur l’exercice des libertés naturelles et parvenir à créer des règles nécessaires à leur exercice.

« N’oublions pas que la première des sécurités, c’est de ne pas être soumis à l’arbitraire. »

La fausse concurrence entre liberté et sécurité est à ses yeux une des menaces qui pèse sur la liberté. Monique Canto-Sperber appelle à résister contre la légitimation du sacrifice des libertés au nom de la poursuite d’idéaux collectifs, aussi importants soient-ils.

Elle regrette la tendance de l’État à répondre aux menaces terroristes ou à la menace sanitaire par l’état d’urgence et les dispositions exceptionnelles en écartant le pouvoir judiciaire et les élus locaux de la prise de décision.

« J’ai de plus en plus tendance à considérer que la participation politique, la capacité pour les citoyens de se ressaisir de la décision publique, est essentielle. »

Pour Monique Canto-Sperber, c’est en motivant ses décisions vis-à-vis du citoyen que le gouvernant peut les faire participer à la chose publique. C’est dans la poursuite de cet objectif de participation politique des citoyens qu’elle travaille avec GenerationLibre sur la question de l’autonomie des écoles.


Pour voir l’émission, cliquer ICI.

 

Publié le 04/11/2020.

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