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Nos idées pour lutter contre le « grand vieillissement »

Nos idées pour lutter contre le « grand vieillissement »

Dans L’Express et L’Opinion, l’ancien directeur de GL, Maxime Sbaihi, analyse les conséquences socio-économiques du vieillissement de la population. Pour faire retomber la pression qui pèse sur les jeunes et les actifs, il préconise nos modèles de retraites et de revenu universel. 

 

En théorisant le concept de « grand vieillissement », Maxime fait un pied de nez à la théorie identitaire du grand remplacement. Dans son premier ouvrage, le fait socio-démographique majeur n’est pas tant le fantasme zemmourien d’un afflux massif de populations étrangères sur le sol français que le vieillissement bien réel et effectif de notre population. En effet, ce « grand vieillissement », conséquence directe du baby-boom de l’après-guerre, entraîne une bascule socio-démographique irrémédiable qui voit le nombre d’actifs reculer par rapport au nombre de retraités. Certes préoccupant, ce phénomène n’est pas un nécessairement un fléau qui risque de s’abattre sur nous, encore faut-il le considérer sérieusement.

Si l’affaire Orpea symbolise l’incapacité de notre corps social à accompagner décemment les individus en fin de vie, Maxime se demande à raison ce qu’il en sera lorsqu’en 2050 près de 5 millions de personnes âgées perdront leur autonomie. Et qui financera les 20 à 30 milliards nécessaires ?

« Le système actuel réclame des efforts toujours plus importants aux nouvelles générations d’actifs qui se retrouvent avec des taux de cotisations records qui servent à financer un nombre de personnes record qui passent un temps à la retraite record. »

Jamais les cotisations des actifs n’avaient été aussi élevées en raison du nombre d’avantage croissant de retraités. Notre système de santé périclite à cause de cette tension. Cette érosion du système par réparation trouve son origine dans la décision, prise par François Mitterrand en 1981, d’abaisser l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Les conséquences de cette mesure se font désormais ressentir et créent un déséquilibre générationnel favorable aux retraités.

Pour le coauteur de notre note « Années de vie gagnées, années de vie perdues. Analyse des coûts/bénéfices des confinements Covid-19 » , la gestion de la crise sanitaire nous avait déjà donné à voir une rupture d’égalité générationnelle dans la conduite de nos politiques publiques. Les jeunes, moins sujets aux foudres du coronavirus – 90% des hospitalisations ont concerné les soixante-ans et plus -, ont subi de plein fouet les dispositifs décrétés pour protéger leurs aînés. Outre les privations de libertés publiques, les secteurs d’activités qu’ils plébiscitent ont été particulièrement touchés par les mesures gouvernementales entraînant des ruptures contractuelles et des pertes d’emploi. Dans le même temps, les pensions des retraités n’ont pas bougé puisque indexées de façon à ne pas subir les aléas de la conjoncture économique. La figure du jeune précaire propulsé dans la vie active s’est substituée à celle du pauvre retraité. « Notre filet de sécurité sociale est davantage adapté à la vieillesse qu’à la jeunesse » : le taux de pauvreté est désormais plus élevé chez les moins de trente ans que chez les plus de soixante ans.

« L’expression « OK boomer » n’est pas méchante en soi. Mais cela pourrait dégénérer en rancune envers des aînés qui ont profité de tout, mais qui n’ont pas garanti aux générations suivantes des opportunités économiques meilleures. N’est-ce pas le devoir de toute génération ? Aujourd’hui, je pense que les jeunes ont le droit de demander des comptes. »  

Notre système politique fonctionne comme une « gérontocratie ». Les décisions politiques sont pensées et prises pour satisfaire les classes âgées de la population. Rien d’étonnant quand l’on sait que les électeurs âgés de 50 ans et plus sont désormais trois fois supérieurs aux électeurs de moins de 30 ans. Quel est donc l’intérêt électoral pour une personnalité politique de s’adresser à un électorat jeune ?  Ce constat s’est illustré durant la dernière élection présidentielle. Les thématiques chères aux jeunes, parmi lesquelles l’écologie et le logement, ont été occultées des débats. L’immobilier cristallise particulièrement ce conflit générationnel. Si l’accès à la propriété est un parcours du combattant pour les jeunes actifs, le marché de l’immobilier est devenu une rente pour les retraités qui ont grassement profité de décennies de politiques d’emprunts favorables. Assis sur ce trésor immobilier, ils compliquent la tâche aux jeunes, désireux de devenir primo-accédant, en profitant de la saturation du marché immobilier urbain et d’une demande nettement supérieure.

Selon Maxime, les jeunes pourraient traduire leurs difficultés – d’accès à la propriété et d’entrée sur le marché du travail- en un rejet global du capitalisme et de la démocratie, en témoigne leur abstention massive lors de la dernière élection présidentielle.

« Ma pensée s’appuie sur les travaux de Marc de Basquiat, qui propose un système équilibré entre cotisations et pensions, doublé d’un mécanisme de solidarité intragénérationnelle (un prélèvement aux retraités est redistribué sous forme d’une garantie minimum de 450 euros). Couplé à un revenu universel pour tous [de 500 euros], ce système intelligent assure aux retraités 950 euros mensuels, sans augmenter les cotisations des actifs ni faire gonfler la dette sociale. »

Afin de remédier au grand vieillissement et ses conséquences futures, Maxime s’appuie sur les propositions préconisées dans nos différents rapports par Marc de Basquiat pour les retraites et en faveur d’un revenu universel.


Pour lire l’entretien de Maxime dans L’Opinion, cliquer ICI.

Pour lire l’entretien de Maxime dans L’Express, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « La retraite quand je veux », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Revenu universel : plaidoyer pour un socle commun », cliquer ICI.

Pour litre notre note « Années de vie gagnées, années de vie perdues. Analyse des coûts/bénéfices des confinements Covid-19 », cliquer ICI.

Pour lire notre rapport « Supprimer la réserve héréditaire », cliquer ICI.

Pour lire notre article « Retraites : choisir librement sont départ », cliquer ICI.

 

Publié le 18/05/2022.

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