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Fisc et réseaux sociaux : refusons de « partager » ce qui nous est cher ?

Fisc et réseaux sociaux : refusons de « partager » ce qui nous est cher ?

« La vertu même a besoin de limites », déclarait Montesquieu. Cette leçon, notre gouvernement semble pourtant l’ignorer. Invité le 11 novembre dernier sur le plateau de l’émission Capital, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, proposait ainsi de lutter contre la fraude fiscale en scrutant nos fils d’actualités Facebook. C’est par l’intermédiaire d’une interview accordée au FigaroVox que Gaspard Koenig réagit à cette annonce.

 

Gaspard Koenig pointe d’abord les dangers inévitables d’une telle mesure : conjointement à la loi renseignement et à la création d’un fichier TES, ce dispositif achèverait en effet de donner à l’État les moyens techniques et législatifs d’organiser une surveillance complète de l’ensemble de sa population. Le pouvoir ne se régule jamais par lui-même, affirme notre président, à la suite de l’auteur de l’Esprit des lois.

L’État qui d’un côté jure de protéger notre vie privée contre les GAFA ne cesse d’y pénétrer par tous les moyens.

Nous ne sommes toutefois pas les détenteurs de nos données et en acceptant machinalement d’interminables conditions d’utilisation, nous en cédons gracieusement l’exploitation. Comment alors empêcher notre gouvernement de se les approprier à son tour, de gré ou de force, et d’en faire un malheureux usage ?

Mais on pourrait retourner cette logique en encourageant tous les Français, dans un acte de résistance civile plein d’humour, à multiplier les selfies devant des voitures de luxe et des villas.

Certains diront que si nous n’avons rien à nous reprocher, nous n’aurons en conséquence rien à craindre. A ceux là et depuis ses débuts, Génération Libre objecte qu’aucune liberté n’existe vraiment sans ces zones grises, à l’abri du regard de l’autorité, où le citoyen exemplaire peut enfin redevenir un homme comme un autre.

C’est aussi à nous de retrouver le sens de notre intimité, en refusant de «partager» ce qui nous est le plus cher. Au-delà de la question du fisc, c’est une affaire de dignité personnelle.


Pour lire l’entretien « Traquer les fraudeurs grâce aux réseaux sociaux ou l’extension continue de la surveillance », cliquer ICI.

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