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Diversifier la haute administration avec un « spoils system »

Diversifier la haute administration avec un « spoils system »

Dans Pour l’Éco, Kevin Brookes dénonce l’inamovibilité des hauts fonctionnaires et défend un « spoils system » pour permettre leur remplacement à chaque nouvelle mandature.

 

S’il y a bien une raison qui explique l’abstention comme le manque de confiance des Français dans leurs représentants, c’est l’accumulation de promesses électorales non tenues. Alors que beaucoup accusent les hommes politiques, Kevin rappelle que la difficulté à faire passer des réformes vient également d’un blocage mené par des hauts fonctionnaires « hostiles à toute réforme en profondeur de l’État ».

« Un ministre m’avait confié que le directeur de cabinet qu’on lui avait imposé l’empêchait de mettre en place certaines réformes. »

À chaque début de mandat présidentiel, les États-Unis recourent à un « spoils system » permettant d’évacuer les fonctionnaires loyaux à l’ancienne administration. Emmanuel Macron avait déclaré vouloir s’en inspirer car les fonctionnaires français, eux, restent majoritairement dans l’appareil étatique après chaque mandat. S’ils assurent la continuité de l’État, ces fonctionnaires bloquent souvent les tentatives de réformes des ministres qui se voient parfois même imposer un directeur de cabinet.

« Outre-Atlantique, ce sont les universitaires ou les membres de think tanks qui ont construit le programme pendant la campagne qui l’appliquent eux-mêmes. »

Pour Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS interrogé par Pour l’Éco, le manque de diversité des fonctionnaires français est également problématique : seulement 10% possèdent une expérience universitaire et 25% sont passés par le privé tandis qu’une grande majorité réalise l’intégralité de sa carrière dans le public. D’après lui, il ne faut pas seulement les « permuter » via un spoils system mais également les « diversifier », raison pour laquelle il salue le début d’ouverture promis par la réforme de l’ENA.

Afin de diversifier les profils et d’encourager le débat public, Kevin souhaiterait que les think-tanks et les universitaires soient davantage au contact du politique comme cela se fait aux États-Unis : « Un candidat à la présidentielle y est entouré de conseillers travaillant dans des think-tanks ce qui permet une véritable concurrence dans le débat d’idées ». GenerationLibre y travaille depuis 2013 !


Pour lire le dossier « Le gouvernement et l’administration : tango ou judo ? », cliquer ICI.

Pour retrouver tous nos rapports, cliquer ICI.

 

Publié le 03/11/2021.

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