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Ca bouge chez GL !

Ca bouge chez GL !

Delphine Granier, directrice adjointe de GénérationLibre, quitte le think-tank pour partir vers de nouveaux horizons. C’est Mathilde Broquet-Courboillet, jusqu’alors collaboratrice parlementaire, qui reprend son poste. Entretien croisé.

 

GénérationLibre : Delphine et Mathilde, pouvez-vous vous présenter ? 

Delphine Granier : J’ai 27 ans – dont 4 ans, 8 mois et 28 jours passés chez GenerationLibre (GL) précisément ! J’ai rejoint GL après un cursus à Sciences Po Paris, le 4 février 2014, moins d’un an après le lancement du think-tank. C’était, pour être exacte, le jour de la 1ère cérémonie des Gaspards organisée par GL et L’Opinion pour récompenser les phrases les plus anti-libérales de nos politiques. Cérémonie qui avait lieu au… Conseil économique, social et environnemental ! J’ai, le temps d’une soirée, douté des convictions libérales de GL… [rires]. De février 2014 à septembre 2018, c’est un chemin considérable que GenerationLibre a parcouru. En l’espace de quatre ans, GL est passé d’un stade embryonnaire à celui de  véritable think-tank, installé dans le débat public, produisant régulièrement des rapports et des notes, incarnant des idées radicales et nouvelles. J’ai commencé aux côtés de Gaspard [Koenig] en tant que « bras droit », mobilisée sur une grande partie des tâches, de la production de rapports aux tâches les plus élémentaires. Année après année, le think-tank s’est agrandi et l’équipe s’est étoffée. Depuis 2016, je coordonne la production de l’ensemble des notes et rapports avec nos experts, supervise la diffusion des publications auprès des médias, des décideurs et je représente occasionnellement GL lors de conférences et dans les médias.

Mathilde Broquet-Courboillet : J’ai 28 ans et à l’origine je me destinais à devenir… infirmière ! Juste après mon bac L, j’ai donc intégré l’IFSI [Institut de formation en soins infirmiers] de Rouen pour devenir infirmière psychiatrique. Mais au bout de deux années je me suis rendue compte que ce n’était vraiment pas ma vocation, et c’est une vocation ! J’ai donc décidé de me réorienter vers la communication en me basant sur mon expérience de présidente du BDE. Après une licence en relations publiques, relations presse et événementiel à l’ISCOM j’ai intégré le Master en communication politique de l’European Communication School. Alternante, j’ai passé plus de temps en immersion professionnelle qu’en cours, de la COP 21 à la Direction générale de l’armement, en passant par l’agence Image 7 et la direction de la com’ d’une campagne de législatives. Finalement, je suis plus ou moins revenue à mes premières amours : le milieu politique est le plus grand hôpital psychiatrique à ciel ouvert du monde ! [éclats de rire]

GL : Mathilde, tu quittes un emploi de collaboratrice parlementaire pour rejoindre notre think-tank. Pourquoi ?

MBC : Je viens de passer un an à l’Assemblée nationale auprès d’une députée de la majorité. Ce qui est sympa dans le boulot de collaborateur, c’est qu’on devient un vrai couteau suisse et qu’on voit vraiment la fabrique de la loi de l’intérieur. Ce qui est moins agréable, c’est qu’on ne se bat pas pour ses propres idées et que très rapidement le travail devient celui d’un exécutant dont l’opinion et l’avis ne sont pas pris en compte. C’est pour cette raison que j’ai voulu rejoindre Génération Libre. Cela faisait plusieurs années que je suivais Gaspard Koenig à la radio, dans ses tribunes ou lors de conférences et je me retrouvais systématiquement dans ses propos. Alors quand l’offre a été publiée, j’ai tenté le coup et me voilà !

GL : Delphine, tu as quasiment fondé le think-tank avec Gaspard il y a presque cinq ans. Pourquoi partir ?

DG : Le changement est sain ! A titre personnel, ces presque cinq années chez GenerationLibre auront été d’une richesse inestimable. Je pense aujourd’hui qu’il est temps pour moi de tourner une nouvelle page. Je quitte l’aventure avec un pincement au coeur… Mais je prendrai dès demain ma cotisation officielle à GL ! En ce qui concerne le think-tank, le renouvellement des équipes est tout aussi sain. Accueillir de nouvelles recrues, c’est apporter un regard neuf et des idées nouvelles. C’est essentiel pour une organisation, quelle que soit sa taille, de ne pas s’enkyster. De mon côté, je continuerai naturellement à suivre de près l’actualité du think-tank ; à en diffuser, à mon niveau, les idées ; et à encourager à rejoindre le combat d’idées. Je reste plus que jamais convaincue du rôle essentiel des think-tanks dans la vie publique.

GL : Mathilde, est-ce que les think-tanks prennent de l’importance ?

MBC : Je pense que le rôle général des think-tanks n’est pas encore assez reconnu en France. Il y a un vrai travail à mener auprès du grand public et des décideurs pour faire comprendre le besoin d’organisations indépendantes dans la décision publique. Le temps politique empêche les élus d’approfondir les sujets dont ils sont saisis. C’est donc le rôle des think-tanks d’apporter cette profondeur de pensée et de ré-apporter de l’idéologie dans le débat public.

GL : Delphine, que retiens-tu de ton expérience ?

DG : Ce fut une expérience hors du commun. Et très précieuse à de multiples points de vue. Contribuer au lancement d’une structure comme un think-tank est un apprentissage de tous les jours, tant sur le plan intellectuel, que sur le plan opérationnel. En cinq ans, notre rythme de publication s’est accéléré, notre ligne doctrinale s’est étoffée, nos idées se sont installées dans le débat et ont, aussi, posé les termes de nouveaux débats. Le think-tank s’est consolidé. Nous étions deux permanents à l’origine, nous sommes aujourd’hui une équipe de sept personnes remarquables, la plupart à plein temps. Enfin, avoir l’opportunité  de travailler aux côtés de quelqu’un comme Gaspard [Koenig] est une chance exceptionnelle.

GL : Mathilde, comment vois-tu ton rôle chez GénérationLibre ? Comment défendre le libéralisme aujourd’hui ?

MBC : Je vois aujourd’hui mon rôle chez GL comme une vulgarisatrice, une facilitatrice. Malheureusement, en France, le libéralisme n’est encore trop entendu que dans sa définition économique autour du libre-échange et l’autorégulation des marchés. La France a oublié que le libéralisme, c’est avant tout la possibilité pour chacun de se trouver, de s’autodéterminer et donc par extension de se responsabiliser. J’ai pour objectif de continuer à développer la notoriété de GénérationLibre, sa pensée, sa vision et d’expliquer sa pertinence. Je veux pouvoir permettre à tout un chacun de comprendre réellement le libéralisme et de se l’approprier.

GL : Delphine, comment vois-tu l’avenir pour GL et le libéralisme en France ?

DG : GenerationLibre est aujourd’hui une petite pépite du combat d’idées. C’est une organisation agile, rodée, efficace, devenue indispensable au débat public. Sur le fond, nos experts planchent actuellement sur plusieurs rapports d’importance et de nouvelles recrues de grande qualité rejoignent régulièrement notre cercle de contributeurs. Sur la forme, l’équipe s’est musclée depuis l’arrivée de Maxime [Sbaihi] au commande du think-tank et je me réjouis du recrutement de Mathilde pour me remplacer. Après cinq ans chez GenerationLibre, je mesure, à notre échelle, tout le chemin parcouru. Et je mesure également le chemin qu’il reste à parcourir pour redonner au libéralisme ces lettres d’or en France. Les idées libérales sont encore méconnues, trop souvent injustement associées à la droite et au capitalisme, anormalement minoritaires. C’est pourtant un courant de pensée né en France, fondé sur le respect de l’individu, opposé à la rente, qui voit dans le marché un levier d’émancipation et qui se trouve à l’origine de plusieurs conquêtes sociales. Dans un numéro récent, à l’occasion de son 175e anniversaire, « The Economist » rappelait que le libéralisme est « un engagement universel pour le respect de la dignité de l’individu, des marchés ouverts, un gouvernement limité et une foi dans le progrès humain ». Je continuerai à porter, à mon niveau, cette voix pour la liberté.

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