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Brève histoire d’une rencontre avec Yuval Noah Harari

Brève histoire d’une rencontre avec Yuval Noah Harari

Lors d’une rencontre organisée par Génération Libre, Le Point et Albin Michel, le philosophe Gaspard Koenig a interrogé l’auteur de « Sapiens », « Homo Deus » et « 21 leçons pour le 21ème siècle ».

Pour visionner le teaser de la conférence, cliquer ICI. 

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Pour Yuval Noah Harari, la capacité à formuler des histoires est la source de l’humanité. Elles expliquent pourquoi et comment de larges groupes peuvent coopérer. Par exemple, nous avons créé l’histoire du football : ses règles sont acceptées par tous, et le jeu mobilise des millions de supporters dans le monde entier créant une histoire collective mondiale. Les histoires deviennent problématiques lorsque les individus commencent à se battre pour elles, qu’ils oublient que ce sont de simples histoires inventées pour collaborer ensemble. Il n’y a pas de Dieu au-delà du Dieu inventé pour nous. L’histoire n’est ainsi pas téléologique, elle est sans but. Les progrès scientifique et politique ont rendu impossible tout retour en arrière. Si le futur peut modeler le comportement des individus, il est aujourd’hui si incertain avec la révolution de l’intelligence artificielle et l’essor de la technologie, que le passé prend le pas.

Pour Yuval Noah Harari, la capacité à formuler des histoires est la source de l’humanité.

Yuval Noah Harari pense ainsi que la plupart de nos décisions ne relèvent pas de notre libre arbitre. Certes, nous avons des intentions et des désirs, mais d’où viennent-il ? Les avons-nous réellement choisi ? Ne sont-ils pas plutôt biologiques ou le résultat d’impressionnants réseaux ? Se basant sur des études neuroscientifiques, il soutient que la vaste majorité de nos décisions (avec qui nous sortons, pour qui nous votons, etc.) ne résultent pas de notre libre arbitre. Gaspard Koenig souligne le paradoxe de cette opinion qui est loin de faire consensus dans la communauté neuroscientifique. En effet, si l’on n’a pas de libre arbitre, alors pourquoi ne pas capituler face à l’intelligence artificielle et accepter le confort et la commodité qu’elle nous confère ? Au contraire, si l’on pense qu’il y a toujours quelque chose à explorer dans nos processus de prise de décisions, alors il faudrait s’opposer au système d’intelligence artificielle et empêcher qu’il acquiert trop de pouvoir.

Yuval Noah Harari pense que la plupart de nos décisions ne relèvent pas de notre libre arbitre.

Pour dépasser ces problèmes philosophiques, Yuval Noah Harari admet l’hypothèse d’une forme de liberté. Le cœur du débat n’est l’existence ou l’absence de liberté. Selon lui, dans la plupart des cas, les individus font des choix, y compris les plus importants de leur vie, qui ne relèvent pas d’un véritable choix. Le problème dans l’idée de libre arbitre est sa formulation. La liberté est présupposée être quelque chose que l’on possède, quand il faudrait lutter et se battre pour elle. La liberté est la finalité, non le départ. Il est dangereux de penser que l’on exerce son libre arbitre dans chaque décision prise, car cela ne nous pousse pas à nous interroger sur ce que nous sommes et sur la nature de nos désirs. De plus, cela nous rend plus facilement manipulable par autrui, ce qui est extrêmement problématique dans nos démocraties libérales, comme nous avons pu le voir depuis l’élection de Donald Trump et le vote du Brexit.

Il est dangereux de penser que l’on exerce son libre arbitre dans chaque décision prise, car cela ne nous pousse pas à nous interroger sur ce que nous sommes et sur la nature de nos désirs.

Les démocraties libérales sont-elles la fin de l’histoire, comme Fukuyama semblait le penser en 1995 ? D’après Yuval Noah Harari, elles sont de loin le régime politique le plus adaptable. Elles ont réussi à s’adapter et à progresser à travers une série de crises, dont la gravité a atteint son apogée au XXème siècle (guerres mondiales, Grande Dépression de 1929, etc.). Ainsi, Yuval Noah Harari est le porteur d’un message d’espoir : si aujourd’hui nos démocraties libérales sont à nouveau en crise, elles ont de grandes chances de se réanimer.

Ainsi, Yuval Noah Harari est le porteur d’un message d’espoir : si aujourd’hui nos démocraties libérales sont à nouveau en crise, elles ont de grandes chances de se réanimer.


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