Nationaux comme mondiaux, les débats enflammés sur le droit des animaux prennent de plus en plus d’ampleur. Entre antispécisme et promotion d’une citoyenneté animale, la question de considérer ou non l’animal comme un individu, ne peut qu’interroger la doctrine libérale. Libre propos de Gaspard Koenig.
L’assimiliation de l’animal à une machine apparait aujourd’hui comme obsolète, son rattachement au statut juridique de bien meuble, dépassé. Et pour cause ! Le Code Civil reconnait désormais l’animal comme « un être doué de sensibilité » , ouvrant la porte à l’interdiction de la maltraitance et à la promotion de leur propre bien-être, nous rappelle le Président de Generation Libre. Visant à réduire la somme des souffrances éprouvées par l’être vivant, ce mouvement de fond repose sans nul doute sur la doctrine ultilitariste chère à J.Bentham. CQFD.
Si durcir la réglementation sur les conditions d’élevage, comme s’y emploie actuellement le Parlement, semble aller de soi, donner à l’animal une personnalité juridique interroge en revanche. Défendue par de nombreux végans et antispécistes, cette proposition se heurte à la notion de responsabilité morale, apanage exclusif de l’homme, remarque Gaspard Koenig. Ce dernier s’interroge : « Va-t-on mettre le chat en prison parce qu’il a attrapé une souris ?» .
Au regard de cette aporie, une autre voie peut être explorée. Irresponsable tant sur le plan juridique que moral mais possédant suffisamment d’individualité pour s’appartenir, la relation entre l’homme et l’homme pourrait être régie par le modèle du « trust ». « Plus son gardien que son propriétaire», le possesseur d’un animal serait ainsi chargé de « représenter et d’assurer ses intérêts », explique Gaspard Koenig. Inadéquat et inefficace, l’antromorphisme ne saurait être une option viable.
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