Concevoir la liberté, c’est aussi agir en sa faveur. Gaspard Koenig était reçu le 15 novembre dernier dans les studios de l’émission « Matières à penser » sur France Culture afin de parler du libéralisme à l’ère numérique et des nouveaux modes d’engagement politique. Il y dresse le portrait d’une philosophie hétérogène, capable de douter d’elle-même et qui, à rebours des critiques, témoigne d’une vision éminemment altruiste de la société.
Une émission de 44 minutes (à découvrir ICI) qui a inspiré ce poème à notre stagiaire Camille Pimont :
Ode au libéralisme
Ô libéralisme, belle si peu comprise
Philosophie décriée, traînée dans la boue
Mais attention, ce n’est que partie remise
Un défenseur vient à sa rescousse, ce fou
Le libéralisme, ode à la liberté
Dite sulfureuse, transgressive, inclassable
Doutant constamment, son refus d’être casée
Lui laisse une flexibilité agréable
Tantôt révolutionnaire chez les Français,
Radicale anglaise, parfois libertarienne
Par l’innovation humaine, l’ordre créé
N’essaie pas de corriger la nature humaine
Mais au contraire tend plutôt à l’orienter
Clamait Hayek, modéré si proprement lu
Vers un but qui collectivement acceptée
Rendra justice à la liberté défendue
Libérons l’homme né dans les fers de lui-même
Libérons la loi de l’éthique et la morale
Altruisme et individualisme : point de dilemme
On peut concilier les deux chez le libéral
Gaspard Koenig, philosophe, fou défenseur
Armé d’une plume, de papier et d’idées,
Avec GL part réhabiliter l’honneur
Et sauver la pensée de la belle liberté
C’est bien en menant la bataille des idées
Que sera gagné le dur combat politique
Si le libéralisme place l’individu au cœur de son questionnement, il ne l’isole pas pour autant du groupe : chacun, suivant son propre parcours, ne peut toutefois se passer des autres et a en conséquence la charge de trouver comment tracer son chemin sans empiéter sur celui de ses pairs. L’enjeu principal est alors de garantir la libre détermination de tous.
A la réponse centraliste de l’État, Gaspard Koenig oppose l’ordre spontané d’Hayek. Une société désireuse de s’épanouir doit en contrepartie laisser aux individus qui la composent la faculté d’innover, or celle-ci, loin de se développer dans la dépendance, réclame à l’inverse une autonomie des passions et des actes. Les vices ne sont une nouvelle fois pas des crimes et la loi, jadis intimement liée à l’éthique personnelle, a désormais pour tâche de s’en séparer.
Il est important, affirme notre président, de donner à ceux qui sont prêts à prendre le risque de la liberté la possibilité de le faire. Ce n’est pourtant pas l’État que les libéraux dénoncent mais son omniprésence et ses objectifs : en aspirant à une justice sociale inconditionnelle, il étouffe l’individualité, privilégiant l’égalité des trajectoires à l’égalité des droits.
Génération Libre inscrit sa démarche dans le cadre d’une lutte pour l’émancipation. Le think tank, laboratoire d’idées, est structuré comme une forme d’action philosophique. Il cristallise notamment une pluralité des expériences et des savoir-faire. Notre président, reprochant aux philosophes français leur goût trop prononcé pour l’abstraction, croit ainsi en l’étroite et nécessaire relation entre théorie et pratique. En résumé : nul ne peut vraiment espérer défendre sa liberté sans la mettre à l’épreuve du réel.
Pour écouter l’émission avec Gaspard Koenig sur France Culture « Philosophes dans la cité 4/5 », cliquer ICI.