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Un libéralisme gaulois ? – Gaspard Koenig

Un libéralisme gaulois ? – Gaspard Koenig

Invité aux Journées de l’économie pour une table ronde animée par Pascal Riché, directeur adjoint de L’OBS, Gaspard Koenig raconte comment le libéralisme « gaulois » a façonné l’Etat français, pour émanciper l’individu contre la tribu.

 

Invité à une table ronde intitulée « L’Etat, jusqu’où ? » aux Jéco à Lyon, Gaspard fustige l’amalgame entre libéralisme et néolibéralisme des années 1980, alors que ce dernier n’en est qu’une variante économiciste. Il rappelle que le libéralisme est une doctrine humaniste et française, née des physiocrates et de Pierre de Boisguilbert contre les corporations et taxes aux frontières intérieures défendues par Jean-Baptiste Colbert.

« On continue, dans le think tank que j’ai fondé, à promouvoir et renouveler cette doctrine [libérale classique] qui est parfaitement valide aujourd’hui. »

En écho aux écrits de Durkheim expliquant qu’étatisme et individualisme ont été main dans la main, Gaspard raconte comment l’Etat moderne a émancipé l’individu, lui permettant d’assumer sa singularité et ses choix de valeurs contre la tribu. Il distingue cette conception française, dont il se revendique, du libéralisme anglosaxon qui, lui, s’érige contre l’Etat : c’est Edmund Burke contre Thomas Paine.

« Dans l’histoire, on n’est jamais revenu sur un système présidentiel de manière pacifique sans guerre, sans faillite, sans barbare. »

En réaction à la demande populaire d’une plus grande intervention de l’Etat, Gaspard se réfère à Patrick Artus pour qui « la norme se construit par refus du risque ». Si le discours de simplification est généralement bien accueilli par les gens, Gaspard se lamente du blocage des idées libérales par les partis politiques qu’il explique par l’élection présidentielle au suffrage universel direct, qui entretient un “absolutisme inefficace” comme le critiquait déjà Jean-François Revel.

« Sans responsabilité fiscale, ça ne sert à rien de parler de décentralisation et d’autonomie. »

Plutôt que de décentralisation – qui se résume à un transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités sans autonomie de gestion ni de responsabilité démocratique – Gaspard préfère parler d’autonomie locale. Il suggère l’idée d’une subsidiarité ascendante – thème que GenerationLibre porte depuis bientôt trois ans – qui élargit le spectre des formes de gouvernance. Par ailleurs, la France compte déjà une région autonome : l’Alsace-Moselle qui en plus d’un système de « non-laïcité », dispose de son propre droit des assurances et de l’héritage.


Pour voir l’intervention de Gaspard aux Jéco, cliquer ICI.

Pour lire notre billet “Les Français contre l’hyper-présidentialisme”, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport “Le pouvoir aux communes”, cliquer ICI.

 

Publié le 13/12/2022.

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