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Que valent les milliards du Président ?

Que valent les milliards du Président ?

Notre expert Marc de Basquiat défend dans un entretien accordé à Atlantico une baisse des « impôts invisibles » et réels qui pèsent sur les contribuables, et qui devrait selon lui remplacer les baisses d’impôts floues promises par le président de la République.

 

Marc revient sur l’annonce d’Emmanuel Macron d’une baisse d’impôt de 2 milliards d’euros devant affecter les « classes moyennes », et qui fait selon lui l’objet d’un grand flou définitionnel. À l’appui des analyses de Julien Damon, Marc fustige l’usage de cette notion, alors même qu’elle recouvre des réalités économiques et sociologiques très vastes.

Notre expert reproche au président de la République une méthode totalement inversée par rapport à ce que la logique tout comme les institutions voudraient : il faudrait partir des problèmes à résoudre pour identifier les mesures à mettre en place puis seulement les quantifier. Sans exposition claire d’objectifs politiques précis, la communication de chiffres abstraits semble davantage faire office d’annonce médiatique destinée à “susciter l’intérêt”. C’est selon lui l’hyperprésidentialisme français qui nous incite à attendre du président qu’il soit à l’origine des solutions là où son rôle devrait consister en l’analyse stratégique des difficultés auxquelles fait face la société française et l’annonce des objectifs à atteindre. Il devrait ensuite faire appel aux experts sur la question et aux élus politiques pour proposer des solutions.

 

« Je rêve d’un président qui énonce quelques priorités, s’assure qu’elles forment un consensus assez large dans le pays, puis mobilise toutes les intelligences (sauf la sienne !) pour les atteindre. »

Marc revient ensuite sur l’effondrement du service public qui contraste avec la bonne santé économique de la plupart des grands groupes, et ne fait que creuser l’écart entre secteurs public et privé. Face à cette situation, l’économiste préconise que l’État entame une réflexion « make or buy » (faire ou faire faire) : déterminer ce qu’il doit continuer à faire et ce qui doit être placé sous régime concurrentiel.

 

« Alors que certains craignent un « grand remplacement », plus ou moins visible sur le territoire, tous constatent le ”grand déclassement“ d’un Etat qui ne parvient plus à assurer les services essentiels »

Selon Marc, le pouvoir d’achat est bloqué par deux problèmes majeurs : la fixation des salaires et l’explosion du coût de l’immobilier.

Les salaires français sont en effet très resserrés au niveau du Smic (« un salarié payé 2 Smic figure dans les 25% les plus aisés du pays » !) car d’une part le Smic français est particulièrement élevé, et d’autre part les cotisations à payer sur les salaires diminuent énormément l’intérêt financier d’une augmentation de salaire au-dessus du Smic. La solution viendrait selon Marc d’une part d’un « impôt négatif » engobant un « revenu universel » et d’autre part d’une réorganisation des cotisations sociales.

Concernant le coût du logement, Marc préconise une simplification drastique du fonctionnement du marché de l’immobilier et de ses taxes sous la forme d’un unique « impôt sur le capital immobilier » indexé sur la valeur du bien détenu, et de remplacer une multitude d’interventions publiques par un unique « service universel du logement ».

 

« A l’Etat la définition des objectifs de politiques publiques et le contrôle, aux agents privés la créativité, la recherche de solutions et de performance. »

 


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Pour lire notre rapport sur le “Revenu universel”, cliquer ICI.

Pour lire notre rapport sur le “Liber : une proposition réaliste”, cliquer ICI.

 

Publié le 18/05/2023.

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