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[Lu ailleurs] Défendre l’individu contre tout communautarisme

[Lu ailleurs] Défendre l’individu contre tout communautarisme

Dans L’Opinion, l’économiste Thierry Aimar prône le retour au subjectivisme libéral pour en finir avec l’individualisme communautaire. 

 

Alors que les concepts libéraux sont efficients pour penser l’économie dans son ensemble, Thierry Aimar déplore qu’il n’en soit pas de même pour analyser la montée du communautarisme. Le récit commun voudrait que nos sociétés soient gangrenées par l’individualisme. Il n’en est rien. Ce que constate l’économiste est au contraire l’avilissement de l’individus soumis à la prolifération de communautés. Celles-ci ont pris un tel poids dans l’espace public qu’il devient impossible de ne pas s’identifier à l’une d’entre elles et de refuser de se conformer à ce qu’elles dictent. Les individus ne peuvent parvenir à trouver leur subjectivité intrinsèque par crainte d’être brimés et s’en remettent aux communautés pour se forger leur identité.

« D’un point de vue économique, l’obsession de la conformité, la dictature de l’opinion collective sont des chapes de plomb qui pèsent sur nos esprits. Les gens ne réfléchissent plus, ils reflètent. »

Trop souvent analysé à l’aune du fait religieux, le communautarisme essaime dans toutes les sphères de la société. Les railleries laïcardes qui incantent la liturgie républicaine et souverainiste pour s’opposer au communautarisme religieux ne sont que la face opposée d’une même pièce. Un communautarisme contre un autre. Les communautarismes religieux, de genre ou d’État procèdent tous de la même façon avec une seule et même conclusion : la négation de l’individu.

Le phénomène victimaire unit socialement des personnes qui n’avaient jusqu’alors jamais désiré faire communauté. L’économie de marché subit ce contrecoup. Les échanges ne se fondent plus sur les interactions subjectives et sur un intérêt mutuel réciproque mais sur le rapport de force institué par ces communautés puissantes auxquelles s’agrègent des individus pour en tirer des bénéfices sociaux, économiques et moraux. Formatés, les individus ne cherchent plus à s’émanciper individuellement mais s’aliènent aux dikats idéologiques du groupe en perpétuant une pensée autoréférentielle qui se conforte dans ses propres préjugés.

« Le goût des marques, des signes extérieurs de richesse ne reflète rien d’autre qu’un désir de se catégoriser socialement et d’afficher son appartenance à une certaine communauté, celle des riches. L’individualisme libéral est étranger à tout cela. Il est fondé sur la recherche de singularité, de parcours diversifiés qui permettent à une société de l’échange de se développer.»

Pour contrer ce phénomène, Thierry Aimar propose d’en revenir à l’exaltation d’une culture subjective à même de révéler à l’individu ce qu’il est vraiment, indépendamment du poids que la communauté cherche à lui faire porter. Ce voyage intérieur, que l’économiste nomme « introprenariat », est source de créativité et d’innovation. Plus encore, il est un prérequis pour créer de la valeur et échanger avec autrui.


Pour lire l’article dans L’Opinion, cliquer ICI.

 

Publié le 16/05/2022.

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